La mariage du Viking
édifiant.
Dans un gémissement rauque, Einar l’attira à lui et l’embrassa avec passion.
— Je suis heureux que la leçon vous ait si bien profité, murmura-t-il tandis qu’il poussait doucement sa compagne contre le mur.
***
Un long moment plus tard, lorsque Meradyce et Einar retournèrent dans la maison du Viking, ils eurent la surprise de trouver un grand feu dans le foyer, au-dessus duquel pendait une marmite d’où s’échappait un fumet délicieux. Un peu plus loin, contre le mur, ils aperçurent le coffre de vêtements qu’Einar avait offert à la jeune femme.
Voyant cela, Einar eut le sourire d’un petit garçon.
— Ma mère est passée par là, observa-t-il, attendri.
— Pourquoi s’est-elle donné tant de peine ? demanda Meradyce. J’aurais pu faire tout cela moi-même… si mon mari m’en avait laissé le temps.
— Me voilà donc fautif. Dois-je comprendre que lesfemmes ne se marient que dans le but de trouver quelqu’un à qui reprocher le travail qu’elles n’ont pas fait ?
— Cela pourrait être vrai, répondit la Saxonne avec un sourire mutin. D’autant qu’une femme mariée se retrouve avec deux fois plus de travail qu’auparavant.
— Sans doute, mais elle a aussi de grandes compensations, reprit naïvement Einar.
Ebauchant un sourire espiègle, Meradyce déclara :
— En tout cas, je ne manquerai certes pas de remercier Olva. Cette maison était crasseuse !
— Parce que je n’ai jamais voulu d’esclave pour nettoyer ma maison, lui rappela amèrement le Viking. Ni d’épouse, d’ailleurs…
Meradyce vint s’asseoir à côté de lui, près du feu.
— Pourquoi ne vouliez-vous pas d’esclave, Einar ? Je pensais que tous les Vikings qui étaient assez riches pour…
— Parce que ma mère a été elle-même une esclave saxonne. C’est ainsi que lorsque les Vikings sont venus piller son village, alors que ses concitoyens fuyaient devant l’envahisseur, elle a préféré se jeter aux pieds de mon père pour le supplier de la délivrer et de l’emmener. Ce qu’il a fait.
— J’ignorais cela, dit Meradyce, interloquée.
— Bien sûr, vous l’ignoriez. L’idée qu’une Saxonne puisse trouver un Viking séduisant est plutôt choquante… et inhabituelle.
— Votre mère et moi, nous avons manifestement quelque chose en commun, avoua-t-elle en rougissant.
— Oui, moi… Mais, je vous ai aussi, Meradyce, et je ne remercierai jamais assez les dieux de vous avoir placée sur mon chemin.
— Je crois en effet que… nous sommes faits pour nous entendre, admit-elle.
— C’est aussi mon avis, affirma Einar avant de lui déposer un ardent baiser sur les lèvres.
Puis il se leva pour goûter le plat que leur avait préparé Olva.
— C’est délicieux. Ma mère nous gâte.
— Cela veut dire qu’Endera était là aussi, observa Meradyce.
— Entendez-vous par là que ma mère n’est pas une bonne cuisinière ?
— Non, je dis simplement qu’Endera en est une excellente.
— Je sais si peu de choses de ma fille, répliqua-t-il, songeur.
— Il n’est pas trop tard pour apprendre, reprit Meradyce en lui prenant tendrement le visage entre les mains.
***
— C’était une taverne, dit Lars. C’est tout ce que je sais.
Ingemar à sa suite, il se frayait péniblement un chemin dans les rues étroites de Hedeby.
— N’avait-il pas peur de se promener seul parmi les Saxons ?
— Non, répondit Lars qui venait d’apercevoir l’auberge de Nils. Voici l’endroit où nous logeons habituellement. Allons déjeuner ici.
— Est-ce loin ? lui demanda Ingemar.
— Quoi ?
— La taverne des Saxons ?
— Je ne sais pas. Je n’ai pas demandé où elle se trouvait.
Ingemar jugea alors qu’elle avait mieux à faire que de poser à Lars des questions sur Einar et son ami saxon. Tous deux étaient fatigués et affamés, et elle se demandait si Lars ne regrettait pas de l’avoir accompagnée à Hedeby.
Après avoir quitté leur village, ils avaient chevauché jusqu’au bourg le plus proche, où ils avaient vendu leurs montures afin de payer leur traversée sur un bateau en partance pour Hedeby. Le voyage avait été long et pénible, d’autant que Lars s’était montré, la plupart du temps, étrangement silencieux.
Sans doute regrettait-il de quitter ceux qu’il connaissait depuis sa plus tendre enfance. Sans doute aussi redoutait-il de ne plus jamais se retrouver au gouvernail du prestigieux navire
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