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La lance de Saint Georges

La lance de Saint Georges

Titel: La lance de Saint Georges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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sauvé Jeannette
du viol et elle lui avait plu. Il avait vu l’angoisse sur son visage, il
l’avait entendue expliquer avec passion qu’elle ne possédait rien de ce qui
avait appartenu à son mari à l’exception de cette armure précieuse et de cette
belle épée. Mais de tels objets étaient par leur nature même des prises de
guerre légitimes.
    — L’armure, les armes et les chevaux sont à vous, sir
Simon, dit le comte à regret. Quant à l’enfant, je le place sous la protection
de la Couronne d’Angleterre. Lorsqu’il sera en âge de le faire, il pourra
décider de son allégeance.
    Il regarda les clercs pour s’assurer qu’ils inscrivaient
bien ses décisions.
    — Vous m’avez dit que vous souhaitiez vous installer
chez la veuve ? demanda-t-il à sir Simon.
    — C’est ce que j’ai fait, répondit ce dernier d’un ton
cassant.
    — Et vous l’avez complètement dépouillée, d’après ce
que j’ai appris, fit observer le comte d’une voix glaciale.
    — Elle ment, monseigneur, elle ment, elle ment !
s’exclama sir Simon, l’air indigné.
    Le comte n’en était pas persuadé, mais il pouvait
difficilement accuser un gentilhomme de parjure sans provoquer un duel. Bien
que William Bohun ne craignît personne à l’exception du roi, il ne souhaitait
pas livrer combat pour une affaire insignifiante.
    — Néanmoins, continua-t-il, j’ai promis protection à
cette dame contre tout harcèlement.
    Tout en parlant, il fixait sir Simon, puis il regarda Will
Skeat et lui dit en anglais.
    — Tu voudrais que tes hommes ne soient pas séparés,
Will ?
    — Je le voudrais, monseigneur.
    — Alors, installez-vous dans la maison de la veuve. Et
il faudra la traiter honorablement, tu m’entends ? Honorablement !
Dis-le à tes hommes, Will !
    Skeat acquiesça :
    — Je leur couperai les oreilles s’ils la touchent,
monseigneur.
    — Pas les oreilles, Will. Coupe quelque chose de plus
approprié. Sir Simon va te montrer où se trouve la maison, et vous, sir Simon…
    Il revint au français :
    — … vous trouverez un autre lit.
    Sir Simon ouvrit la bouche pour protester, mais l’air du
comte le retint. Un autre demandeur s’avança, désirant un dédommagement pour un
cellier plein de vin qui avait été pillé, mais le comte le dirigea vers un
clerc prêt à enregistrer la plainte sur un parchemin, qu’il n’aurait sans doute
jamais le temps de lire.
    Puis il fit signe à Thomas.
    — Je voudrais te remercier, Thomas de Hookton.
    — Me remercier, monseigneur ?
    Le comte sourit.
    — Tu as trouvé un moyen d’entrer dans la ville, alors
que tout ce que nous avions essayé auparavant avait échoué.
    Thomas rougit.
    — Ce fut un plaisir, monseigneur.
    — Tu peux me demander une récompense, dit le comte,
c’est la coutume.
    — Je n’ai besoin de rien, je suis satisfait, monseigneur.
    — Tu es un heureux homme, Thomas. Je me souviendrai que
j’ai une dette envers toi. Et merci, Will.
    — Si cet imbécile ne veut pas de récompense,
monseigneur, je la prendrai à sa place, dit Skeat avec un sourire.
    Cette remarque ne déplut pas au comte.
    — Pour toi, Will, ma récompense sera de te laisser ici.
Je t’attribue un nouveau territoire à dévaster. Par les dents du Seigneur, tu
seras bientôt plus riche que moi.
    Il se leva.
    — Sir Simon va te montrer tes quartiers.
    Sir Simon aurait pu regimber devant cet ordre abrupt qui le
réduisait au simple rôle de guide, mais d’une manière surprenante, il obéit
sans montrer de ressentiment, peut-être parce qu’il désirait avoir une autre
occasion de rencontrer Jeannette. Et c’est ainsi qu’à midi il conduisit Will
Skeat et ses hommes par les rues de la ville jusqu’à la grande maison près de
la rivière. Sir Simon avait revêtu sa nouvelle armure, qu’il portait sans
surcot, de sorte que son métal poli et ses incrustations d’or étincelaient dans
le faible soleil d’hiver. Il pencha sa tête couverte du heaume pour franchir la
porte et aussitôt Jeannette accourut depuis la cuisine, qui se trouvait juste à
gauche du porche.
    — Sortez d’ici ! cria-t-elle en français, sortez
d’ici !
    Thomas, sur son cheval juste derrière sir Simon, la
contempla. C’était bien l’Oiseau Noir et elle était aussi belle de près qu’elle
le paraissait lorsqu’il la regardait en haut des remparts.
    — Sortez tous ! s’exclama-t-elle tête nue, les
mains sur les hanches.
    Sir Simon releva la

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