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La Légion Des Damnés

La Légion Des Damnés

Titel: La Légion Des Damnés Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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calmement sa route.
    — Comme une vieille vache ! s'exclama Porta, médusé. Exactement comme une vieille vache !
    Les Russes dégageaient l'impression de n'être pas affectés le moins du monde par le froid épouvantable, qui produisait sur nous de si fâcheux effets.
    Nous ne passâmes que deux ou trois jours à Smolensk, puis des camions nous conduisirent à Bielev, où le 27 e Régiment était cantonné. Notre compagnie fut incorporée au 12 e Bataillon, sous les ordres de l'Oberstleutnant von Lingdenau, secondé par le Major Hinka. Si notre commandant de compagnie n'avait pas été ce salopard de Meier, tout aurait été pour le mieux.
    Porta soutenait que le Seigneur lui était apparu en songe, pour lui dire que la chasse au salaud allait bientôt s'ouvrir, et que la compagnie changerait prochainement de commandant. Telles étaient les révélations faites par le Seigneur à l'Obergefreiter Porta, amen.
    On parlait beaucoup de chasse au salaud dans la compagnie. Meier prenait avec nous les libertés les plus invraisemblables. Il nous frustrait de notre dû dans tous les domaines et ne ratait pas une occasion de nous en faire baver. Son grand triomphe était de nous imposer exercice et marche exactement comme si nous n'avions pas été sur le front. Tous les autres officiers secouaient la tête et le considéraient comme un cinglé et c'est à partir de ce moment-là que tout le monde comprit que Meier pourrait crever sans que personne se souciât d'apprendre dans quelles circonstances exactes il aurait trouvé la mort. Meier nous appartenait, désormais. Il ne le savait pas encore, mais nous, nous le savions. On cessa de parler de chasse au salaud et beaucoup préparèrent des dum-dum. La discussion était close.
    L'un de ceux qui prenaient le plus à cœur les vacheries gratuites et les injustices de Meier était Hans. Il me reparla, une ou deux fois, de déserter ensemble, mais je n'osais pas tenter l'aventure.
    — Bon Dieu, Sven, tu comprends pas qu'il faut qu'on foute le camp d'ici, coûte que coûte ?
    Je le regardai attentivement.
    — Hans, je t'en prie, ne va pas faire de conneries !
    Un soir, l'ordre arriva de préparer les tanks pour l'action. Nous fîmes le plein d'essence et d'huile et de munitions : dix mille pruneaux pour chacune de nos deux mitrailleuses ; cent obus à haute puissance explosive, cent obus blindés, cinquante obus spéciaux à grand pouvoir perforant ; plus les grenades à main, fusées éclairantes, munitions pour nos armes de poing et carburant pour les lance-flammes.
    Porta était sur le ventre, enfoncé jusqu'aux genoux, la tête la première, dans le bloc-moteur, et maudissait allègrement l'armée qui transforme des gens ordinaires en parfaits salauds. De temps à autre, il réprimait un ricanement et braillait parmi ses cylindres et ses soupapes :
    — Eh ! Vieux ! Je crois que je vais faire une belle mouche cette fois-ci ! C'est le Bon Dieu qui vient de me le dire...
    — Si quelqu'un d'autre ne la fait pas avant toi ! On est sept cents dans la compagnie...
    Pour toute réponse, Porta siffla une sonnerie de chasse entre ses dents. Puis le Vieux et Tom Pouce réintégrèrent notre cottage pour mettre en route le casse-croûte du soir, tandis que Pluton allait à l'ordinaire chercher nos rations. Porta et moi devions encore ranger notre tank près de la maison, et le camoufler avec des branches et de la neige pour le dérober aux regards des aviateurs russes qui nous survolaient chaque nuit et balançaient des brûlots parachutés.
    Hans Breuer nous rejoignit alors que nous étions en train de manœuvrer, et nous dit qu'il venait de recevoir une lettre l'informant que sa femme avait été transportée à l'hôpital pour y subir une sérieuse intervention chirurgicale dans l'abdomen. Il était très déprimé, et je me reproche, aujourd'hui encore, de ne l'avoir pas mieux surveillé. Je connaissais son état d'esprit, et ces mauvaises nouvelles par-dessus le marché... J'aurais dû mieux ouvrir l'œil, mais on ne pense pas à tout et l'instant d'après, il était trop tard.
    J'étais devant le tank, guidant Porta de la voix et du geste pour lui permettre de garer l'engin sans foutre le chalet par terre. Puis j'entendis crier Hans Breuer et compris tout de suite qu'il avait fait ce que son attitude pouvait laisser prévoir. Quand je le rejoignis, il était debout sur un pied, avec son autre pied coincé entre les rouleaux et la chenille du char.
    Après le départ de

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