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La Marquise de Pompadour

Titel: La Marquise de Pompadour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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autre, se trouvait une délicieuse couronne de comtesse, perles et diamants.
    En d’autres enfin, c’étaient des bagues, des bracelets où les émeraudes, les saphirs, les rubis croisaient leurs feux étincelants ou sombres.
    Il y avait là de quoi parer la reine Marie Leszczynska dans les rares soirées où la pauvre délaissée était admise par son royal et dédaigneux époux.
    En réalité, c’était toute une fortune qui venait de surgir aux yeux affolés de Juliette, comme à un coup de baguette magique.
    Et, ne trouvant aucun mot, aucun geste qui pût exprimer son émotion, elle se mit à genoux et pleura.
    Le général des Jésuites la contempla un instant avec la sombre et hautaine satisfaction de l’homme supérieur à ces féminines faiblesses, puis il la toucha à l’épaule et dit :
    – Venez, maintenant !…
    Juliette tressaillit.
    Rapidement, M. Jacques éteignit toutes les bougies, et plongée soudain dans l’obscurité, la fille galante murmura :
    – Ce n’était qu’un rêve !…
    Monsieur Jacques la saisit par la main, la releva, l’entraîna sur le palier, referma la porte du féerique appartement et reconduisit Juliette chez elle.
    – Eh bien ? demandait-il alors en souriant. La pauvre fille palpitait.
    – Ah ! monsieur, dit-elle, pourquoi m’avoir fait entrevoir le paradis, pour me replonger ensuite dans mon obscurité et ma misère !… Ceci est cruel, savez-vous !
    – Allons ! fit M. Jacques d’un ton soudain grave et presque menaçant, je vous en ai fait voir assez pour vous prouver que je ne parle pas en vain, que je dispose de richesses royales, et que je puis à mon gré vous hausser jusqu’à ce paradis que vous avez entrevu ou vous laisser sinon dans l’enfer, du moins dans le triste purgatoire qu’est votre existence actuelle. Ecoutez-moi donc avec toute votre attention. De vous, de vous seule en ce moment dépend votre fortune.
    – Parlez, monsieur, dit Juliette d’une voix tremblante.
    Le chef suprême de la puissance Compagnie se recueillit un instant. Puis il dit :
    – Vous êtes pauvre ; vous êtes misérable ; vous êtes méprisée ; vous habitez dans une maison sordide un triste appartement dont tout votre bon goût et votre propreté ne parviennent pas à déguiser la misère ; vous avez une petite sœur que vous aimez comme si elle était votre enfant, et cette petite fille est destinée aux mêmes hontes que vous-même. Tout cela est-il vrai ?
    – Hélas ! oui… en ce qui me concerne… mais quant à ma petite Annette, je vous jure bien que je saurai la préserver !…
    – Voulez-vous, reprit le mystérieux personnage, comme s’il n’eût pas entendu, voulez-vous devenir riche, considérée, adulée ? Voulez-vous habiter un hôtel princier ? Voulez-vous assurer à la petite innocente un avenir heureux, paisible, facile, et à vous-même un avenir éblouissant de fêtes ?
    Juliette, frémissante, joignit les mains.
    – Votre petite sœur, je m’en charge, reprit-il ; je la ferai élever à la campagne près de Paris, dans un village où vous pourrez la voir tant que vous voudrez. Et plus tard, je lui ferai donner une brillante éducation dans quelque pension. Acceptez-vous ?…
    Juliette, trop émue pour répondre, fit oui de la tête.
    – Bien. Quant à vous, voici quelle sera désormais votre vie. Vous irez habiter un hôtel que je vais vous désigner. Cet hôtel, un des plus vieux et des plus beaux de Paris, est situé en l’île Saint-Louis, quai d’Anjou… J’avais d’abord acquis pour vous l’hôtel même de la duchesse de Châteauroux, sur le quai des Augustins, mais, ajouta-t-il avec un sourire livide, j’ai dû le céder dès le lendemain à un de mes amis… M. d’Etioles… et tout est mieux ainsi…
    M. Jacques demeura quelques instants sombre et pensif, les yeux perdus dans le vague. Juliette le considérait avec une secrète épouvante. Qu’était-ce donc que cet homme formidable qui surgissait tout à coup dans sa vie de pauvre fille, allongeait sur elle sa main puissante, l’arrachait à sa misère et lui faisait entrevoir une existence de reine ?
    Vers quelles grandes ou terribles destinées allait-elle être entraînée ?
    Quel rôle mystérieux et redoutable lui était donc destiné ?
    Elle se rendait parfaitement compte que si cet inconnu l’avait choisie entre mille, – sans doute qu’il avait dû étudier, – c’est que sa beauté et peut-être ses appétits pouvaient lui

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