La mariage du Viking

l’étoffe d’un meneur d’hommes.
    — Doit-il vraiment tout savoir ? demanda-t-elle, inquiète.
    — Adelar est assez fort pour connaître la vérité, mais cela peut attendre. Ce soir, je n’ai nulle envie de parler de félonie.
    Confiante, Meradyce se blottit contre son compagnon dont la voix chaleureuse et le tendre regard la réconfortaient délicieusement.
    — Etes-vous honteuse, Meradyce ?
    — Honteuse ? Mais, de quoi ?
    — D’être la femme d’un Viking ?
    La jeune femme hésita un instant avant de répondre, et, dans cette attente, Einar sentit son cœur palpiter d’inquiétude.
    — Adelar a eu des propos tellement violents…, dit-elle enfin. Durant un instant, je me suis sentie coupable. Et cependant, Einar, je ne peux qu’éprouver de la fierté à être votre épouse.
    Tendrement, il se pencha vers elle et l’embrassa.
    — Et moi, je suis fier d’être votre mari. Venez, il fait trop froid, maintenant.
    Comme ils retournaient main dans la main vers le village, Meradyce déclara, pensive :
    — Adelar semblait tellement furieux…
    — La jalousie est un sentiment affreux. Mais il est jeune. Il oubliera vite.
    — J’espère que vous avez raison, reprit-elle d’un air dubitatif.
    — Rentrons à la maison, ma femme. Il fait sombre et je voudrais aller au lit.
    — Etes-vous fatigué ?
    — Non, répondit Einar avec un sourire entendu.
    ***
    — Je n’ai pas l’intention de courir nue dehors, annonça Meradyce à Einar tandis qu’il versait de l’eau sur les pierres chauffées. Et encore moins de sauter ensuite dans la rivière.
    Un nuage de vapeur s’éleva dans la maison des bains déjà surchauffée.
    — C’est pourtant le moment le plus agréable, lui assura le Viking, assis à côté d’elle. C’est le choc de l’eau froide qui vous secoue jusqu’au plus profond de vous-même.
    — J’ai d’autres moyens pour cela, merci, repartit Meradyce en s’appuyant contre le mur de bois.
    L’air chaud avait le pouvoir de détendre chacun de ses muscles, et elle se serait volontiers endormie si elle s’était trouvée seule.
    Toutefois, la présence d’Einar totalement nu à son côté lui donnait envie de tout autre chose. Ouvrant les yeux, la jeune femme le regarda.
    — Je vois que vous n’avez pas froid.
    — Non, je suis bien, dit-il en lui passant lascivement une main sur la jambe.
    — Je croyais que cette séance était censée nous reposer, plaisanta Meradyce tandis que s’accéléraient les battements de son cœur.
    — Je n’ai nulle envie de me reposer, madame, riposta Einar d’une voix rauque. Si vous ne voulez pas courir à la rivière, il faudra que je trouve autre chose…
    Meradyce soupira d’aise lorsque les paumes d’Einar commencèrent à se promener voluptueusement sur son corps.
    — Et si quelqu’un entrait maintenant ?
    — Il devra attendre… que nous ayons fini.
    — Einar ?
    — Oui ?
    — Combien de femmes avez-vous aimées ?
    Einar demeura un instant interdit, puis finit par répondre :
    — Moins que vous ne l’imaginez.
    — J’aimerais tant en savoir plus, afin de vous plaire, dit-elle alors en se levant pour traverser la salle.
    Le mur auquel elle s’adossa n’avait pas de banc. Tournée vers son compagnon, Meradyce lui laissa tout loisir d’admirer les formes délicieuses de son corps nu.
    — Venez, Einar, l’invita-t-elle en tendant la main.
    — Qu’y a-t-il ? Ne voulez-vous plus partir ?
    Lorsqu’il fut près d’elle, Meradyce lui passa les mains autour de la nuque et tendit le visage pour l’embrasser.
    — Je voudrais savoir ce que l’on ressent… quand l’on s’aime debout.
    — Quoi ? demanda-t-il, interloqué par tant de hardiesse.
    Laissant ses paumes lui redescendre le long du dos, Meradyce afficha un sourire coquin.
    — Depuis le soir où je vous ai vus…
    — Vous regardiez ! J’aurais dû m’en douter. Ce n’était guère honorable de votre part, mon épouse !
    Meradyce rougit de façon si charmante qu’Einar dut faire un effort pour ne pas l’embrasser et écourter ce plaisant entretien.
    — Si vous faites cela en public, il faut vous attendre à avoir quelques spectateurs, déclara-t-elle ingénument pour sa défense. Mais laissez-moi vous préciser qu’au début, je ne savais pas ce que vous faisiez.
    — Et vous avez, malgré tout, continué de regarder.
    Meradyce se pressa langoureusement contre le Viking.
    — C’était… plutôt