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La lanterne des morts

La lanterne des morts

Titel: La lanterne des morts Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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pas?… De ce fait, certains l’appellent «la chose».
    – Et cette chose a-t-elle un nom?
    – La Fayette!
    – Vous êtes fort cruel, ce chien est bien plus beau que le ci-devant marquis.
    Un des policiers, brisant les scellés, avait apporté les havresacs des officiers.
    Se levant de table, Gréville et Valencey d’Adana firent quelques pas à l’écart et le policier sortit de sa poche un document en disant:
    – J’espère que vous ne m’en voudrez pas, un de mes officiers a contrefait votre signature pour gagner du temps: vos hommes font route vers Cherbourg, plus proche de Paris. À peine débarqués, ils se rendront dans la capitale à marche forcée.
    – Parfait, êtes-vous prêt à les bien recevoir?
    – Des casernes sont à leur disposition.
    – Le matériel promis?
    – Tout y est, neuf, sortant des ateliers. Les modifications que vous avez demandées ont été effectuées par nos ingénieurs. Même le ton des peintures des chariots fut trouvé selon votre désir. L'itinéraire du défilé a été reconnu plusieurs fois, il paraîtra long mais tous les Parisiens vous doivent voir. Autre chose: en votre… absence, Joseph de Keringan, qui vous remplace sur La Terpsichore , a confirmé vos chiffres: deux cent cinquante hommes de la frégate, cent quatre-vingts venant de votre colonie, trente Indiens, quarante anciens esclaves noirs, une trentaine d’Américains, Espagnols et prisonniers anglais ralliés, bref, tout les hommes de cette libre colonie auxquels s’ajoutent cent quatre-vingts vétérans qui en furent, servirent sur vos navires mais vivent en France et sont volontaires. Nous arrivons à sept cent quatorze hommes.
    – Ce sont également mes chiffres, ou très peu s’en faut. Gréville reprit:
    – Même si ce n’est pas exactement l’effectif, le Comité de salut public a décidé que vous alliez former une demi-brigade. Votre grade de capitaine de vaisseau qui équivaut à celui de colonel dans l’armée a semblé insuffisant: j’ai l’honneur de vous annoncer que vous êtes promu au grade de général de brigade. En outre, considérant votre insistance, le Comité a cédé: vous demeurez des marins et l’appellation «infanterie de marine» est acceptée. Votre demi-brigade est pour l’instant la 123 e mais l’on souhaite, considérant d’où elle vient et le rôle historique qu’elle est appelée à jouer, que ce numéro soit remplacé ou doublé par un nom de votre choix.
    – J’y réfléchirai. Autre chose?
    Gréville considéra sa montre.
    – Voilà deux heures qu’un de mes hommes est en route pour Paris à bride abattue. Un cheval frais l’attend tous les trente kilomètres. Saint-Just sera donc rapidement prévenu de votre survie et de votre arrivée. Dès demain, les gazettes en parleront et ainsi tous les jours jusqu’au défilé qui est davantage qu’un défilé: un ciment pour la nation.
    – Tous les jours… N’est-ce pas un peu excessif, Gréville?
    Le chef de la police secrète secoua négativement la tête.
    – Peut-être ne comprenez-vous pas tout à fait… Vous, vous êtes un héros de la guerre d’Amérique, un capitaine invaincu. Ajoutant à votre gloire, songez à ce bannissement par un despote haï. On rappellera votre séjour à la Bastille en guise de remerciement pour vos courageux combats, votre ralliement immédiat à la Révolution, les convois de la République que vous avez escortés jusqu’en vue des ports où vous aviez la modestie de ne vous point montrer. Et que fait ce héros?… À peine en France, il se jette dans les guerres de Vendée. Robespierre l’a dit: c’est davantage qu’on n’en peut rêver. À vous et vos hommes, Paris fera un triomphe.
    Valencey d’Adana semblait réservé:
    – Je n’aime pas trop tout cela…
    – La vérité n’est point travestie, vous connaissant, j’y ai veillé… Vous avez cinq jours francs pour préparer le défilé, cinq jours pendant lesquels journaux et gazettes appelleront à venir vous voir de toute la France, cinq jours où l’on écrira aux cousins de province…
    – Bien. Et l’opération secrète en forêt?
    – Parfait!… cinq de vos curieux Indiens… Les Mayos?
    – Mayas. Mayas et Indiens bravos.
    – Cinq prennent la mesure de cette forêt que vous avez choisie. Nos propres éclaireurs, pourtant la fine fleur de nos armées, sont stupéfaits de leur efficacité… De son côté, malgré son caractère de chien, le général Turreau et ses «colonnes

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