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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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avait suivi les étapes de l'infernale procession, les larmes aux yeux. C'était Bernardo Gramucci qui aimait sincèrement le maréchal d'Ancre.
    Quand il vit son maître rôti et dévoré, cette effroyable vision agit de façon irréversible sur son esprit. Il tomba à genoux et murmura :
    â€” Seigneur, pardonnez - leur . Ils ne savent pas ce qu ' ils font.
    C'est alors qu'il aperçut, non loin, Mondreville et Petit-Jacques en train de s'esclaffer. Il perdit conscience un instant, puis chancelant, revint prier de longues heures à Saint-Germain-l'Auxerrois avant de traverser le pont Neuf pour se rendre au couvent des Franciscains.
    *
    La nuit tombée, Mondreville et Petit-Jacques se rendirent à la maison du chevalier de Valois. Utilisant leur clef, ils ouvrirent le portail, firent entrer le chariot, puis refermèrent soigneusement pour ne pas être dérangés. Il leur fallut trois longues heures pour transporter l'or. Aux premières lueurs de l'aube, ayant tout refermé, ils partirent, heureux du destin qui leur avait permis de devenir riches.
    1  Il trouva exactement un million neuf cent quatre-vingt mille livres.
    2  Authentique.

9
    L uynes craignait plus que tout que le roi pardonne à sa mère et qu'elle retrouve son ascendant sur lui. Pour l'éviter, il voulait prouver à Louis XIII combien la Galigaï était une créature démoniaque et que, seuls des moyens maléfiques étaient à l'origine de la vertigineuse ascension de Concini. Or, la Galigaï étant l'amie d'enfance de Marie de Médicis, ce serait au roi d'en tirer des conclusions sur sa mère.
    Au début de mai, on transféra la maréchale du Louvre à la Bastille. Le 9, Louis XIII signa les lettres patentes ordonnant l'ouverture de son procès et, le 11, on la conduisit de la Bastille à la Conciergerie.
    Durant le transport, Léonora Galigaï offrit deux cent mille ducats au capitaine des gardes pour qu'il la laisse s'évader. Il refusa. Mais d'autres gardiens à qui elle s'adressa laissèrent entendre qu'ils se laisseraient volontiers fléchir contre une somme plus substantielle. Seulement la fortune du maréchal d'Ancre ayant été confisquée par Luynes, Léonora ne put satisfaire leur cupidité.
    Ã€ la Conciergerie, on l'enferma dans une petite cellule en compagnie de deux archers de la garde écossaise et de son apothicaire. Léonora Dori – c'était son véritable nom, celui de Galigaï ayant été acheté –, fut ensuite interrogée par les magistrats.
    Accusée de pratiquer la sorcellerie et d'aller au sabbat, elle jura qu'elle était bonne catholique et réfuta l'accusation en ces termes :
    â€” Je jure devant Dieu que je n'ai jamais ouï parler de sorciers et de sorcières. Pourquoi serais-je venue en France pour accomplir ces méchancetés-là ?
    Quand on lui reprocha la fortune de son mari, elle répliqua qu'il tenait ses biens de dons de la reine mère et que s'il avait commis des fautes, elle n'y pouvait rien. On ne put du reste prouver qu'elle-même avait trempé dans les violences ni dans les entreprises de Concini contre l'autorité royale. Néanmoins, comme on avait trouvé à son domicile une correspondance avec l'Espagne et les preuves qu'elle vendait les faveurs royales, les offices et même les arrêts du Conseil, l'accusation fut aisée. Elle devint encore plus facile quand on lui reprocha d'avoir attiré en France des astrologues et des devins, de posséder des talismans, des figures de cire, des amulettes, et, enfin, d'avoir fait tirer l'horoscope de la reine mère et de ses enfants pour savoir quand ils mourraient. Car tout cela était vrai. Mais, pour autant, qui à la Cour ne se faisait tirer son horoscope et ne possédait d'amulettes ?
    Plus grave, on l'accusa d'avoir fait sacrifier, la nuit, un coq et des pigeons dans une église par des moines italiens, et jeté un charme sur la reine mère. Elle répliqua que le seul charme dont elle se servait résidait dans la supériorité d'une habile femme sur une balourde. Quant au reste, elle avait peur des sorciers auxquels elle attribuait les maux dont elle souffrait. C'est pourquoi elle se faisait exorciser, persuadée d'être poursuivie par le mauvais œil.
    *
    Au début du mois de juin, un cordelier en froc gris à

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