Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

La Marquise de Pompadour

Titel: La Marquise de Pompadour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
front se contracta. Et deux larmes brillantes perlant à ses paupières glissèrent sur ses joues…
    – Trop tard ! Trop tard ! répéta Jeanne.
    Doucement, le regard attaché sur le chevalier, elle se recula, gracieuse et légère apparition, atteignit la porte, s’effaça, disparut, s’évanouit comme l’ombre d’un joli songe d’amour !…
    q

Chapitre 11 SAINT-GERMAIN-L’AUXERROIS
    L e chevalier d’Assas sortit de sa longue torpeur comme la demie de neuf heures sonnait à la pendule. Bien que sa tête fût lourde encore et ses idées confuses, il n’éprouva aucun étonnement à se retrouver sur ce canapé. Il avait gardé un souvenir assez exact de ce qui lui était arrivé ; vaguement, il se rappelait avoir vu à un moment une forme féminine se pencher sur lui, et s’il n’avait aucune mémoire des paroles qu’elle avait prononcées, du moins il pouvait s’affirmer que cette femme, cette jeune folle… c’était celle qu’il était venu chercher rue des Bons-Enfants !
    Il souleva la tête qui retomba pesamment.
    Au bout de quelques tentatives, il put s’asseoir et regarder autour de lui.
    Le sens des choses lui revenait rapidement.
    La vie affluait en cette généreuse nature.
    Bientôt il put se lever, se tenir debout… Et alors il sourit.
    – Ainsi, murmura-t-il, j’ai été transporté chez elle !… Je suis chez elle !…
    Il n’eût pas donné sa place pour le trône de France !
    – Bénie soit, continua-t-il, cette main brutale qui m’a asséné ce rude coup ! Morbleu, quel coup ! J’en suis encore tout étourdi ! Mais qui m’a frappé ?… Bah ! quelque voleur !… Ami voleur, je te remercie ! Grâce à toi, je suis dans cette maison dont je n’eusse jamais osé franchir le seuil !…
    Machinalement, il se tâta, se fouilla, et il tressaillit en constatant que ni sa bourse ni sa montre n’avaient disparu ! Ce n’était donc pas un voleur qui l’avait attaqué ?…
    Ses souvenirs se firent plus précis. Il pâlit. Le roi ! Il se rappelait qu’au moment où il avait reçu le coup qui l’avait étendu raide sur la chaussée, il venait d’apercevoir Louis XV embusqué sous le portail de l’hôtel d’Argenson et regardant ces mêmes fenêtres qu’il était, lui, venu contempler !
    – C’est un homme du roi qui m’a donné ce coup ?… Que faisait là le roi !…
    Mais il secoua la tête. Le roi… Eh bien, le roi sortait de chez son ministre, pardieu ! qu’y avait-il là d’étonnant ? Et qu’allait-il donc imaginer !…
    Il se mit à rire avec cette adorable et sublime confiance qu’on n’a qu’à vingt ans.
    Et puis sa tête était faible encore.
    D’instinct, il repoussait les complications.
    – Que diable vas-tu chercher là ! Plains-toi donc ! Tu es chez elle ! Tu as été soigné par elle ! Car c’est bien elle qui m’est apparue… elle s’est penchée sur moi… elle m’a parlé… pour me plaindre sans doute !… Il me semble encore sentir sur mon front brûlant la délicieuse sensation de sa main… Oh ! moi… je me souviens !… Cette main, cette chère main si fine, si jolie, ne me l’a-t-elle pas donné à baiser !… Anges du ciel ! Est-ce qu’elle m’aimerait !…
    Il fut si étourdi de cette pensée qu’il dut s’appuyer à la cheminée vers laquelle il s’était dirigé.
    Dans cette position, il s’aperçut dans la glace, tout pâle de son bonheur…
    – Elle m’aime ! murmura-t-il. Il est impossible qu’il en soit autrement ! Elle m’aime ! Elle va venir ! Sûrement, elle va entrer ici… Que lui dirai-je ?… Voyons, je lui dirai… Non ! je ne lui dirai rien, simplement, je me mettrai à genoux devant elle.
    En parlant ainsi, il réparait le désordre de sa toilette, rajustait sa dentelle, boutonnait son habit.
    Dix heures sonnèrent. Il s’assit.
    – Le joli salon ! fit-il en souriant ; comme tout est gracieux ici ! Quel joli cadre pour tant de beauté !… Ah ça… mais elle est donc riche ?…
    Un nuage passa sur son front.
    Il était pauvre, lui !…
    Mais, comme nous l’avons dit, le chevalier d’Assas était décidé pour le moment à repousser toute complication. Si elle était riche, d’ailleurs, n’avait-il pas sa bonne épée ? Est-ce qu’on ne se battait pas à la frontière ? Est-ce que la gloire ne vaut pas l’argent ?…
    Cependant, le temps passait. Le chevalier tenait ses yeux fixés sur la porte. Et cette porte ne s’ouvrait pas ! Bien mieux,

Weitere Kostenlose Bücher