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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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les
sentiments », répondit Oreste, « mais non par la naissance. »
Comment se nommaient-ils ? « À quoi bon le demander à un homme sur le
point de mourir ? » dit Oreste.
    — Ne me direz-vous pas de quelle cité vous venez ?
reprit-elle.
    — Je viens de Mycènes, déclara Oreste, cette cité jadis
si prospère.
    — Son Roi était certes très prospère, dit Iphigénie.
Son nom était Agamemnon.
    — Je ne sais rien de lui, dit Oreste avec brusquerie.
Mettons un terme à cette conversation.
    — Non, non. Parlez-moi de lui, implora-t-elle.
    — Mort, dit Oreste. Sa propre femme l’a tué. Ne m’en
demande pas davantage.
    — Une chose encore, s’écria-t-elle. Est-elle… sa femme…
encore vivante ?
    — Non, dit Oreste. Son fils l’a tuée.
    Tous trois se regardèrent en silence.
    — C’était justice, murmura Iphigénie, frissonnante.
Juste… et cependant criminel, horrible. Elle tenta de se ressaisir. Parle-t-on
là-bas de la jeune fille qui fut immolée ?
    — Seulement comme on parle des morts, dit Oreste.
    Le visage d’Iphigénie changea. Elle parut plus ardente, plus
alerte.
    — J’ai imaginé un plan qui pourrait nous aider, toi et
moi, dit-elle. Si je parvenais à te sauver, consentirais-tu à te charger d’une
lettre pour mes amis de Mycènes ?
    — Non, pas moi, dit Oreste. Mais mon ami le fera. C’est
à cause de moi qu’il est ici. Donne-lui la lettre et tue-moi.
    — Qu’il en soit ainsi, dit Iphigénie, Attendez-moi
pendant que je vais chercher la lettre.
    Elle les quitta en hâte, et Pylade se tourna vers Oreste.
    — Je ne te laisserai pas mourir seul ici. Si j’y
consentais, tous m’accuseraient de lâcheté. Non. Je t’aime et je crains ce que
pourraient dire les hommes.
    — Je t’ai confié ma sœur, répliqua Oreste. Electre est
maintenant ta femme ? Tu ne peux l’abandonner. En ce qui me concerne, la
mort ne m’apparaît pas comme une calamité.
    Ils chuchotaient encore avec passion quand Iphigénie revint,
tenant une lettre à la main :
    — Je persuaderai le Roi. Il laissera partir mon
messager, j’en suis certaine. Mais d’abord… – elle se tourna vers Pylade
    — d’abord, je te dirai ce que contient cette
lettre : si par malchance tu venais à perdre tes bagages, tu pourrais
ainsi transmettre mon message de mémoire à mes amis.
    — Sage précaution, convint Pylade. A qui dois-je la
porter ?
    — A Oreste, répondit Iphigénie. Le fils d’Agamemnon.
    — Elle regardait au loin, ses pensées étaient à
Mycènes. Elle ne vit pas le regard stupéfait que les deux hommes fixaient sur
elle. – Tu lui diras que celle qui fut immolée à Aulis n’est pas morte. Elle
lui envoie ce message.
    — Les morts peuvent-ils revenir à la vie ? s’écria
Oreste.
    — Tais-toi, ordonna Iphigénie irritée. Le temps passe.
Tu lui diras : « Frère, ramène-moi au foyer. Délivre-moi de ce
sacerdoce, de ce pays barbare. » Retiens bien, jeune homme. Le nom est
Oreste.
    — O Dieu, ô Dieu, gémit Oreste, ce n’est pas croyable.
    — C’est à toi que je parle et non à celui-là, dit Iphigénie
à Pylade. Te souviendras-tu du nom ?
    — Oui, répondit Pylade, mais il ne me faudra pas
longtemps pour transmettre ton message. Oreste, voici une lettre. Je te
l’apporte de la part de ta sœur.
    — Et je l’accepte, dit Oreste, avec une joie que des
mots ne sauraient exprimer.
    Un instant plus tard, il tenait Iphigénie dans ses bras.
Mais elle s’écarta.
    — Je ne sais pas, comment pourrais-je savoir ?
s’écria-t-elle. Quelle preuve peux-tu me donner ?
    — Te souviens-tu de la dernière broderie que tu as
faite avant de partir pour Aulis ? demanda Oreste. Je te la décrirai. Te
souviens-tu de ta chambre au palais ? Je te dirai où elle se trouve.
    Il la convainquit et elle se jeta dans ses bras. Elle
sanglotait. « Mon très cher î Tu étais mon amour, mon tout petit. Un bébé,
quand je t’ai quitté. Ce qui m’arrive est plus que merveilleux ! »
    — Pauvre fille, soupira Oreste. Appariée au chagrin,
comme je le fus moi-même. Et tu aurais pu tuer ton propre frère !
    — Oh, horreur ! cria Iphigénie. Mais j’ai dû
accomplir tant d’horreurs déjà. Ces mains que voici auraient pu
t’égorger ! Et maintenant cependant, maintenant, comment vais-je te
sauver ? Quel dieu, quel homme nous aidera ?
    Pylade avait attendu en silence, attendri mais impatient. Il
pensait que l’heure de l’action

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