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La mariage du Viking

La mariage du Viking

Titel: La mariage du Viking Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Margaret Moore
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trahissait le regret, mais aussi la détermination à se conformer à l’exigence de son devoir.
    Paul était resté fidèle à son vœu jusqu’à son dernier soupir.
    Non, ce Viking ne ressemblait en rien à Paul.
    Si Paul était d’or, lui était de fer, un païen qui n’obéissaitqu’à ses instincts primitifs, alors que Paul était un prêtre chrétien, dont le refus de céder à son amour l’élevait au rang de saint.
    Néanmoins, au souvenir de ce Viking à demi nu et vibrant de désir pour elle, une chaleur indescriptible s’empara de Meradyce. Et quand, saisie de honte, elle tenta de se rappeler les pâles yeux bleus de Paul, elle ne vit que des prunelles gris acier cernées de noir.
    Agitée, en proie au désarroi le plus profond, la Saxonne se tourna de côté et se rendit soudain compte que Betha n’était plus allongée auprès d’elle. Puis, elle aperçut Endera, la fille d’Einar, assise devant le foyer, qui remuait quelque nourriture dans une marmite pendue au-dessus du feu.
    — Où sont les enfants ? demanda Meradyce en se levant.
    La jeune fille restait étrangement immobile. Bien qu’elle eût l’air aussi jeune qu’Adelar, son attitude la faisait paraître plus âgée.
    Enfin, Endera cessa de tourner sa cuiller de bois et déclara doucement, en saxon :
    — Olva les a emmenés voir traire les chèvres.
    — Est-il tard ? hasarda Meradyce.
    — Près de midi.
    Elle avait dormi bien longtemps mais, pour la première fois, se sentait reposée depuis le terrible soir où les Vikings l’avaient enlevée. Une senteur délicieuse lui chatouilla les narines et éveilla son appétit.
    — Que fais-tu cuire ? demanda-t-elle doucement.
    — Du ragoût de mouton. En veux-tu un peu ?
    — Oui. Cela sent si bon.
    Recevant le compliment sans l’ombre d’un sourire, l’adolescente alla prendre dans une niche un bol de bois.Puis elle servit à Meradyce une louche pleine d’épais morceaux de viande. Affamée, la Saxonne dut se retenir pour ne pas se jeter sur la nourriture.
    Le ragoût lui parut excellent. Il était cuit à la perfection et développait un arôme succulent.
    Accroupie, Endera rajouta du bois dans le feu, tout en repoussant les braises de côté afin de ne pas surchauffer le fond de la marmite et brûler la viande. Puis, elle s’assit et observa Meradyce.
    Celle-ci trouva le regard insistant d’Endera presque aussi insoutenable que celui de son père. Toutefois, elle continua de manger comme si de rien n’était, ne levant les yeux que par instant sur sa silencieuse compagne. Cette dernière ne ressemblait pas à Einar, avec ses yeux verts, sa chevelure rousse et son petit visage rond. Ce n’était pas encore une beauté, mais elle le deviendrait avec les années.
    Endera portait une chemise plissée, froncée sous le cou par une cordelette. Par-dessus, retombaient deux longs pans d’une étoffe plus grossière, que retenaient des lanières nouées sur la gorge à l’aide de larges broches. Jamais Meradyce n’avait rien vu de tel.
    Lorsqu’elle eut fini, la Saxonne posa le bol par terre.
    — Merci, articula-t-elle.
    Alors, Endera ébaucha un sourire. Devinant qu’il s’agissait là d’un témoignage fort rare de sympathie, Meradyce en ressentit une joie intense.
    Sans un mot, Endera prit le bol vide et alla le laver dans un baquet d’eau, près de l’entrée, le moindre de ses mouvements, rapide et habile, ne cessant d’intriguer Meradyce qui l’observait à la dérobée. Puis, avisant non loin d’elle un métier à tisser, celle-ci s’abîma dans lacontemplation de l’étoffe aux magnifiques tons de rouge et de bleu, et au tissage d’une extrême finesse.
    Endera, qui l’avait surprise en train d’admirer l’ouvrage, déclara :
    — Grand-mère et moi, nous travaillons ensemble. Elle fabrique de beaux tissus.
    — Qui a fait le ragoût ?
    — C’est moi, avoua-t-elle avant de baisser timidement les yeux.
    — Tu es une excellente cuisinière, la félicita Meradyce. Ton père doit être très fier de toi.
    La jeune fille tourna subitement le visage, néanmoins Meradyce eut le temps d’y capter une expression douloureuse. Mais aussitôt, elle songea que ce qui se passait entre Einar et sa fille ne la regardait en aucune façon.
    Celle-ci vint se rasseoir auprès du feu et tendit à Meradyce une corne emplie d’hydromel.
    — Gunnhild t’a demandée. Elle désire te faire un présent.
    Meradyce esquissa un sourire. Peut-être ce

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