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La lance de Saint Georges

La lance de Saint Georges

Titel: La lance de Saint Georges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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volez tout ce que je possède, lui
dit-elle, comment puis-je vous racheter l’armure ?
    Sir Simon repoussa le lit de l’enfant contre la porte puis
lui fit la faveur d’un sourire.
    — Il y a une chose que vous pouvez faire pour racheter
l’armure, ma chère, dit-il d’un air engageant. Vous possédez ce que toutes les
femmes possèdent. Vous pouvez vous en servir.
    Jeannette ferma les yeux un instant.
    — Tous les gentilshommes d’Angleterre sont-ils
semblables à vous ? demanda-t-elle.
    — Peu sont aussi habiles aux armes, répondit fièrement
sir Simon.
    Il était sur le point de lui parler de ses triomphes dans
les tournois, elle en serait sûrement impressionnée, mais elle l’interrompit.
    — Je voulais savoir si les chevaliers d’Angleterre sont
tous des voleurs, des poltrons et des brutes.
    Sir Simon fut décontenancé par l’insulte. Cette femme ne semblait
pas se rendre compte de sa bonne fortune, ce qu’il ne pouvait attribuer qu’à
une stupidité innée.
    — Vous oubliez, madame, que dans une guerre les
vainqueurs ont une récompense.
    — Suis-je votre récompense ?
    Elle était pire que stupide, pensa sir Simon, mais qui donc
recherche l’intelligence chez une femme ?
    — Madame, dit-il, je suis votre protecteur. Si je vous
abandonne, si je retire ma protection, il y aura dans l’escalier une file
d’hommes attendant de vous besogner. Vous comprenez maintenant ?
    — Je pense, répondit-elle avec froideur, que le comte
de Northampton m’offrira une meilleure protection.
    Bon Dieu, se dit sir Simon, cette femelle est obtuse. Il
était inutile de faire appel à sa raison car elle était trop sotte pour
comprendre quoi que ce soit. Il fallait donc employer la force. Il traversa
rapidement la pièce, lui prit Charles des bras et jeta l’enfant sur le petit
lit. Jeannette se mit à crier et essaya de le frapper, mais sir Simon lui prit
le bras et la gifla de sa main gantée. Quand il vit qu’elle restait immobile
d’étonnement et de douleur, il rompit l’attache du manteau de Jeannette et
déchira sa combinaison de haut en bas. Elle poussa un cri perçant, tenta de
protéger sa nudité, mais sir Simon lui écarta les bras de force et la regarda,
étonné. Sa beauté était parfaite.
    — Non ! dit Jeannette en pleurant.
    Sir Simon la poussa brutalement sur le lit.
    — Vous voulez que votre fils hérite de l’armure de
votre traître de mari ? Ou de son épée ? Dans ce cas, madame, vous
feriez mieux de complaire à leur nouveau propriétaire. Je suis prêt à faire
preuve de gentillesse envers vous.
    Il défit la boucle de l’épée, la laissant tomber sur le sol,
puis remonta sa cotte de mailles et manipula maladroitement les cordelettes de
ses hauts-de-chausses.
    — Non, gémit la jeune femme.
    Elle essaya de s’échapper du lit mais sir Simon la rattrapa
par la combinaison et rabattit celle-ci jusqu’à la taille. L’enfant criait, sir
Simon essayait de se défaire de ses gantelets rouillés, et Jeannette avait
l’impression que le diable en personne était entré dans la maison. Elle tenta
de couvrir sa nudité, mais l’Anglais la gifla une nouvelle fois. Ensuite, il
remonta encore sa cotte de mailles. Dehors, la cloche fêlée de l’église de la
Sainte-Vierge avait enfin fait silence, car les Anglais étaient là. Jeannette
avait un prétendant et la ville était en larmes.
     
    La première pensée de Thomas après avoir ouvert la porte ne
fut pas de piller mais de trouver un endroit où il pourrait nettoyer ses jambes
de la boue de la rivière, ce qu’il fit dans un baril de bière, dans la première
taverne qu’il trouva. Le tavernier était un gros homme chauve qui attaqua les
archers avec une massue. Jake le fit trébucher avec son arc puis lui ouvrit le
ventre.
    — Pauvre andouille, dit Jake. Je n’avais pas
l’intention de lui faire du mal, enfin, pas beaucoup.
    Les bottes du mort convenaient à Thomas, ce qui fut pour lui
une bonne surprise, car c’était rare. Une fois qu’ils eurent découvert où il
cachait ses économies, ils se mirent en quête d’autres amusements. Le comte de
Northampton poussait son cheval tout au long de la rue principale en criant à
des hommes aux yeux fous de ne pas incendier la ville. Il voulait conserver La
Roche-Derrien comme forteresse, elle lui aurait été moins utile réduite à un
tas de cendres.
    Tout le monde ne pillait pas. Quelques hommes plus âgés et
même certains parmi les plus jeunes

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