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La malédiction des templiers

La malédiction des templiers

Titel: La malédiction des templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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également volé nos montures. Ce me sera impossible si nous partageons la même selle.
    — Je suis venue avec deux chevaux. Pour le cas où l’un d’eux se blesserait. Le chemin est long depuis Constantinople.
    Conrad hocha la tête, puis se tourna vers le cadavre d’Hector.
    — Hector fait plus ou moins ma taille. Je vais prendre ses vêtements. Jusqu’à ce que nous ayons trouvé un ruisseau pour m’y laver.
    A l’aide du poignard de Maysoun et de leurs mains nues, ils creusèrent une fosse rectangulaire, au pied de la paroi rocheuse. Ils y déposèrent les corps d’Hector et de Miguel, côte à côte, avant de les tapisser d’une couche de cailloux afin de les protéger des vautours et autres charognards qui hantaient la vallée, et de recouvrir le tout d’une couche de terre. Conrad se servit du poignard pour graver leurs noms dans la paroi rocheuse derrière la tombe, ajoutant au-dessus une croix pattée.
    Cela fait, il se redressa et regarda longuement la terre aplanie et ce qu’il venait de graver dans le roc : il aurait préféré pour ses frères une tombe plus digne d’eux, mais il ne pouvait guère faire mieux.
    Maysoun lut la peine qui marquait son visage.
    — « Cela peut ressembler à la fin, dit-elle. Cela peut ressembler à un crépuscule mais c’est en réalité une aurore. Car c’est lorsque la tombe se referme sur vous que votre âme est libérée. »
    Il lui lança un coup d’œil interrogateur, auquel elle répondit par ce simple mot :
    — Rumi.
    Il ne comprenait toujours pas.
    — Je vous expliquerai plus tard, dit-elle. Nous devons partir.
    — Très bien.
    Il contempla la tombe une dernière fois, un long moment, mais avant de se détourner décida de faire une dernière chose.
    Il alla graver son propre nom sur la paroi. Au-dessous de celui de ses deux frères.
    Ce fut au tour de Maysoun de le questionner du regard.
    — Pour le cas où quelqu’un viendrait me rechercher, expliqua-t-il.
    Puis ils partirent au galop, atteignant très vite la sortie de la gorge pour déboucher sur le plateau, suivant les traces que le Turc et ses hommes avaient laissées derrière eux.
    Ils n’allèrent pas bien loin en ce premier jour. Le soleil était déjà bas sur l’horizon lorsqu’ils arrivèrent à un petit ruisseau qui serpentait dans des collines couvertes de forêts. Un emplacement sûr et plaisant où passer la nuit. Ils rattraperaient le lendemain ceux qu’ils poursuivaient.
    Conrad se lava avec délice, se délectant du contact de l’eau fraîche sur ses blessures. L’espace de quelques minutes, il songea aux événements des derniers jours, au tournant abrupt qu’avait pris son existence, aux multiples coups du sort qu’il venait de connaître et, au bout du compte, de surmonter. Mais il n’eut guère le temps d’aller plus avant dans ses réflexions : la vision de Maysoun quittant sa robe pour le rejoindre dans l’eau du ruisseau leur fit prendre un tout autre cours. Il décida alors sur-le-champ d’en terminer une fois pour toutes avec ces affreux dilemmes qui l’avaient jusqu’alors tourmenté et qui avaient noms serments, depuis longtemps prescrits, et sacrifice de soi.
    Il attira la jeune fille à lui et l’embrassa avec une ardeur fébrile. Puis il s’anéantit en elle, enterrant du même coup les ultimes vestiges de sa vie de moine-soldat.
    De ce moment, la partie monastique de son existence s’achevait. A jamais.
    Il n’était plus désormais qu’un soldat.

38
    — Les mains. Elles sont toutes là, toutes les quatre, grommela Tess. Aucun de ces deux squelettes n’est celui de Conrad. Il n’est pas mort ici.
    Abdülkerim la regarda avec perplexité.
    — Dans ce cas, pourquoi son nom est-il gravé sur le mur ?
    Tess l’ignora et s’accroupit, le visage entre ses mains en coupe, tentant de se déconnecter du monde environnant l’espace d’un instant. Elle aurait voulu pouvoir tout effacer. Elle n’aspirait qu’à une chose : être chez elle, à New York, avec Kim et sa mère non loin, passant ses journées à remplir avec des mots, des paragraphes, des chapitres l’écran blanc de son ordinateur portable, et ses soirées avec un verre de sauvignon bien frais, Melody Gardot en fond sonore et Reilly à côté d’elle sur le canapé. Jamais la vie quotidienne dans toute sa banalité ne lui avait semblé aussi séduisante, ni plus hors d’atteinte, et elle se demanda si elle aurait un jour l’occasion de l’apprécier de

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