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La lance de Saint Georges

La lance de Saint Georges

Titel: La lance de Saint Georges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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corps. À nouveau, Jake abaissa l’arme de Thomas.
    — Attends qu’il ait enlevé son armure, murmura-t-il.
    Ils savaient que les carreaux pouvaient percer les cottes de
mailles mais ignoraient comment la cuirasse résisterait.
    Sir Simon écarta les mains de Jeannette.
    — Voilà, madame, dit-il en regardant sa poitrine,
maintenant nous pouvons discourir.
    Il recula et se mit à enlever son armure. Il enleva d’abord
les gantelets, déboucla la ceinture de son épée, puis fit passer par-dessus sa
tête les épaulières avec leurs harnais de cuir. Il défit les boucles sur les
côtés de la cuirasse. Elle était fixée à un vêtement de cuir qui portait
également les brassards. Il ne fut pas facile pour sir Simon de faire passer
par-dessus sa tête ces pièces de métal. Retirer la pesante armure le fit
tituber et Thomas leva une nouvelle fois son arbalète, mais sir Simon avançait
et reculait en tentant de retrouver l’équilibre. N’étant pas sûr de bien viser,
Thomas ôta son doigt de la détente. L’armure tomba sur le sol, laissant sir
Simon les cheveux ébouriffés et le torse nu. Thomas remit l’arbalète à son
épaule, mais alors sir Simon s’assit pour enlever les cuissards, les jambarts
et les poulaines, et il était dans une position telle que ses jambes encore
protégées étaient orientées vers le bosquet et faisaient écran. Pendant ce
temps, Jeannette s’acharnait sur le couteau, affolée à la pensée que Thomas ne
soit pas resté à proximité, mais la dague ne bougeait pas.
    Sir Simon retira les solerets qui lui recouvraient les
pieds, puis le pantalon de cuir auquel étaient fixées les protections des
jambes.
    — Et maintenant, madame, dit-il en se levant dans toute
la blancheur de sa nudité, nous allons pouvoir parler convenablement.
    Jeannette tira une dernière fois sur la dague, avec l’espoir
de la plonger dans le ventre pâle de sir Simon et c’est juste à ce moment-là
que Thomas appuya sur la détente.
    Le carreau érafla la poitrine de sir Simon. Thomas avait
visé l’aine du chevalier, pensant que la courte flèche s’enfoncerait
profondément dans son ventre. Mais le trait avait effleuré un rameau d’aulne et
cela l’avait dévié. Une marque rouge apparut sur la peau de sir Simon mais
celui-ci se jeta à terre si vivement que le carreau de Jake siffla au-dessus de
sa tête. Sir Simon s’éloigna en rampant, d’abord en direction de son armure.
Puis il comprit qu’il n’avait pas le temps de la sauver et il se mit à courir
vers son cheval. C’est alors que le carreau de Sam l’atteignit à la cuisse
droite. Il poussa un cri de douleur, faillit tomber, se rendit compte qu’il ne
pouvait pas non plus sauver son cheval et s’enfonça tout nu dans les bois en
clopinant. Thomas tira un second carreau qui frôla sir Simon pour se planter
dans un arbre, puis l’homme nu disparut. Thomas poussa un juron. Il était venu
pour le tuer et sir Simon n’était que trop vivant.
    — Je pensais que vous n’étiez pas là, dit Jeannette en
voyant apparaître Thomas.
    Elle ramena son vêtement déchiré sur sa poitrine.
    — Nous l’avons raté, dit Thomas avec colère.
    Il retira la dague pour libérer sa robe tandis que Jake et
Sam mettaient l’armure dans deux sacs. Thomas jeta l’arbalète à terre et prit
l’arc qui était à son épaule. Ce qu’il devait faire maintenant, se disait-il,
c’était poursuivre sir Simon à travers bois et tuer cette canaille. Il pourrait
retirer sa flèche de la blessure et y mettre à la place un carreau d’arbalète.
Ainsi, ceux qui le trouveraient penseraient que le chevalier avait été tué par
des bandits ou des ennemis.
    — Fouillez les sacs de selle de cette crapule, dit-il à
Jake et à Sam.
    Jeannette avait noué son manteau autour de son cou. Ses yeux
s’ouvrirent tout grands en voyant l’or se déverser de la selle.
    — Vous allez rester ici avec Jake et Sam, lui dit Thomas.
    — Où allez-vous ?
    — Finir le travail, répondit sombrement Thomas.
    Il défit les lacets de son sac de flèches et y plaça un
carreau d’arbalète.
    — Attendez-moi ici, dit-il à Jake et Sam.
    — Je vais t’aider, dit Sam.
    — Non, insista Thomas, reste ici pour veiller sur la
comtesse.
    Il était furieux contre lui-même. Il aurait dû dès le début
se servir de son arc et ensuite se contenter de retirer la flèche accusatrice
et tirer un carreau dans le cadavre de sir Simon. Au lieu de cela, il avait
raté

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