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La lance de Saint Georges

La lance de Saint Georges

Titel: La lance de Saint Georges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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faire de mal, il
retourna à la taverne de la veuve où il but jusqu’à l’inconscience. Il avait
pris une ville et avait bien servi son seigneur. Il était content.

 
3
    Thomas fut réveillé par un coup de pied. Puis il reçut un
deuxième coup de pied et un bol d’eau glacée aspergea son visage.
    — Jésus !
    — C’est moi, dit Will Skeat. Le père Hobbe m’a dit que
tu étais ici.
    — Jésus ! répéta Thomas.
    Sa tête était douloureuse, il avait des aigreurs d’estomac
et il se sentait malade. Il cligna des yeux à la lumière du jour, puis fronça
les sourcils en regardant Skeat.
    — C’est toi ?
    — Ça doit être formidable d’être aussi intelligent, dit
Skeat.
    Il adressa un sourire à Thomas. Celui-ci était nu dans la
paille de l’écurie de l’auberge, qu’il partageait avec l’une des filles de la
veuve.
    — Il fallait que tu sois saoul comme un lord pour
tremper ton épée dans ce fourreau-là, ajouta-t-il en regardant la fille qui
remontait sur elle une couverture.
    — Oui, j’étais ivre, grogna Thomas. Je le suis
toujours, d’ailleurs.
    Il parvint à se mettre sur ses jambes et enfila sa chemise.
    — Le comte veut te voir, dit Skeat d’un air amusé.
    — Moi ? Pourquoi ?
    Thomas avait l’air inquiet.
    — Il veut peut-être te faire épouser sa fille ?
dit Skeat. Par les os du Christ, Tom, regarde dans quel état tu es !
    Thomas enfila ses bottes et sa cotte de mailles, récupéra
ses hauts-de-chausses dans son sac et passa une tunique. Elle portait l’emblème
du comte de Northampton où figuraient trois lions frappant trois étoiles rouges
et vertes. Il se lava le visage avec de l’eau puis se rasa au moyen d’un
couteau effilé.
    — Laisse-toi pousser la barbe, mon garçon, ça te
simplifiera la vie, lui dit Skeat.
    — Pourquoi Billy veut-il me voir ? demanda Thomas
en employant le surnom du comte.
    — Après ce qui s’est passé hier en ville, dit Skeat
d’un air songeur, il pense qu’il lui faut pendre quelqu’un pour l’exemple.
Alors il m’a demandé si je connaissais une crapule inutilisable dont j’aimerais
me débarrasser, et j’ai pensé à toi.
    — Dans l’état où je suis, autant me pendre, répondit
Thomas.
    Il eut un haut-le-cœur et avala un peu d’eau.
    Will Skeat et lui se rendirent auprès du comte de
Northampton qui siégeait en grand apparat. La maison où était accrochée sa
bannière était censée être le palais des corporations, bien qu’elle fut
probablement plus petite que la salle des gardes du château que possédait le
comte en Angleterre. Il y avait là une longue file de plaignants venus demander
justice. On les avait volés, se lamentaient-ils, ce qui n’était pas recevable
puisque la ville avait refusé de se rendre, mais le comte les écoutait avec une
certaine politesse. Ensuite, un avocat, un individu avec un museau de fouine
nommé Belas, fit une révérence et déclama une longue plainte au sujet du
traitement subi par la comtesse d’Armorique. Thomas avait jusque-là laissé les
mots glisser sur ses oreilles, mais l’insistance dans la voix de Belas l’amena
à prêter plus d’attention à ses paroles.
    — Si votre seigneurie n’était pas intervenue, disait
Belas en adressant au comte un petit sourire, la comtesse aurait été violée par
sir Simon Jekyll.
    — C’est un mensonge, dit en français sir Simon qui se
tenait sur le côté.
    — Dans ce cas, pourquoi vos hauts-de-chausses
étaient-ils sur vos chevilles ? demanda le comte avec un soupir.
    Sir Simon devint tout rouge tandis que la salle éclatait de
rire. Thomas devait traduire à Skeat, qui hochait la tête car il avait déjà
entendu l’histoire. Il expliqua à Thomas :
    — Le sacripant était sur le point de braquemarder une
veuve titrée lorsque le comte est entré. Il avait entendu crier, tu vois ?
Et il avait vu les armes sur la maison. Les nobles se soutiennent les uns les
autres.
    L’avocat énumérait une longue liste de charges contre sir
Simon. Celui-ci avait, semblait-il, prétendu retenir prisonniers la comtesse et
son fils dans l’intention d’en demander rançon. Il avait également volé les
deux bateaux de la veuve, l’armure et l’épée de son mari et tout l’argent de la
comtesse. Belas exprima ses plaintes sur un ton indigné puis il s’inclina
devant le comte :
    — Vous avez la réputation d’un homme juste,
monseigneur, dit-il avec obséquiosité, je place le sort de cette

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