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La lance de Saint Georges

La lance de Saint Georges

Titel: La lance de Saint Georges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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l’impression que c’était le début d’une grande
foire. La colline était parsemée de drapeaux aux couleurs vives entre lesquels
marchaient des groupes d’hommes. Il ne manquait plus que des montreurs d’ours
et des jongleurs pour se croire à la foire de Dorchester.
    Will Skeat s’arrêta pour chercher la bannière du comte de
Northampton. Il la repéra sur la droite de la pente, juste en dessous du
moulin. Il y conduisit ses hommes et un homme d’armes leur montra les piquets
qui indiquaient leur emplacement au combat.
    — Le comte veut des trous à chevaux.
    — Vous avez entendu, hurla Will Skeat, allez, on
creuse !
    Eléonore aida Thomas à creuser des trous. Ils se servaient
de couteaux pour rendre la terre meuble puis enlevaient celle-ci avec leurs
mains.
    — Pourquoi creuse-t-on des trous ? demanda
Eléonore.
    — Pour piéger les chevaux, dit Thomas en dispersant la
terre enlevée avant de commencer un autre trou.
    Sur toute la longueur de la colline, les archers faisaient
des petits trous identiques à une vingtaine de pas en avant de leur position.
Même si les cavaliers ennemis chargeaient au grand galop, les trous les
mettraient en échec. Ils pourraient les franchir, mais au ralenti, et l’effet
de leur charge serait brisé. Pendant qu’ils essaieraient d’éviter les trous,
ils seraient la cible des archers.
    — Là-bas ! dit Eléonore en tendant le bras.
    Thomas, levant les yeux, aperçut un groupe de cavaliers sur
la crête de la colline opposée. Les premiers Français étaient arrivés. Ils
observaient les Anglais qui s’assemblaient lentement sous les bannières.
    — Il faudra encore plusieurs heures, dit Thomas.
    Ces Français, supposa-t-il, constituaient l’avant-garde qui
avait été envoyée à la recherche de l’ennemi. Le corps principal devait être
encore en train de sortir d’Abbeville. Les arbalétriers, qui viendraient en
tête lors de l’attaque, seraient tous à pied.
    À la droite de Thomas, là où la pente descendait vers la
rivière et le village, on construisait une forteresse de fortune avec des
chariots vides. Ils étaient placés les uns contre les autres pour constituer un
barrage contre les cavaliers et on y avait installé des bombardes. Ce n’étaient
pas celles qui avaient été mises en échec devant le château de Caen, mais des
modèles bien plus petits.
    — Les ribaudequins, dit Skeat à Thomas.
    — Les ribaudequins ?
    — C’est comme ça qu’on les appelle, des ribaudequins.
    Il emmena Thomas et Eléonore regarder ces étranges faisceaux
de tubes de fer. Des canonniers étaient en train de remuer la poudre, d’autres
défaisaient des gerbes de longs traits en fer semblables à des flèches que l’on
plaçait dans les tubes. Certains ribaudequins comportaient huit tubes, d’autres
sept et quelques-uns seulement quatre.
    — Ils sont inutiles, jeta Skeat, mais ils peuvent faire
peur aux chevaux.
    Il salua les archers qui creusaient des trous devant les
ribaudequins, en grand nombre à cet endroit. Thomas en compta trente-quatre et
on en apportait d’autres.
    Skeat se pencha sur un chariot pour observer la colline
opposée. Il ne faisait pas chaud et pourtant il était en sueur.
    — Es-tu malade ? lui demanda Thomas.
    — Mal aux boyaux, admit Skeat, mais ça ne mérite ni
chant ni danse.
    Sur l’autre colline, il y avait environ quatre cents
cavaliers français, et d’autres apparaissaient encore.
    — Elle pourrait ne pas avoir lieu, dit tranquillement
Skeat.
    — La bataille ?
    — Philippe de France est un agité, dit Skeat. Il lui
vient la fantaisie d’aller à la bataille, puis il décide qu’il préfère folâtrer
chez lui. C’est ce que j’ai entendu dire. Nerveux, l’animal. Mais s’il pense
qu’il tient une occasion aujourd’hui, Tom, ça va être mauvais.
    Thomas sourit.
    — Les trous, les archers ?
    — Ne sois pas stupide, mon gars, rétorqua Skeat. Tous
les trous ne brisent pas une jambe et toutes les flèches ne font pas mouche.
Nous allons peut-être arrêter la première charge, peut-être la deuxième, mais
ils continueront à arriver et à la fin ils passeront. C’est qu’ils sont trop
nombreux, ces salauds. Ils vont passer, Tom, et ce sera aux hommes d’armes de
leur taper dessus. Garde la tête froide, fiston, et souviens-toi que c’est aux
hommes d’armes de faire le travail de près. Si les Français franchissent les
trous, retire-toi, attends d’avoir une cible et reste en

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