La mariage du Viking
Einar parvint à garder le contrôle de lui-même. S’il avait aimé bien d’autres femmes avant celle-ci, peu d’entre elles étaient encore vierges. Il savait qu’il devait redoubler de douceur et d’attention avec Meradyce. Alors, il la caressa longuement, laissant ses paumes faire naître en elle le désir qui la pousserait à s’offrir pleinement à son amour.
De ses lèvres ardentes, il partit à la conquête du corps tant désiré, lui arrachant mille petits cris de plaisir et d’émoi. Enfin, quand il sut qu’il ne pouvait attendre davantage, il se coucha sur la jeune femme, le regard accroché au sien pour y déceler la moindre souffrance.
Mais alors, ce fut Meradyce qui, d’une brusque pousséeen avant, l’attira vers elle. Agrippant les épaules vigoureuses et obéissant à un réflexe primitif et passionné, elle se pressa contre son compagnon. Elle resta un instant saisie par le contact dur et brûlant de cette virilité qui palpitait au seuil de son intimité. Puis, avec un cri, elle guida son amant en elle pour s’abandonner enfin au délice d’un amour qu’elle s’interdisait depuis trop longtemps.
***
— Vous… vous ai-je blessée ? demanda Einar quand tous deux eurent repris une respiration normale.
— Vous avez été très délicat… mon époux, répondit Meradyce dans un sourire ensorcelant.
Puis, le visage soudain grave, elle ajouta :
— Einar, m’auriez-vous épousée si Svend ne vous y avait obligé ?
— Et vous, auriez-vous épousé Ull ?
— Répondez à ma question.
Le Viking roula sur le côté et se mit à jouer avec une boucle des cheveux de Meradyce.
— Allez-vous faire partie de ces femmes qui ne cessent de poser des questions ?
— Je voudrais le savoir, insista-t-elle doucement.
— Je l’ignore, avoua enfin Einar avant de lui déposer un baiser sur le front. Mon expérience du mariage n’a pas été des plus agréables, et je ne voulais pas me relancer dans une union aussi catastrophique que celle que j’ai connue avec Nissa. Auriez-vous épousé Ull, si j’avais refusé votre main ?
Dans un soupir, Meradyce répondit :
— Il aurait été malhonnête de ma part, même vis-à-vis d’un homme tel que Ull, de l’épouser alors que mon cœur appartenait à un autre.
— Votre cœur m’appartient-il, Meradyce ? demanda-t-il en l’attirant contre lui.
Dans le seul regard de la jeune femme, Einar lut tout ce qu’il désirait savoir.
Alors, à cet instant seulement, il se rendit compte qu’ils n’étaient pas seuls.
Chapitre 12
D’un geste à la fois doux et ferme, Einar repoussa Meradyce et se leva. De son regard d’aigle, il scruta l’obscurité de la pièce.
— Qu’y a-t-il ? demanda Meradyce en s’asseyant sur le lit.
— Adelar ? appela le Viking sans répondre.
Le jeune garçon s’avança lentement vers le couple.
— Que veux-tu ? interrogea Einar en enfilant ses braies.
Alors, scintilla la lueur d’une lame dans la main d’Adelar tandis qu’il se ruait sur le Viking. Ce dernier parvint aisément à le maîtriser, et tous deux allèrent rouler ensemble sur le sol poussiéreux. Pris au piège, le gamin continua de se débattre férocement.
Affolée, Meradyce s’enveloppa dans l’une des couvertures de fourrure, et se précipita vers les deux adversaires.
— Einar, je vous en prie, laissez-le se relever !
Celui-ci accéda à cette prière, et Adelar se releva en tremblant, son regard indigné ne cessant de passer de Meradyce à Einar.
— Adelar, demanda posément la jeune femme, pourquoi cette agressivité ?
Les yeux baissés, le garçon resta muet.
— Adelar, réponds-moi.
Enfin, il leva fièrement la tête et lança :
— S’il vous a fait du mal, je le tuerai !
— Einar ne voudrait jamais me faire du mal, Adelar. Il me protège, exactement comme tu le fais en ce moment.
— Mais… tu ne veux pas de lui pour mari ! s’étonna-t-il.
— Si, mon chéri, avoua-t-elle d’une voix douce.
— C’est un Viking !
— Je sais.
En écoutant cet échange, Einar comprit soudain que l’adolescent portait à Meradyce l’amour que l’on réservait non pas à une mère, mais à une amante. Et le Viking s’émerveilla de la sagesse avec laquelle son épouse considérait l’incident, et qui l’incitait à traiter Adelar non pas en enfant que l’on réprimande, mais en homme jaloux.
Aussi jugea-t-il opportun, à son tour, d’avoir une conversation d’homme à
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