La mariage du Viking
se révéler aussi beau ?
Comment un homme aussi rude et glacial pouvait-il la combler de gentillesses ?
Dans un soupir, Meradyce ramena les genoux contre sa poitrine et les entoura de ses bras. L’attitude d’Einar continuait de la déconcerter au plus haut point. Parfois, il semblait regretter de l’avoir emmenée de force avec lui, et, l’instant d’après, il la couvrait de cadeaux.
Elle aurait tant voulu pouvoir ignorer cet homme, mais, en même temps, lui était reconnaissante de la protéger de la sorte.
Déjà, dans son pays, Meradyce avait un protecteur. Qui n’était autre que Kendric.
Maintes fois, il l’avait désirée, elle le savait. Un soir, juste après la naissance de Betha, ne le lui avait-il pas fait clairement comprendre, alors que Ludella venait de s’assoupir dans la pièce voisine ? Il s’était avancé sans bruit derrière elle, et, tels des serpents, ses bras lui avaient enroulé la taille…
Si Kendric n’avait pas été le chef du village, Meradyce ne se serait pas contentée de lui glisser entre les doigts, en préférant assimiler ce geste à une simple manifestation de joie, et de gratitude envers la sage-femme qui avait aidé son épouse à mettre leur enfant au monde.
Mais Kendric était le chef, et Meradyce lui savait gré de l’intérêt qu’il lui portait, et grâce auquel les hommes du village n’osaient pas la moindre privauté envers elle.
Aujourd’hui, néanmoins, Meradyce devait admettre qu’elle se sentait davantage en sécurité auprès du Viking. Avec Kendric, elle avait toujours eu le sentiment qu’un jour ou l’autre il exigerait d’être récompensé de sa sollicitude. Au moins Einar semblait-il trouversuffisamment embarrassant de la protéger pour garder avec elle quelques distances.
Que serait-il arrivé, songea-t-elle, si un homme tel que Kendric l’avait enlevée, et s’il l’avait eue à sa merci, seule dans sa maison ?
Meradyce frissonna de nouveau, sous la certitude cette fois que dans ce cas, Kendric — comme tous les autres Vikings, d’ailleurs — n’aurait pas eu la moindre pitié pour elle.
Baissant les yeux, la jeune femme demeura pensive. Il y avait entre les deux hommes une différence immense : Einar, bien qu’il fût un barbare viking, la respectait. Kendric, tout thane et saxon qu’il était, n’avait pour elle que de la convoitise.
Peut-être était-ce pour cette raison que Meradyce avait osé affronter Einar, cet après-midi-là, devant Olva et les autres. Tout d’abord, elle avait bien tenté de l’ignorer, mais l’envie de lui répliquer l’avait finalement emporté.
La surprise, puis l’ombre de sourire qu’elle avait cru déceler sur le visage guerrier avaient valu le risque encouru.
Mais pourquoi se prenait-elle à songer à lui de la sorte ?
Un tremblement la saisit, qu’elle réprima aussitôt. Il était encore trop tôt pour rentrer. Meradyce jeta un bref regard alentour pour s’assurer que personne ne l’observait, puis elle se leva et s’approcha du muret. Après l’avoir aisément enjambé, elle descendit vers la rivière.
L’eau clapotait doucement contre la berge rocheuse, et Meradyce huma l’odeur familière du pin. Il lui suffisait de fermer les yeux pour se retrouver chez elle et, déjà cet après-midi, elle avait éprouvé cette délicieuse impression.
La lune disparut derrière un nuage, et la jeune femmesongea qu’il était temps de rentrer. Avec un peu de patience, elle finirait par trouver le sommeil.
En repassant le muret, elle s’arrêta. Non loin de là, des sons lui parvenaient, étranges, qui rappelaient ceux d’une respiration haletante. Un chien, peut-être ?
Immobile, Meradyce écouta. Ce n’était pas un chien, car elle distingua alors des paroles douces, à peine murmurées.
Il y avait deux voix. Celle d’une femme et celle… d’un homme. Einar !
Prudemment, elle s’avança en restant dans l’ombre et, lorsqu’elle atteignit l’angle de la maison d’Olva, jeta un regard curieux de l’autre côté. Atterrée par ce qu’elle aperçut, Meradyce se plaqua une paume sur la bouche pour s’empêcher de crier.
Einar était là, indéniablement là. Face à lui, elle reconnut la femme blonde qui l’avait considérée avec tant d’ironie à son arrivée dans le village. Le haut de la robe rabattu jusqu’à la taille offrait ses seins dénudés aux baisers passionnés d’Einar, tandis que la jupe largement relevée sur les cuisses permettait
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