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La malédiction des templiers

La malédiction des templiers

Titel: La malédiction des templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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ordonna :
    — Levez-vous.
    Sa voix n’avait pas changé. Toujours aussi sèche, monocorde, dépourvue de toute espèce d’émotion.
    Tess se redressa, bras et jambes tremblant à la vue de cet homme qui, après l’avoir enlevée en Jordanie, l’avait enfermée dans le coffre d’une voiture en compagnie d’un gros paquet d’explosifs. Et voilà qu’elle se trouvait seule avec lui, au milieu de nulle part. A sa merci.
    Une fois de plus.
    Espérant qu’il n’allait pas prononcer ces mots qu’elle souhaitait ne plus jamais entendre sortir de sa bouche.
    Pas de chance…
    — Allons-y, lâcha-t-il.
    Elle pensa à s’enfuir, ou à se jeter sur lui et à lui lacérer le visage pour les actes monstrueux qu’il venait de commettre, mais, consciente que cela ne servirait à rien, elle se laissa mener jusqu’à la Land Rover. Impuissante, elle le regarda tirer plusieurs balles de mitraillette dans les pneus des Humvees et du Cobra afin de les mettre hors d’usage, avant qu’il lui donne l’ordre de monter dans le 4 × 4, où il la rejoignit. Elle garda un silence obstiné tandis qu’il se mettait au volant et redémarrait, quittant les lieux du massacre et descendant vers le plateau anatolien avant les premières lueurs du jour qui s’annonçait.

32
    Le simple fait de se relever exigeait des efforts surhumains. Reilly se sentait dans la peau du boxeur qui, se retrouvant au tapis une fois de trop, n’a d’autre recours que de rester allongé sur le ring en attendant que l’arbitre le déclare K-O. Mais il ne pouvait pas rester dans cet état. Surtout pas alors que Tess était en danger.
    Il parvint non sans mal à se remettre debout. Autour de lui, des brasiers épars faisaient rage, illuminant de leurs flammes des tableaux macabres montrant des êtres humains tourmentés par la souffrance. L’âcre puanteur de la mort flottait, omniprésente, sur la terre ravagée par le feu. Keskin était toujours là, à ses pieds. Le colosse ne bougeait plus.
    Reilly se secoua, s’obligea à mettre un peu d’ordre dans ses pensées afin d’échafauder un plan un tant soit peu cohérent. Il repéra Ertugrul, à une trentaine de mètres de là. Maintenant allongé sur le dos, son collègue et ami semblait inerte, lui aussi. Un peu plus loin, il distingua deux paracommandos, qui, apparemment indemnes, s’occupaient des blessés. Il entreprit de se diriger vers eux, dans l’espoir qu’ils étaient restés en contact radio avec leurs camarades restés en arrière-garde, avec Tess, puis, se rappelant qu’il disposait de son propre système de communication, porta la main à son oreille. Son oreillette avait disparu, sans doute soufflée par la déflagration. Il tâta ses poches : son émetteur n’était plus là, lui non plus. Il s’arrêta et scruta le sol avec attention, dans l’espoir de l’y retrouver, avant de conclure rapidement que c’était sans espoir. Il s’était pas mal déplacé depuis la première explosion et les chances de l’apercevoir dans l’obscurité étaient minces. Il reprit péniblement sa progression en direction des commandos, de l’autre côté de la clairière, s’arrêta devant le corps d’Ertugrul. Une large flaque de sang avait noirci le sol autour de la tête de l’attaché juridique, qui ne donnait pas l’impression de respirer, semblant simplement fixer le néant, sans un seul clignement d’yeux. Reilly se pencha et porta deux doigts à son cou. Sa carotide ne battait plus. Il était mort.
    Reilly posa une main sur son épaule et laissa échapper un long soupir. Il parcourut des yeux la clairière, le regard noir de fureur, cloué sur place par la frustration. C’est alors qu’il aperçut à quelques mètres du corps d’Ertugrul un objet éclairé par les flammes : l’oreillette de son collègue. Il alla la récupérer et l’examina entre ses doigts encore tremblants, maculés de sang et de boue : elle paraissait intacte. Il la fixa à son oreille, espérant qu’elle fonctionnait toujours, murmura d’une voix rauque, à peine audible :
    — Hawk Command ? Répondez, Hawk Command.
    La voix du contrôleur résonna bruyamment dans son oreille :
    — Qu’est-ce qui vous est arrivé, bon sang ? Ça va, vous ?
    — Moi oui, mais Ertugrul est mort, répondit Reilly.
    Tout en parlant il était retourné près du corps de son collègue et, avec le vague sentiment d’être un vautour, fouillait dans ses poches, à la recherche de son émetteur.
    — Il

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