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La lance de Saint Georges

La lance de Saint Georges

Titel: La lance de Saint Georges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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était illuminée par des cierges. Mais
de tels moments étaient rares et il ne les souhaitait pas. Pourtant, en ce
jour, le mystère du Christ venait soudain toucher son cœur. Les yeux fixés sur
la lance, il ne vit pas une vieille arme munie d’une pointe d’argent peu
pratique mais un objet qui contenait toute la puissance de Dieu. Elle avait été
donnée par le ciel pour rendre des hommes invincibles, et sir Simon eut
l’étonnement de sentir des larmes lui embuer le regard.
    — Ma famille l’a rapportée de Terre sainte, dit
Harlequin. Elle prétendait que ceux qui combattaient sous sa protection ne
pouvaient être battus. Ce n’était pas vrai, ils ont été battus, mais alors que
tous leurs alliés ont péri, que leurs partisans ont été brûlés dans les feux de
l’Enfer, eux ont survécu. Ils ont quitté la France en emportant la lance, mais
mon oncle nous l’a volée et l’a cachée. Seulement je l’ai retrouvée et
aujourd’hui son pouvoir va s’exercer sur notre bataille.
    Sir Simon ne dit rien. Il fixait la lance avec un regard
proche de la béatitude. Henry Colley, insensible à la ferveur de cet instant,
se mit le doigt dans le nez.
    — Le monde, continua Harlequin, est en train de
pourrir. L’Église est corrompue et les rois sont faibles. Il est en notre
pouvoir, sir Simon, de construire un monde nouveau, digne de l’amour de Dieu,
mais nous devons d’abord détruire l’ancien. Nous devons prendre le pouvoir et
le remettre à Dieu. C’est pour cela que nous combattons.
    Henry Colley se dit que le Français était complètement fou,
mais sir Simon avait une expression captivée.
    — Dites-moi, demanda Harlequin en regardant sir Simon,
quelle est la bannière du roi ?
    — Celle qui porte un dragon.
    Harlequin laissa paraître l’un de ses rares sourires.
    — N’est-ce pas un signe ?
    Après un court silence, il reprit :
    — Je vais vous dire ce qui va arriver. Le roi de France
va venir et il sera impatient d’attaquer. Les choses tourneront mal pour nous.
Les Anglais se moqueront de nous parce que nous n’aurons pas réussi à enfoncer
leurs lignes. Alors nous apporterons la lance et vous verrez Dieu changer
l’issue du combat. De l’échec, nous ferons une victoire. Nous ferons prisonnier
le fils du roi et peut-être capturerons-nous Edouard lui-même. Notre récompense
sera d’obtenir la faveur du roi Philippe de Valois.
    — C’est pour cela que nous combattons, sir Simon, pour
la faveur du roi, parce que cette faveur signifie pouvoir, richesses et terres.
Vous partagerez cette richesse, mais seulement tant que vous garderez à
l’esprit que notre pouvoir doit servir à écarter la pourriture de la
chrétienté. Nous devons être un fléau pour les corrompus.
    Complètement marteau, pensa Henry Colley, stupide comme une
cruche. Il vit Harlequin se lever et aller jusqu’à un panier de bât où il prit
un carré de tissu qui, une fois déplié, se révéla être une bannière rouge ornée
d’une étrange bête pourvue de cornes, de défenses et de griffes. Elle était
dressée sur ses pattes de derrière et tenait un vase.
    — Voici la bannière de ma famille, dit Harlequin en
l’attachant à la lance avec des rubans noirs. Pendant de nombreuses années, sir
Simon, cette bannière a été interdite en France parce que ceux à qui elle
appartenait avaient porté les armes contre le roi et contre l’Église. Nos
terres ont été dévastées et notre château est toujours à l’abandon, mais
aujourd’hui nous allons être des héros et cette bannière rentrera en grâce.
    Il enroula la bannière autour de la lance de sorte que
l’éalé fût cachée.
    — Aujourd’hui, dit-il avec ferveur, ma famille va
renaître.
    — Quelle est votre famille ? demanda sir Simon.
    — Je m’appelle Guy Vexille, et je suis comte d’Astarac.
    Sir Simon n’avait jamais entendu parler des Astarac, mais il
était heureux d’apprendre que son maître était un vrai gentilhomme. Pour
exprimer son obédience, il tendit ses mains jointes vers Guy Vexille en guise
d’hommage.
    — Je ne vous décevrai pas, dit sir Simon avec une
humilité qui ne lui était pas coutumière. Aujourd’hui, ajouta-t-il d’une voix
forte à l’intention des chevaliers, nous allons détruire l’Angleterre.
    Car ils possédaient la lance.
    L’armée du roi de France arrivait.
    Et les Anglais s’étaient eux-mêmes offerts au massacre.
     
    — Les flèches, dit Will Skeat qui se

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