La mariage du Viking
les caresses les plus osées.
Bouleversée, Meradyce tourna la tête. Il fallait partir. Retourner au lit.
Mais, irrésistiblement attirée par l’étreinte sensuelle que partageait le couple, elle regarda de nouveau. Elle, si experte quand il s’agissait de mettre des enfants au monde, n’avait encore jamais vu un homme et une femme exprimer charnellement leur amour.
Son souffle s’accéléra, son sang se mit à courir dans ses veines et Meradyce se demanda ce qu’elle ressentirait, ainsi étreinte par Einar.
Les jambes de la femme se nouèrent autour de la taille de son amant, qui la pressa plus violemment contre lemur. La tête rejetée en arrière, elle laissa échapper un gémissement, qui se mua en un cri rauque tandis qu’elle agrippait avec force les épaules d’Einar.
Rouge de honte, Meradyce recula, décidée à fuir cette dérangeante intimité.
Mais, lorsqu’elle se retourna, ce fut pour se heurter au torse puissant d’un homme.
***
Son désir assouvi, Einar s’écarta du corps de sa maîtresse. Ingemar releva sur sa poitrine le corsage de sa robe, un sourire satisfait illuminant son beau visage plein et auréolé de blondeur.
— Tu n’as même pas pu attendre de m’emmener dans ton lit, Einar, murmura-t-elle.
— Non, admit-il, une lueur amusée dans les yeux.
— Peut-on y aller, maintenant ?
— Si tel est ton bon vouloir, répondit-il en ajustant son haut-de-chausses.
Il n’avait nulle envie de s’éveiller auprès d’Ingemar, le lendemain matin, mais celle-ci avait su le combler ; elle saurait tout aussi bien le réchauffer durant la nuit.
Ingemar lui jeta alors un regard chargé d’animosité.
— Si tu ne veux pas de moi, je peux m’en aller.
— Certes, je veux de toi, la rassura Einar, irrité par le jeu qu’elle se plaisait à jouer.
Lentement, la jeune femme resserra la cordelette qui fermait le col de sa chemise. Il était temps qu’elle se trouve un époux, et Einar lui plaisait beaucoup. Pas autant que Lars, certes. Mais Lars n’était pas le fils d’un chef.
D’autre part, Einar était un amant merveilleux et, de surcroît, un valeureux guerrier qui ne manquait jamaisde rapporter de magnifiques butins. Il ferait un excellent mari, pour autant qu’une femme fût capable de lui ôter de l’esprit Nissa et ses adultères. Certes, il pouvait se montrer parfois distant et arrogant, mais son aigreur provoquée par son infortune conjugale l’expliquait aisément.
Ingemar jugea qu’il était temps de savoir comment le vent tournait pour elle. Et dire qu’elle avait été si près de prendre Einar à son piège… jusqu’au jour où il était revenu, accompagné de cette sorcière saxonne.
— De moi, tu veux bien au lit. Mais qu’en est-il de notre mariage ?
Einar leva vers elle un regard irrité.
— Ingemar, jamais je n’ai promis de t’épouser.
— Il te plaît de jouer avec moi, c’est tout.
— Tout autant que tu aimes jouer avec moi, riposta-t-il en lui prenant le bras pour l’attirer contre lui. Partagerons-nous d’autres jeux, ce soir, ma belle Ingemar, avant que je ne prenne la mer pour Hedeby ?
— Les autres femmes prétendent que tu trouves cette Saxonne plus belle que moi, articula-t-elle dans une moue plus sensuelle que boudeuse. Elles disent aussi que tu lui as offert un coffre plein de vêtements.
Einar partit d’un rire léger tandis qu’il enlaçait sa compagne.
— Dans ce cas, tu dois aussi savoir que Svend l’a mise sous mon entière protection. Elle ne peut tout de même pas se promener nue dans le village. J’ai mieux à faire qu’à me battre contre tous les marauds qui courraient à ses trousses.
Avant de baiser la nuque de sa compagne, Einar ajouta :
— Je préfère passer mon temps à des occupations plus tendres.
La jeune femme s’offrit aux voluptueuses caresses, convaincue cette fois qu’elle avait encore quelques chances d’épouser le plus beau des fils du chef. Puis, elle s’écarta doucement.
— Pourquoi vas-tu à Hedeby ?
— Pour négocier une rançon.
— En échange des Saxons que tu as ramenés ?
— Oui.
Soulagée et heureuse, Ingemar l’embrassa avec passion. Une fois la rançon versée, la Saxonne repartirait, et elle-même redeviendrait la femme la plus belle du village… et la plus digne d’en épouser le futur chef.
Perdue dans ses ambitieux rêves, elle entendit soudain une légère toux derrière eux. Les lèvres sur le visage d’Ingemar,
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