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La Légion Des Damnés

La Légion Des Damnés

Titel: La Légion Des Damnés Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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commandant de compagnie ?
    — Je ne l'ai pas sollicitée. Le colonel lui-même a dit que j'y avais droit...
    — Votre permission est annulée. Dans cette compagnie, c'est moi qui accorde ou refuse les permissions. Vous pouvez disposer !
    J'étais de nouveau dans le bain. Jusqu'au cou.
     
     

Meier le pourceau

    — A plat ventre, le nez dans la boue, gibiers de potence !
    Des cris retentirent soudain, qui s'éteignirent aussitôt dans le vacarme de mort.
    Le tank n° 534 s'était enfoncé dans la terre meuble, écrasant les cinq hommes à qui le capitaine Meier venait d'ordonner de se coucher dans la boue, sous le monstre d'acier.
    Il y eut un long silence qui était, littéralement, celui de la mort. Puis un grondement sourd monta de la compagnie... Quand les cinq cadavres méconnaissables furent arrachés à la terre russe qu'ils ne tarderaient guère à retrouver, Meier les contempla un instant, d'un air détaché, comme si ce quintuple assassinat ne l'eût concerné en aucune manière.
    Nous avions « touché », pour déterrer les mines, une courte bêche d'infanterie, et nous étions prêts à sortir dans le no man's land. Il était exactement 21 heures. Tous les objets qui, en s'entrechoquant, pourraient trahir notre présence,— jumelles, masque à gaz, casque, torche électrique — étaient restés dans notre gourbi. Notre armement se composait d'un pistolet, d'un couteau-poignard et de quelques petites grenades ovoïdes. Porta avait en outre sa carabine de franc-tireur soviétique, dont il ne se séparait jamais volontiers. Nous allions quitter la tranchée quand Meier s'approcha de nous. L'Oberleutnant von Barring était avec lui. Fidèle à son habitude, Meier nous apostropha :
    — Et tâchez de faire votre boulot proprement, tas de pourceaux !
    Sans lui accorder la moindre attention, Von Barring nous serra la main et nous souhaita bonne chance. Au signal du Vieux, nous franchîmes le parapet, traversant rapidement nos propres barbelés avant d'aborder le large espace découvert sur lequel il nous faudrait cavaler à toutes pompes. Nous en avions fait à peu près la moitié quand une fusée éclairante transforma les ténèbres en lumière blanche, aveuglante. Plaqués au sol, nous ne bougions ni pied, ni patte. A la lueur de ces infernales pièces d'artifice, le moindre mouvement est aussitôt repéré, et le moindre mouvement, dans le no man's land, est considéré comme une manifestation d'hostilité. La fusée mit un temps incroyable à retomber au sol.
    Nouvelle ruée. Nouvelle fusée. Le Vieux pesta entre ses dents.
    — Si cette putasserie continue encore longtemps, jamais on s'en tirera vivants ! Qu'est-ce qu'il lui prend, à Ivan, de balancer toutes ces saloperies ?
    Deux autres fusées montèrent et redescendirent. Puis il y eut une accalmie durant laquelle nous atteignîmes enfin les barbelés soviétiques. Couchés sur le dos, nous commençâmes à manier nos pinces coupantes. Les fils s'enroulaient et se détendaient au-dessus de nous comme des ressorts, en émettant des sifflements ténus, trop bruyants à notre gré. Mais le plus dur restait à faire : rampant sur le ventre avec un micmac inextricable de barbelés au-dessus de l'échiné, nous devions dénicher les mines en sondant le terrain à l'aide de longues tiges métalliques. Les mines utilisées dans le secteur étaient en bois, ce qui rendait les détecteurs de mines parfaitement inefficaces.
    Ce genre de boulot n'était pas du tout celui d'un équipage de tank et nous le devions uniquement à ce salaud de Meier et à la soif de porter la Croix de Fer. Il avait demandé au commandant du régiment de charger sa compagnie de cette vacherie de mission. Non seulement nous devions établir la carte des champs de mines, mais encore en déterrer une partie pour les enterrer ailleurs, sur les pistes ménagées par les Russes en vue de leurs attaques ultérieures. Nous ménagerions, ainsi de nouvelles pistes qui pourraient nous servir, tandis que les Russes s'en viendraient sauter, le cas échéant, sur leurs propres mines.
    Comme je n'avais aucune pratique du défouissage de ces engins, ils me passèrent la sonde en me disant de l'enfoncer en biais dans la terre molle. Presque tout de suite, je rencontrai un corps dur.
    — Eh ! Vieux...
    Il me rejoignit en rampant
    — T'en as piqué une ?
    — Oui, je crois.
    Il s'empara de la sonde et la manipula délicatement.
    — Sûr. Pas la peine de la chatouiller davantage. C'est

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