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La lance de Saint Georges

La lance de Saint Georges

Titel: La lance de Saint Georges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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visière de son heaume.
    — Cette maison est réquisitionnée, madame, dit-il
joyeusement, le comte en a donné l’ordre.
    — Le comte a promis qu’on me laisserait tranquille,
protesta Jeannette.
    — Dans ce cas, sa seigneurie a changé d’avis.
    — Vous avez déjà volé tout ce qui m’appartenait,
maintenant vous voudriez prendre aussi la maison ?
    — Oui, madame, répondit sir Simon en éperonnant son
cheval pour le faire avancer vers elle… Oui, madame, répéta-t-il en tirant la
bride, si bien que le cheval tourna et la jeta à terre… Oui, madame, je vais
prendre votre maison.
    Les archers poussèrent des acclamations à la vue des longues
jambes nues de Jeannette. Elle rabattit prestement sa jupe et tenta de se
relever, mais sir Simon poussa son cheval en avant, ce qui la força à ramper
sur le sol de la cour d’une manière humiliante.
    — Laissez cette fille se relever ! cria Will Skeat
d’une voix courroucée.
    — Elle et moi sommes de vieux amis, maître Skeat, dit
sir Simon en continuant à infliger à Jeannette la menace des lourds sabots du
cheval.
    — Je vous ai dit de la laisser se relever ! gronda
Skeat.
    Sir Simon, offensé qu’un roturier lui donne des ordres, et
de plus devant des archers, se retourna plein de colère. Mais Skeat avait deux
fois l’âge de sir Simon et toutes ces années, il les avait passées à combattre.
Cela fit hésiter le chevalier qui retrouva suffisamment ses esprits pour éviter
une confrontation.
    — La maison est à vous, maître Skeat, dit-il avec
condescendance, mais veillez bien sur sa maîtresse. J’ai des projets pour elle.
    Il écarta son cheval de Jeannette, qui pleurait de honte,
puis éperonna son cheval pour quitter la cour.
    Jeannette ne savait pas l’anglais, mais elle avait compris
que Will Skeat était intervenu en sa faveur ; aussi, après s’être relevée,
le prit-elle à témoin.
    — Il a volé tout ce que j’avais ! dit-elle en
désignant le cavalier qui s’en allait. Tout !
    — Tu comprends ce que dit cette fille, Tom ?
demanda Skeat.
    — Elle n’aime pas sir Simon, dit Thomas ironiquement,
penché sur le pommeau de sa selle et observant Jeannette.
    — Pour l’amour du Christ, calme-la, lui demanda Skeat
avant de se retourner sur sa selle. Jake ? Assure-toi qu’il y a de l’eau
et du fourrage pour les chevaux. Peter, tue deux génisses pour que nous
puissions dîner avant la nuit. Et vous autres, cessez de regarder cette fille
et préparez-vous !
    — Voleur ! cria Jeannette à l’intention de sir
Simon, avant de se tourner vers Thomas.
    — Qui êtes-vous ?
    Thomas descendit de cheval et jeta les rênes à Sam.
    — Je m’appelle Thomas, madame, le comte nous a ordonné
de venir habiter ici et de vous protéger.
    — Me protéger ! Vous êtes tous des voleurs !
Comment voulez-vous me protéger ? Il y a un lieu en enfer pour les voleurs
comme vous et il ressemble à l’Angleterre. Vous êtes des voleurs, tous !
Maintenant, allez-vous-en ! allez-vous-en !
    — Nous ne partirons pas, dit Thomas catégoriquement.
    — Comment pouvez-vous rester ici ? demanda
Jeannette. Je suis veuve ! Il n’est pas convenable que vous soyez là.
    — Nous sommes ici, madame, et il faudra bien que nous
nous en accommodions, vous et nous. Nous ne serons pas envahissants.
Montrez-moi vos appartements privés et je m’assurerai qu’aucun homme n’y
pénètre.
    — Vous ? Vous vous assurerez ?
    Jeannette fit mine de partir mais se retourna aussitôt.
    — Vous voulez que je vous montre ma chambre, n’est-ce
pas ? Ainsi vous pourrez savoir où se trouvent mes objets de valeur ?
C’est bien cela ? Vous voulez que je vous montre où se trouve ce que vous
voulez me voler ? Pourquoi ne vous le donnerais-je pas tout de
suite ?
    — Je croyais que sir Simon vous avait déjà tout
pris ? dit Thomas en souriant.
    — Il m’a tout pris ! Tout ! Ce n’est pas un
gentilhomme, c’est un porc. C’est…
    Jeannette chercha une insulte cinglante :
    — C’est un Anglais !
    Elle ouvrit la porte de la cuisine.
    — Vous voyez cette porte, monsieur l’Anglais ?
Tout ce qui est au-delà est privé. Tout !
    Elle entra, claqua la porte et la rouvrit aussitôt :
    — Et puis le duc va venir. Le vrai duc, et non pas
votre bébé pleurnicheur. Vous mourrez tous, et ce sera bien !
    La porte claqua une nouvelle fois.
    — Elle ne t’aime pas non plus, Tom, gloussa Skeat.

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