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La Marque du Temple

La Marque du Temple

Titel: La Marque du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hugues De Queyssac
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soixante-quatrième gouffre de sable. Les pièces de ce jeu extraordinaire s’emboîtaient peu à peu comme les escarries marquetées d’un eschaquier façonné par un maître artisan.
    J’avais franchi un pas de géant dans mon enquête et savais dans quelles directions poursuivre mes investigations. Je m’expliquai enfin pourquoi d’aucuns avaient pu envisager de commettre les crimes les plus monstrueux pour tenter de s’approprier une fortune à laquelle Crésus lui-même n’aurait osé rêver.
    Comparé à icelle, le trésor du chevalier Foulques de Montfort valait autant qu’une galette de miel dans le festin organisé pour le couronnement d’un roi.
    Sa valeur était telle que d’aucuns, appartenant à des factions rivales, étaient certainement prêts à comploter les pires des crimes pour tenter de se l’approprier.
     
    J’étais sur la voie du plus fabuleux trésor caché de tous les temps .
     
    Le trésor secret des hérétiques albigeois .

Les juments de Diomède, ou le signe du Sagittaire dans la constellation du zodiaque.
     
    Le huitième des douze travaux d’Héraclès
     
     
     
     
    Chapitre 8
    À Commarque, en août de l’an de grâce MCCCXLVIII, entre le jour de la Nativité de Notre-Dame et la Saint-Michel {xxv} .
     
    Tout remontait à la fin du onzième siècle. Les premiers pèlerins prenaient la Croix pour délivrer le Saint-Sépulcre de la main des Infidèles. Partie en grand désordre, une foule considérable prit pied en Terre d’Orient. Ils se firent tailler en pièces par les Sarrasins.
    À la même époque, la foi des hérétiques avait pris naissance en pays de langue d’oc et particulièrement dans les villes d’Albi, de Toulouse, de Carcassonne et de Foix, avant de se développer dans les pays du Sud. Une véritable Église s’était peu à peu structurée et hiérarchisée autour de l’évêque d’Albi, un saint homme certes, mais qui prêchait une religion d’inspiration très manichéenne.
    À la base, de simples disciples, les Bons chrétiens, étaient tenus au secret par le rite du melioramentum, une cérémonie d’initiation. Ils n’appartenaient pas encore à l’Église hérétique, mais ils juraient de le faire avant leur mort. Venaient ensuite, dans leur hiérarchie, des novices et des diacres, hommes ou femmes encadrés par des évêques.
    Le rite du consolamentum, la consolation ou consolement en notre langue d’oc, sorte de baptême et d’ordination, était pratiqué sur un simple croyant par imposition des mains, soit pour accéder à la perfection avec toutes les règles d’abstinence et de continence qui en résultait, soit au seuil de la mort.
    Et, fait aggravant aux yeux de la papauté, la religion albigeoise admettait l’égalité des hommes et des femmes pour l’exercice de la prédication et l’accomplissement des rites.
    L’interdiction qui était faite aux Parfaits et aux Parfaites (ainsi que les Inquisiteurs nommaient les dignitaires) de mentir, les conduisait inexorablement à avouer leur foi en l’hérésie et les condamnait à mort, sauf à abjurer, ce qu’ils refusaient catégoriquement.
    Leur premier concile se tint en l’an 1167, à Saint-Félix-de-Caraman, en le pays de Lauragais, en présence de l’évêque de Constantinople. Face au développement de cette hérésie d’origine albigeoise, les adeptes décidèrent d’augmenter le nombre de leurs évêchés pour mieux guider leurs fidèles au sein de leur Église.
    À l’évêché d’Albi, s’ajoutèrent aussitôt ceux des villes de Toulouse, Agen et Carcassonne, villes où l’hérésie progressait et rassemblait un nombre de plus en plus grand de fidèles. C’était merveille, à les en croire.
    Cette organisation ecclésiale bien structurée fit la force du mouvement. Elle expliquait aussi l’acharnement de la hiérarchie catholique à éradiquer par tous les moyens, des plus nobles aux plus cruels, le développement de cette nouvelle forme d’hérésie et sa propagation dans toutes les couches de la société.
    En effet, la doctrine des hérétiques remettait en cause la puissance temporelle de l’Église de Rome et celle de son chef suprême, le pape, qu’ils qualifiaient d’apostole, de bête de l’Apocalypse ou de prince des Ténèbres.
    Elle préconisait le retour à la perfection des premiers chrétiens et contestait violemment la conception d’un seul Dieu tout-puissant et profondément bon. Si tel était le cas, l’homme ne pourrait assurer

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