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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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des
marins, l’équipage d’Odysseus trouva cependant le moyen de les mener tous
presque à leur perte. Ils s’imaginèrent que le sac, si soigneusement mis à l’écart,
renfermait probablement de l’or – toujours est-il qu’ils voulurent voir par
eux-mêmes ce qu’il contenait. Ils l’ouvrirent, et les Vents, bien entendu, s’élancèrent
au-dehors et les gratifièrent d’une tempête furieuse. Finalement, après des
jours et des jours périlleux, ils aperçurent la terre ; mais ils auraient
beaucoup mieux fait de rester sur la mer déchaînée car c’était là le pays des
Lestrygons, une contrée peuplée d’hommes gigantesques et cannibales par
surcroît. Ces gens abominables détruisirent tous les vaisseaux d’Odysseus, à l’exception
de celui sur lequel il se trouvait – qui n’était pas encore entré dans la rade
lorsque l’attaque commença.
    C’était, et de loin, le désastre le plus affreux qu’ils
eussent subi jusqu’ici, et quand ils firent escale dans la première île qu’ils
atteignirent ensuite, leurs cœurs étaient désespérés. Cependant, jamais ils n’auraient
abordé en cet endroit s’ils avaient pu prévoir ce qui les y attendait. Ils se
trouvaient maintenant à Æa, royaume de Circé, la plus belle et la plus
dangereuse des magiciennes. Elle transformait en animal tout homme qui l’approchait.
Seule sa raison restait à celui-ci : il comprenait ce qui lui était arrivé.
Circé attira dans sa maison les éclaireurs qu’Odysseus avait envoyés
reconnaître les lieux et elle les changea en pourceaux. Elle les parqua dans
une porcherie et leur donna des glands ; ils les mangèrent, en bons
pourceaux qu’ils étaient devenus, cependant que tout au fond d’eux-mêmes ils
restaient des hommes, conscients de leur vil état mais entièrement soumis au
pouvoir de la magicienne.
    Circonspect, l’un d’eux cependant avait refusé d’entrer dans
la maison, et ce fut heureux pour Odysseus. Il vit ce qui se passait et
terrifié, il courut au bateau. La nouvelle enleva à Odysseus toute idée de
prudence. Il partit – seul, aucun membre de l’équipage n’ayant voulu l’accompagner
– afin de tenter il ne savait quoi pour secourir ses hommes. Hermès le croisa
en chemin. Il semblait un jeune homme – de cet âge où la jeunesse est la plus
aimable. Il connaissait, dit-il à Odysseus, une herbe qui le sauverait des
mortels artifices de Circé et qui lui permettrait d’absorber impunément tout ce
qu’elle lui offrirait. Après avoir bu la coupe qu’elle lui tendrait, Odysseus
la menacerait de la transpercer de son épée si elle ne libérait à l’instant ses
compagnons. Odysseus accepta l’herbe avec gratitude et poursuivit son chemin. Tout
se passa mieux encore qu’Hermès ne l’avait prédit. Quand Circé eut employé pour
Odysseus la formule magique qui jusqu’ici n’avait connu que le succès et qu’elle
le vit, à sa stupeur, demeurer inchangé devant elle, elle fut remplie d’une
telle admiration pour cet homme assez fort pour résister à ses enchantements, qu’elle
s’en éprit. Elle était prête à lui accorder tout ce qu’il lui demanderait et
séance tenante, elle rendit leur forme humaine à tous ses compagnons. Elle les
traita si bien et avec tant de somptueuse générosité, ils se sentaient
tellement heureux chez elle, qu’ils laissèrent s’écouler une année entière
avant de songer à la quitter.
    Quand ils jugèrent enfin que le moment du départ avait sonné,
elle employa sa science magique en leur faveur. Elle découvrit ainsi ce qu’il
leur fallait oser pour regagner sains et saufs leurs foyers, et l’entreprise qu’elle
peur proposa était à vrai dire terrifiante. Ils auraient à traverser le fleuve
Océan et ancrer leur navire sur le rivage de Perséphone ; on y trouvait un
accès au sombre empire de Hadès. Odysseus devait y descendre et se mettre à la
recherche de l’âme du devin Tirésias qui en son temps avait été le saint homme
de Thèbes, et celui-ci lui dirait comment s’y prendre pour revenir chez lui. Il
n’existait qu’une seule façon d’attirer à soi l’esprit du saint homme : égorger
des moutons et remplir ensuite un puits de leur sang. Toutes les âmes étaient
possédées d’une insatiable soif de sang et toutes se précipiteraient vers le
puits, mais Odysseus, tirant alors son épée, les tiendrait éloignées jusqu’à ce
que Tirésias lui ait parlé.
    En vérité, rien de tout ceci

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