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La lance de Saint Georges

La lance de Saint Georges

Titel: La lance de Saint Georges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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veuve entre
vos mains.
    Le comte parut surpris qu’on lui parle de sa réputation
d’honnêteté.
    — Quelle est votre demande ?
    Belas se rengorgea.
    — La restitution des objets volés, monseigneur, et la
protection du roi d’Angleterre pour une veuve et son noble fils.
    Le comte tambourina sur les bras de son fauteuil, puis jeta
un regard contrarié à sir Simon :
    — Vous ne pouvez rançonner un enfant de trois ans,
dit-il.
    — Il est comte, protesta sir Simon, ce garçon a un
rang !
    Le comte soupira. Il en était venu à comprendre que sir
Simon avait l’esprit aussi simple que celui d’un bœuf cherchant de la
nourriture. Il était incapable d’avoir un autre point de vue que le sien et
n’avait qu’une chose en tête, la satisfaction de ses désirs. C’est peut-être
pour cela qu’il était un formidable soldat, mais il n’en était pas moins un
imbécile.
    — Nous ne demandons pas de rançon pour un enfant de
trois ans, dit fermement le comte, et nous ne retenons pas les femmes
prisonnières, sauf si un avantage contrebalance le manque de courtoisie et,
dans le cas présent, je ne vois aucun avantage.
    Le comte se tourna vers les clercs assis derrière lui.
    — Qui Armorique soutenait-il ?
    — Charles de Blois, monseigneur, répondit l’un des
clercs, un Breton de grande taille.
    — Son fief est-il riche ?
    — Très petit, monseigneur, répondit de mémoire le clerc
dont le nez coulait. Il y a une propriété dans le Finistère, qui est déjà entre
nos mains, quelques maisons à Guingamp, je crois, et c’est tout.
    — Ainsi, dit le comte en se tournant vers sir Simon,
quels avantages tirerions-nous d’un enfant de trois ans sans le sou ?
    — Pas sans le sou, protesta sir Simon. J’ai pris une
riche armure, là-bas.
    — Que le père de l’enfant a sans doute gagnée dans une
bataille !
    — La maison est opulente, s’exclama sir Simon qui
commençait à se mettre en colère. Il y a des bateaux, des entrepôts, des
écuries.
    — La maison, répondit le clerc d’une voix lasse,
appartenait au beau-père du comte. Un marchand de vin, je crois.
    Le comte leva un sourcil interrogateur à l’intention de sir
Simon qui remuait la tête devant l’obstination du clerc.
    — L’enfant, monseigneur, répondit sir Simon avec une
politesse laborieuse qui confinait à l’insolence, est apparenté à Charles de
Blois.
    — Mais étant sans le sou, je doute qu’il soit en grande
faveur. Il doit plutôt être considéré comme un fardeau, vous ne croyez
pas ? En outre, que voulez-vous que je fasse ? Que j’amène l’enfant à
faire allégeance au véritable duc de Bretagne ? Le vrai duc, sir Simon, est
un garçon de cinq ans qui vit à Londres. Ce sera une farce enfantine ! Un
garçon de trois ans faisant sa révérence à un autre de cinq ! Leurs
nourrices les aideront-elles ? Après la cérémonie, ferons-nous une fête
avec du lait et des petits biscuits ? Ou bien jouerons-nous à la chasse à
la pantoufle ?
    — La comtesse nous a combattus du haut des murs !
dit sir Simon pour tenter une dernière protestation.
    — Ne me contredisez pas ! hurla le comte en
frappant du poing le bras de son fauteuil. Vous oubliez que je suis l’envoyé du
roi et que je dispose de ses pouvoirs.
    Le comte se cala dans son fauteuil, raide de colère, et sir
Simon ravala sa propre fureur, mais il ne put s’empêcher de marmonner que la
comtesse avait fait usage d’une arbalète contre les Anglais.
    — Est-elle l’Oiseau Noir ? demanda Thomas à Skeat.
    — La comtesse ? Oui, c’est ce qu’on dit.
    — Elle est d’une grande beauté.
    — Après ce que je t’ai vu aiguillonner ce matin,
comment peux-tu en juger ?
    Le comte jeta un regard irrité à Skeat et Thomas, puis
revint à sir Simon.
    — Si la comtesse nous a combattus depuis les remparts,
dit-il, alors j’admire son courage. Quant aux autres sujets…
    Il s’interrompit en poussant un soupir. Belas attendait et
sir Simon paraissait sur ses gardes.
    — Les deux bateaux, décida le comte, sont des prises de
guerre. Ils seront vendus en Angleterre ou mis à la disposition de la marine
royale, et vous, sir Simon, recevrez un tiers de leur valeur.
    Ce jugement était conforme à la loi. Le roi prendrait un
tiers, le comte un autre tiers et le dernier reviendrait à celui qui avait
effectué la prise.
    — Quant à l’armure et à l’épée…
    Le comte s’interrompit à nouveau. Il avait

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