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La lumière des parfaits

La lumière des parfaits

Titel: La lumière des parfaits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hugues De Queyssac
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mystérieux trésor des hérétiques albigeois sur lequel, avec une âpreté insensée, elle avait tenté de faire mainmise avec la complicité d’Arnaud.
     
    III. Arnaud Barthélémy Méhée de la Vigerie n’était point le fils légitime d’une première union avec un ci-devant viguier du duché de Bretagne. Il était seulement écrit que la famille Méhée de la Vigerie s’étant éteinte sans descendance, le titre avait été racheté en 1329 par une certaine dame Éléonore de Guirande !
     
    J’en déduisis qu’Arnaud était bien son fils. Mais un bastard né de l’union adultérine et charnelle de dame Philippa avec un inconnu. Foulques de Montfort ? J’en doutais.
    Mais avec qui, alors ? La belle dame charmait quiquionques croisaient sa vie. Elle manipulait les esprits, mentait à qui mieux mieux, s’escambillait, paillardait et s’emmistoyait à loisir, plus chattemite qu’une folieuse dans un bordeau.
     
    Pendant trois mois, je m’échinai en la librairie royale. Sans succès aucun. Arnaud n’existait pas. Arnaud, une chimère. Un pleutre sans ascendance reconnue. Le fruit adultérin d’une diablesse et d’un démon incube.
    J’étouffais de rage, mais collationnais ainsi de formidables charges de preuves contre le fils et la mère ; j’en fis écrire incontinent un memorandum certifié de mon seing et de mon petit sceau, par un notaire royal, un clerc assermenté. Le document fut contresigné par le garde des sceaux du roi.
    Bien m’en prit. En juin de l’an de grâce 1362, quelques jours avant notre départ pour la cité papale d’Avignon, deux chevaucheurs me délivrèrent, coup sur coup, deux plis.
     
    L’un était du chevalier Foulques de Montfort.
    L’autre, de Guillaume de Lebestourac.
    L’un et l’autre m’informaient qu’Arnaud de la Vigerie avait été déferré dans les prisons de la ville consulaire de Sarlat.
     
    Lors de son transfert, le félon s’était évadé.
    Esbigné à l’occasion d’une embuscade qui avait été tenue aux sergents de la prévôté. Sur les hauteurs de la Croix d’Allon.
     
    Une sombre et folle idée me traversa l’esprit.
    Trop invraisemblable, trop espouvantable pour être vraie.
     
    Et pourtant !

Nous déclarons que votre maison avec toutes ses possessions, acquises par la libéralité des princes par des aumônes… demeure sous la tutelle et la protection du Saint Père.
     
    Extrait d’une bulle d’innocent III confiée à Robert de Craon.
    Chapitre 13
    Au cours des années de grâce MCCCLXII À MCCCLXIIII, de la cité papale d’Avignon à la citadelle de Carcassonne, en passant par Montpellier {33} .
    Le notaire des sceaux royaux me donna lecture de l’ordonnance qu’il venait de rédiger sur un parchemin du veelin le plus blanc et le plus pur :
    « De par le roi Jean de France, de son cousin le roi Édouard d’Angleterre et de son fils bien-aimé Édouard de Woodstock, prince de Galles et de Guyenne, il est ordonné à tous les prévôts, baillis et sénéchaux, de procéder à la mainmise sur la personne nommée Arnaud Barthélémy de la Vigerie, aux fins de l’astreindre par tous moyens à comparaître devant la justice ecclésiastique, faute de quoi il serait jugé et condamné de vehementi pour mauvaise fierté.
    « Fait à Paris, en l’an de grâce 1362.
    « Pour remise à nos officiers, et proclamé à son de trompe et de tambour par les crieurs publics. »
    « Dois-je évoquer d’autres griefs ou forfaits ? s’enquit le clerc chargé de rédiger la lettre d’arrestation avant qu’elle ne porte les sceaux royaux.
    — Nenni. Les chefs d’inculpation me paraissent suffisamment clairs pour que l’affaire soit entendue », le remerciai-je.
    La ratification de cette ordonnance me parut fidèle aux faits. Il n’y n’avait rien à ajouter. Si d’aventure, à l’issue du jugement qui serait prononcé à son encontre par le tribunal de Sarlat, et par contumax s’il ne se présentait pas spontanément, il lui venait la malencontreuse idée de faire appel à la haute justice du roi, le verdict ne ferait aucun doute : j’avais réuni suffisamment de preuves et de témoignages à charge contre lui, outre ceux qui avaient probablement été consignés par le viguier de la cité consulaire, pour qu’il soit condamné à la peine capitale.
     
    Ce ne fut qu’au mois de mai, le mois dédié à la Vierge Marie, que le garde des sceaux royaux me délivra copie, en bonne et due forme, de cette

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