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La Liste De Schindler

La Liste De Schindler

Titel: La Liste De Schindler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Thomas Keneally
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méthodes un peu musclées en affaires pendant les premiers mois de la guerre. Mais les témoins reconnaissaient qu’ils lui devaient la vie. Deux des témoignages avaient été envoyés par les C…, père et fils, dont nous avons déjà parlé. Oskar, selon eux, aurait installé sa maîtresse, Ingrid, comme gérante de leur commerce d’ustensiles de cuisine à Cracovie. Un troisième témoignage, signé de la secrétaire des C…, reprend les allégations de brutalités colportées par ces mêmes gens à l’époque – 1940 – où Stern en avait averti Oskar. Le quatrième témoignage provenait d’un homme qui aurait été possesseur de parts de l’usine Rekord de Cracovie à l’époque où Oskar l’avait rachetée.
    Le juge Landau et son conseil durent trouver ces témoignages de peu d’intérêt par rapport à la masse de louanges qui s’accumulait dans leurs dossiers. Ils les écartèrent. De toute façon, ces quatre-là affirmaient devoir la vie à Oskar. Les juges se sont sans doute demandé pourquoi Oskar s’était donné tant de mal pour sauver des gens dont il aurait voulu se débarrasser.
    La municipalité de Tel-Aviv fut la première à rendre un hommage officiel à Oskar. Le jour de son cinquante-troisième anniversaire, il inaugura, dans le parc des Héros, une plaque en témoignage d’amitié et de reconnaissance attestant qu’il fut le sauveur des mille deux cents prisonniers de Brinnlitz. Dix jours plus tard, à Jérusalem, on lui décerna le titre de « Juste », une très haute distinction remontant aux temps anciens, fondée sur l’assurance que, parmi la masse des gentils, le Dieu d’Israël marquerait toujours certains du sceau de Sa justice. Oskar fut invité à planter un caroubier dans l’avenue des Justes menant au mémorial de Yad Vashem. L’arbre est toujours là, avec sa plaque commémorative, dans le bosquet des « Justes ». Deux autres caroubiers portent une plaque en l’honneur de Julius Madritsch – qui avait réussi à protéger et à nourrir ses travailleurs d’une façon peu conforme avec les règles en vigueur chez les Krupp et les Farben – et de Raimund Titsch, le directeur de l’usine Madritsch à Plaszow. Sur cette petite crête rocailleuse, les arbres les plus grands ne dépassent pas trois mètres.
    La presse allemande publia des articles sur la conduite d’Oskar pendant la guerre et sur les cérémonies de Yad Vashem. Ces articles louangeurs ne lui facilitèrent pas la vie. On le siffla dans les rues de Francfort, on lui jeta des pierres. Un groupe de travailleurs le conspua en disant tout fort qu’on aurait dû le brûler avec les juifs. En 1963, il frappa un ouvrier qui l’avait traité de « salope juive ». L’homme lui fit un procès en dommages et intérêts et le gagna, après que le juge eut sermonné Oskar.
    Je me tuerais, écrit-il à l’époque à Henry Rosner qui résidait alors à New York, si je ne savais pas que cela leur ferait tant plaisir.
    Ces humiliations accrurent sa dépendance. Les survivants de Brinnlitz étaient devenus ses seuls soutiens moraux et financiers. Il irait désormais passer chaque année quelques mois chez eux, toujours le bienvenu tant à Jérusalem qu’à Tel-Aviv, ayant table ouverte dans un restaurant roumain de la rue Ben- Yehudah de Tel-Aviv, encore que brimé parfois par Moshe Bejski qui, plein de sentiments filiaux à son égard, tentait de limiter les libations d’Oskar à trois doubles doses de cognac par soirée. Mais il retournerait toujours dans le pays qui lui avait permis d’exprimer sa mesure et où ne lui restait plus, à Francfort, qu’un petit appartement proche de la gare où ses angoisses lui remontaient au ventre. Poldek Pfefferberg envoya cette année-là une missive à tous les Schindlerjuden établis aux Etats-Unis d’Amérique. Il leur demandait de verser au moins un jour de leur salaire annuel à Oskar Schindler qui n’était plus qu’un homme « seul et découragé ».
    Oskar passait désormais la moitié de l’année à se refaire une santé morale en Israël et l’autre moitié à se la détruire à Francfort. Il était continuellement à court d’argent.
    Un comité dont Itzhak Stern, Jakob Sternberg et Moshe Bejski étaient les animateurs continua à harceler, de Tel-Aviv, le gouvernement ouest-allemand pour qu’Oskar obtienne une pension adéquate. Leurs démarches faisaient état de l’héroïsme d’Oskar pendant la guerre, de ses propriétés

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