Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La lance de Saint Georges

La lance de Saint Georges

Titel: La lance de Saint Georges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
Vom Netzwerk:
s’était passé.
    — Sacré corniaud, dit Skeat, que voulait-il donc ?
Un tournoi ? Pour qui nous prend-il ? Pour les chevaliers de la Table
Ronde ? Je ne sais pas ce qui leur prend à certains. Ils ajoutent un messire
à leur nom et voilà que leur cervelle s’embrouille. Un combat loyal ? Qui
a jamais entendu une imbécillité pareille ? Combattez loyalement et vous
perdrez. Pauvre idiot.
    Messire Geoffroy continua à poursuivre les hellequins, mais
Skeat ne lui offrit jamais l’occasion d’un combat. Il y avait toujours un grand
groupe d’archers qui observait les forces des Français et quand les hommes de
Lannion avaient la témérité de s’approcher, ils prenaient le risque de voir les
flèches empennées de blanc s’enfoncer dans la chair de leurs chevaux. Aussi
messire Geoffroy fut-il réduit à l’existence d’une ombre, mais c’était une
ombre irritante et tenace qui suivait les hommes de Skeat presque jusqu’aux
portes de La Roche-Derrien.
    Les ennuis survinrent la troisième fois qu’il suivit Skeat
et s’approcha de la ville. Sir Simon Jekyll avait entendu parler de messire
Geoffroy et, averti par une sentinelle postée sur le clocher de la plus haute
église que la troupe de Skeat était en vue, il se mit à la tête d’une vingtaine
d’hommes d’armes de la garnison pour aller à la rencontre des hellequins. Skeat
se trouvait à une demi-lieue de la ville et messire Geoffroy, accompagné de
cinquante hommes d’armes et d’autant d’arbalétriers montés, n’était qu’à un
quart de lieue derrière. Le Français n’avait pas causé de grandes difficultés à
Skeat. Si messire Geoffroy voulait rentrer à Lannion en proclamant qu’il avait
poursuivi les hellequins jusqu’à leur repaire, eh bien Skeat serait heureux de
lui laisser cette satisfaction.
    Puis sir Simon arriva et ce ne fut soudain que montre et
arrogance. Les lances anglaises se levaient, les visières se refermaient avec
un bruit sec et les chevaux piaffaient. Sir Simon s’avança vers les cavaliers
français et bretons pour leur jeter un défi. Will Skeat le suivit et lui
conseilla de laisser ces cornichons tranquilles, mais l’homme du Yorkshire
gaspillait sa salive.
    Les hommes d’armes de Skeat se trouvaient en tête de la
colonne. Ils escortaient le bétail capturé ainsi que trois chariots remplis de
butin. L’arrière-garde était formée de soixante archers montés. Ces soixante
hommes venaient d’atteindre les grands bois où l’armée avait campé durant le
siège de La Roche-Derrien. À un signal de Skeat, il se séparèrent en deux
groupes et se postèrent derrière les arbres de part et d’autre de la route. Ils
descendirent de cheval dans le sous-bois, attachèrent les rênes de leurs
montures à des branches puis s’installèrent avec leurs arcs à la lisière des
bois. Entre les deux groupes passait la route bordée par de larges talus
herbeux.
    Sir Simon fit pivoter son cheval afin de faire face à Skeat.
    — Je veux trente de tes hommes d’armes, Skeat,
exigea-t-il péremptoirement.
    — Vous pouvez les vouloir, répondit Will Skeat, vous ne
les aurez pas.
    — Par le Christ, mon bonhomme, je suis ton
supérieur !
    Le refus de Skeat laissait sir Simon incrédule.
    — Je suis ton supérieur, Skeat ! Je ne formule pas
une demande, espèce d’âne, je te donne un ordre.
    Skeat leva son regard vers le ciel.
    — On dirait qu’il va pleuvoir, vous croyez pas ?
Un peu d’eau ne nous ferait pas de mal. Les champs sont secs et les rivières
sont basses.
    Sir Simon agrippa le bras de Skeat pour le forcer à se
tourner vers lui.
    — Il a cinquante chevaliers…
    Sir Simon parlait de messire Geoffroy de Pont Blanc.
    — Et moi, j’en ai vingt. Donne-moi trente hommes et je
le fais prisonnier. Donne-m’en seulement vingt !
    Laissant toute arrogance, il sollicitait, car pour lui
c’était l’occasion de combattre dans une véritable escarmouche, cavalier contre
cavalier. Le vainqueur en tirerait renommée et le prix de la capture des hommes
et des chevaux.
    Mais Will Skeat n’avait rien à apprendre en matière
d’hommes, de chevaux et de renommée.
    — Je ne suis pas ici pour m’amuser, dit-il en dégageant
son bras, et vous pouvez donner des ordres jusqu’à ce qu’il pousse des ailes
aux vaches, vous n’obtiendrez pas un seul homme de moi.
    Sir Simon semblait au supplice, mais ce fut messire Geoffroy
de Pont Blanc qui décida de l’affaire. Voyant que ses

Weitere Kostenlose Bücher