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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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celui du nord, et les vagues s’élevèrent comme des tours. Odysseus
vit la mort approcher. « O heureux les hommes qui tombèrent glorieusement
sur les plaines de Troie » se dit-il. « Il m’était réservé de mourir
de cette mort indigne. » Il semblait en effet n’avoir plus aucune chance
de survivre. Le radeau était rejeté çà et là comme un chardon séché sur un pré,
aux jours d’automne.
    Mais non loin de là se trouvait une déesse compatissante, Ino
aux chevilles déliées, qui autrefois avait été une Princesse thébaine. Elle eut
pitié de lui et le soutenant légèrement à la surface des flots, comme une
mouette, elle lui dit que son seul espoir était d’abandonner le radeau et de
nager jusqu’au rivage. Elle lui donna son voile, qui le protégerait de tout
danger aussi longtemps qu’il serait sur la mer. Puis elle disparut sous les
lames profondes.
    Odysseus n’avait d’autre choix que suivre son conseil. Poséidon
lui envoya une lame faite de vagues accumulées, une masse d’eau terrifiante. Elle
disloqua le radeau comme un grand vent disperse une meule de paille sèche ;
elle précipita Odysseus dans les flots déchaînés. Mais sans qu’il s’en doutât, le
pire était maintenant passé. Satisfait, Poséidon l’abandonna et s’en fut, content,
préparer quelque tempête en d’autres lieux ; et laissée libre d’agir à sa
guise, Athéna calma les vagues. Néanmoins, Odysseus dut nager pendant deux
jours et deux nuits avant d’atteindre la terre et de trouver un lieu pour y
aborder sain et sauf. Quand il émergea du ressac, il était épuisé, affamé et nu.
Le soir tombait ; pas une maison, pas une créature vivante n’étaient en
vue. Mais Odysseus ne se contentait pas d’être un héros, c’était aussi un homme
de grandes ressources. Il découvrit un endroit où croissaient quelques arbres
aux branches si fournies que l’humidité ne pouvait y pénétrer. Un tapis de
feuilles mortes jonchait le sol à leurs pieds, de quoi recouvrir plusieurs
hommes. Il s’y creusa un trou, puis s’y couchant, il se recouvrit de feuilles
comme d’un épais couvre-lit. Alors, réchauffé et enfin en repos, respirant les
douces senteurs terrestres que la brise soufflait vers lui, il dormit
paisiblement.
    Bien entendu, il n’avait aucune idée du lieu où il se
trouvait, mais Athéna veillait à tout et pour le mieux. L’île appartenait aux
Phéaciens, peuple aimable de marins excellents. Leur Roi, Alcinoüs, était un
homme bon et sensé qui sachant sa femme { Arété }
beaucoup plus intelligente que lui, lui abandonnait toute décision importante. Ils
avaient une fille charmante et qui n’était pas encore mariée.
    Le lendemain matin, Nausicaa – car tel était le nom de la
jeune fille – ne soupçonnait pas qu’elle allait sauver un héros. Dès son réveil,
elle ne pensa qu’à la lessive familiale. Elle était certes une princesse, mais
en ces temps-là, on attendait des femmes les mieux nées qu’elles se rendissent
utiles, et la lessive entrait dans les attributions de Nausicaa. Laver les
vêtements était alors une occupation fort agréable. Nausicaa ordonna aux
serviteurs d’atteler un chariot léger puis d’y mettre le linge souillé. Sa mère
lui prépara un panier rempli de toutes sortes de mets et boissons délectables ;
elle lui donna aussi un flacon d’or rempli d’huile transparente, pour le cas où
Nausicaa et les servantes iraient se baigner. Puis elles se mirent en route, Nausicaa
tenant les rênes. Leur but était précisément l’endroit où Odysseus avait abordé.
Une jolie rivière s’y jetait dans la mer, toute bordée de petites criques qui
faisaient d’excellents lavoirs remplis d’eau claire et bouillonnante. Il ne
restait plus aux jeunes filles qu’à étaler le linge dans l’eau et à danser sur
les toiles jusqu’à ce que toute souillure en ait disparu. Les criques étaient
fraîches et ombreuses et la tâche fort plaisante. Ensuite, elles étendirent le
linge sur la plage, où la mer avait lavé le sable.
    Alors elles purent prendre leurs aises. Elles se baignèrent,
s’oignirent mutuellement avec l’huile fine, et s’amusèrent avec un ballon qu’elles
se renvoyaient l’une à l’autre et toujours en dansant. Le soleil déclinant à l’horizon
leur dit qu’un jour heureux avait pris fin. Elles rassemblèrent le linge, elles
attelèrent les mules et elles se disposaient à reprendre le chemin du retour
quand elles

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