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La lance de Saint Georges

La lance de Saint Georges

Titel: La lance de Saint Georges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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moi. Indispensable ! Voilà ce que
je suis.
    Les archers se moquèrent de lui mais l’acclamèrent avec
bonne humeur lorsqu’il sortit en compagnie des deux hommes d’armes.
    L’un d’eux venait du Dorset et avait entendu parler de
Hookton.
    — Est-ce que les Français ne sont pas venus
là-bas ? demanda-t-il.
    — Ils ont tout saccagé. Je doute qu’il soit resté une
pierre debout, dit Thomas. Pourquoi Will veut-il me voir ?
    — Dieu seul le sait et il ne me l’a pas confié, dit
l’un des hommes.
    Il avait conduit Thomas vers les quartiers de Totesham, mais
à présent il indiquait une allée obscure.
    — Il y a une taverne là-bas au bout, avec une ancre
suspendue au-dessus de la porte.
    — Tant mieux pour eux, dit Thomas.
    S’il n’avait pas été à moitié ivre, il aurait compris à quel
point il était improbable que Totesham et Skeat le convoquent dans une taverne,
et surtout dans la plus petite de la ville, au fond de l’impasse la plus sombre
au bord de la rivière. Mais Thomas n’eut aucun soupçon jusqu’au moment où,
parvenu à mi-chemin de l’étroit passage, il vit deux hommes sortir d’un porche.
Presque aussitôt, un coup l’atteignit à l’arrière de la tête. Il bascula vers
l’avant, tomba à genoux et le deuxième homme lui envoya un coup de pied en
pleine figure, puis les deux inconnus le rouèrent de coups jusqu’à ce qu’il
n’offrit plus de résistance. Il le saisirent par les bras et le traînèrent sous
le porche vers une petite forge. Thomas avait du sang dans la bouche, son nez
était à nouveau cassé, il avait une côte brisée et la bière bouillonnait dans
son ventre.
    Un feu brûlait dans la forge. À travers ses yeux mi-clos,
Thomas aperçut une enclume. Puis d’autres hommes vinrent l’entourer et lui
donnèrent une autre série de coups de pied. Thomas se recroquevilla dans une
tentative inutile pour se protéger.
    — Cela suffit, dit une voix.
    Thomas, ouvrant les yeux, aperçut sir Simon Jekyll. Les deux
hommes qui étaient allés le chercher dans l’estaminet et qui avaient paru si amicaux
entrèrent dans la forge et ôtèrent leurs tuniques d’emprunt aux armes du comte
de Northampton.
    — Beau travail, leur dit sir Simon.
    Puis, regardant Thomas :
    — Les simples archers ne doivent pas dire aux
chevaliers d’aller faire bouillir leur cul.
    Un homme très grand, une énorme brute avec des cheveux
jaunes sans forme et des dents noires, se tenait près de Thomas, prêt à lui
donner des coups de pied s’il faisait une réponse insolente, aussi Thomas
retint-il sa langue. Il pensa plutôt à adresser une prière silencieuse à saint
Sébastien, le patron des archers. L’affaire, pensait-il, était trop sérieuse
pour être confiée à un chien.
    — Abaisse ses hauts-de-chausses, Colley, ordonna sir
Simon en se tournant vers le feu.
    Thomas vit qu’il y avait un grand chaudron à trois pieds
au-dessus de charbons rougeoyants. Il jura intérieurement, comprenant que
c’était son propre cul qu’on allait faire bouillir. Sir Simon examina
l’intérieur du chaudron.
    — Tu as besoin d’une leçon de courtoisie, dit-il à
Thomas qui gémit pendant que la brute à la chevelure jaune coupait les lacets
et tirait les chausses vers le bas.
    Les autres hommes fouillèrent ses poches et en retirèrent
quelques pièces de monnaie et un couteau de bonne facture. Après quoi, ils le
placèrent sur le ventre. Son derrière nu était prêt pour l’eau bouillante.
    Quand sir Simon vit que de la vapeur commençait à sortir du
chaudron, il ordonna à ses hommes :
    — Allez-y !
    Trois soldats de sir Simon maintenaient Thomas qui était
trop faible pour résister, aussi fit-il la seule chose possible. Il se mit à
crier au meurtre. Il hurla aussi fort qu’il put. Il se disait qu’il se trouvait
dans une petite ville très peuplée. Quelqu’un l’entendrait nécessairement.
    — Au meurtre ! Au meurtre ! cria-t-il.
    L’un des hommes lui donna un coup de pied dans le ventre,
mais Thomas continua à hurler à pleins poumons.
    — Pour l’amour du Christ, faites-le taire, aboya sir
Simon.
    Colley s’agenouilla auprès de Thomas et essaya de lui
bourrer la bouche avec de la paille, mais Thomas parvint à la recracher.
    — Au meurtre ! Au meurtre ! hurlait-il.
    Colley jura, prit une pleine poignée de boue et l’enfourna
dans la bouche de Thomas, étouffant ainsi ses cris.
    — Salopard ! dit Colley en lui donnant un coup

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