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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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puis, rassemblant toutes ses
forces, elle le plongerait vivement dans la forme affreuse que la lueur de la
lampe lui révélerait certainement. « Nous serons tout près de toi », dirent-elles,
« et nous t’emmènerons avec nous dès qu’il sera mort ».
    Elles la quittèrent, la laissant déchirée par le doute et
éperdue, ne sachant que faire. Elle l’aimait ; il était son cher époux. Non,
il était un horrible serpent et elle le haïssait. Elle le tuerait – elle n’en
ferait rien. Il lui fallait une certitude – elle ne voulait pas de certitude. Et
ainsi tout le jour, ses pensées luttèrent entre elles. Quand vint le soir, elle
avait abandonné le combat. Mais elle était bien décidée à une chose : elle
le verrait.
    Quand enfin il s’endormit paisiblement, elle rassembla son
courage et alluma la lampe. Sur la pointe des pieds, elle s’approcha du lit et
élevant la lampe, elle regarda celui qui était étendu sous ses yeux. Oh, de
quel soulagement et de quelle extase son cœur fut rempli ! La lueur n’éclairait
pas un monstre mais la plus belle des créatures. Envahie par la honte de sa
folie et de son manque de confiance, Pysché tomba à genoux et s’il n’était
tombé de ses mains tremblantes, elle aurait plongé le couteau dans son propre
sein. Mais ces mêmes mains mal assurées qui l’avaient sauvée la trahirent aussi,
car tandis qu’elle restait penchée sur lui, incapable de se refuser la joie de
contempler tant de beauté, une goutte d’huile brûlante tomba de la lampe sur l’épaule
du bel endormi. Il s’éveilla en sursaut ; il vit la lumière – et la
déloyauté de Psyché ; et sans un mot, il s’enfuit.
    Elle courut derrière lui dans la nuit. Elle ne pouvait le
voir mais elle entendait sa voix qui lui parlait. Il lui apprit son nom et
tristement lui dit adieu. « L’amour ne peut vivre sans confiance », et
sur ces derniers mots, il la quitta. « Le dieu de l’Amour », pensa-t-elle.
« Il était mon époux, et moi, misérable, j’ai manqué de foi en sa parole. Est-il
parti à jamais ? De toute façon… », se dit-elle encore, le courage
lui revenant, « je peux passer le reste de ma vie à sa recherche. S’il n’éprouve
plus aucun amour pour moi, je saurai, moi, lui montrer combien je l’aime. »
Et elle se mit en route, sans aucun but bien précis ; elle ne savait qu’une
chose, jamais elle ne renoncerait à le retrouver.
    Lui, cependant, était allé rejoindre sa mère dans sa chambre,
pour lui demander de panser sa blessure ; mais quand Vénus entendit son
histoire et quand elle apprit qu’il avait choisi Psyché, elle le quitta avec
colère, le laissant seul avec sa peine ; et elle partit en quête de cette
jeune fille dont il l’avait rendue plus jalouse encore. Vénus était décidée à
montrer à Psyché ce qu’il en coûte de s’attirer le courroux d’une déesse.
    La pauvre Psyché, dans ses vagabondages désolés, tentait de
se concilier les dieux. Elle leur adressait perpétuellement des prières
ardentes, mais aucun d’eux ne voulut faire quoi que ce soit qui pût attirer l’inimitié
de Vénus. Elle comprit enfin qu’il n’y avait aucun espoir pour elle de ce côté
et elle prit une grande décision. Elle s’adresserait à Vénus elle-même ; elle
s’offrirait humblement à la servir et elle essaierait d’apaiser sa colère.
« Et qui sait », se dit-elle, « qui sait s’il n’est pas lui-même
dans la maison de sa mère. » Elle se mit donc en route pour retrouver la
déesse qui elle-même la cherchait partout.
    Quand enfin elles se rencontrèrent, Vénus se mit à rire et
lui demanda avec mépris si elle cherchait un mari, celui qu’elle avait eu
refusant de la voir depuis qu’il avait failli mourir de la brûlure qu’elle lui
avait infligée. « Mais, en vérité », dit la déesse, « tu es si
laide et tu paies si peu de mine que jamais tu ne trouveras un amoureux, si ce
n’est en te rendant utile avec diligence et peine. Pour te montrer ma bonne
volonté, je vais donc t’enseigner comment t’y prendre. » Elle prit une
quantité des graines les plus petites – de blé, de coquelicot, de millet, et d’autres
encore – et les mélangeant toutes ensemble, elle en fit un grand tas. «  Dans ton propre intérêt, veille à ce que
tout ceci soit trié pour ce soir », dit-elle. Et sur ces mots, elle s’en
alla.
    Restée seule, Psyché s’assit et contempla le tas de graines.
Elle ne

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