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La lance de Saint Georges

La lance de Saint Georges

Titel: La lance de Saint Georges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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ils retournèrent à la lisière de la forêt. Chacun avait
son arc à l’épaule et portait une arbalète. Ils s’entraînèrent avec l’arme qui
ne leur était pas familière tout en attendant sur une étendue de jacinthes d’où
ils pouvaient apercevoir la porte ouest de La Roche-Derrien. Thomas n’avait
emporté qu’une douzaine de carreaux, des traits courts munis d’un petit bout de
plume. Aussi, chacun d’entre eux se contenta de tirer deux fois. Will Skeat
avait raison. L’arme levait le nez au départ du coup. Ce qui fit que leur
premier trait frappa haut le tronc qu’ils prenaient pour cible. Le second essai
de Thomas fut plus précis, mais sans comparaison avec ce que pouvait faire un
bon arc. Cela lui fit comprendre les risques qu’il allait prendre ce matin-là.
Mais Jake et Sam étaient de la meilleure humeur à la perspective d’un meurtre
et d’un vol.
    — On ne peut pas vraiment le rater, dit Sam après que
son deuxième coup fut allé encore trop haut. On ne l’atteindra peut-être pas au
ventre, mais on le touchera quelque part.
    Il retendit la corde, gémissant dans l’effort. Aucun homme
n’était capable de tendre une corde d’arbalète par la seule force de son bras,
il fallait se servir du mécanisme. Les arbalètes les plus coûteuses, celles qui
avaient la plus longue portée, étaient équipées d’un vérin à vis. Le tireur
plaçait une poignée coudée sur la tête de la vis et la tournait pour tendre la
corde, pouce par pouce, jusqu’à ce que le cliquet placé au-dessus de la détente
accroche la corde. Certains arbalétriers se servaient de leur propre corps
comme d’un levier. Ils portaient une épaisse ceinture de cuir munie d’un
crochet. Après s’être penchés, ils fixaient le crochet à la corde et la
tendaient en se redressant. Mais les arbalètes que Thomas avait rapportées de
Lannion utilisaient un levier qui avait la forme d’une patte arrière de chèvre.
Il tirait la corde et tendait l’arc fait de couches de corne et de bois
assemblées avec de la glu. Le levier était sans doute le moyen le plus rapide
d’armer l’arbalète, sans toutefois donner la puissance du vérin, cependant il
était lent comparé à un arc. En réalité, on ne pouvait en rien comparer les
deux armes et les archers de Skeat discutaient à l’infini de ce qui empêchait
les ennemis d’adopter l’arc anglais. « C’est parce que ce sont des
idiots » estimait Sam en un jugement sommaire. La vérité, Thomas le savait
bien, c’est que dans les autres nations les enfants ne s’exerçaient pas
suffisamment tôt. Pour devenir un archer, il fallait commencer dans l’enfance et
pratiquer inlassablement jusqu’à ce que la poitrine s’élargisse et que les bras
acquièrent d’énormes muscles. Alors la flèche paraissait filer sans que
l’archer pense à la cible.
    Jake tira sa seconde flèche dans un chêne et jura
horriblement lorsqu’il rata le point visé. Il regarda l’arme et dit :
    — C’est de la cochonnerie ! Nous serons à quelle
distance ?
    — Aussi près que nous le pourrons, répondit Thomas.
    Jake renifla.
    — Si je peux le lui appliquer sur le ventre, je ne le
raterai pas.
    — À trente, quarante pieds, ça devrait aller, estima
Sam.
    — Visez l’entrejambe, les encouragea Thomas, on devrait
l’étriper.
    — Ça ira, dit Jake. Nous sommes trois, l’un de nous va
embrocher ce gros porc.
    — À l’abri, les gars ! dit Thomas en leur
indiquant de se retirer sous les arbres.
    Il avait aperçu Jeannette qui franchissait la porte où les
hommes de garde avaient examiné son document avant de lui faire signe de
passer. Elle était assise en amazone sur un petit cheval que Will Skeat lui
avait prêté et était accompagnée par deux serviteurs grisonnants, un homme et
une femme qui tous deux avaient été au service de son père. Ils marchaient
derrière le cheval de leur maîtresse. Si Jeannette avait vraiment eu
l’intention d’aller à Louannec, une escorte si faible et si âgée aurait
constitué une invitation aux pires ennuis, mais les ennuis étaient précisément
ce à quoi elle s’attendait et à peine avait-elle atteint les arbres qu’ils
firent leur apparition en la personne de sir Simon Jekyll qui émergeait de
l’ombre de la porte et chevauchait avec deux hommes.
    — Que fait-on si ces deux-là restent auprès de
lui ? demanda Sam.
    — Ils ne resteront pas, répondit Thomas.
    Il en était certain, tout comme

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