La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes
et forte,
Dont l’haleine était une flamme impossible à
éteindre.
Mais pour Bellérophon monté sur Pégase, point n’était
nécessaire de s’approcher du monstre embrasé. Sans aucun risque pour lui-même, il
le survola et le tua de ses flèches.
Quand il retourna chez Prœtos, celui-ci dut aviser à d’autres
moyens de se défaire de ce jeune homme. Il le persuada de s’engager dans une
expédition contre les Solymes, des guerriers renommés, et quand Bellérophon fut
revenu en vainqueur, dans une guerre contre les Amazones, qui obtint le même
succès, Prœtos fut enfin gagné par tant de vaillance et peut-être aussi par
tant d’heureuse fortune ; il se réconcilia avec Bellérophon et lui donna
sa fille en mariage.
Dès lors et pendant de longues années, Bellérophon vécut
dans la félicité ; puis il s’attira la colère des dieux. Sa dévorante
ambition jointe à l’orgueil de ses grands succès le portèrent à « des
pensées trop grandes pour un homme », la chose entre toutes qui déplaisait
le plus aux dieux. Toujours monté sur Pégase, il voulut s’élever jusqu’à l’Olympe.
Il se croyait digne de prendre place parmi les immortels. Le cheval montra plus
de sagesse. Il refusa l’ascension et désarçonna son cavalier. De ce jour et
jusqu’à sa mort, haï des dieux et solitaire, Bellérophon erra ici et là, évitant
les sentiers suivis par les hommes et « dévorant son âme ».
Pégase trouva asile dans les écuries célestes de l’Olympe, parmi
les coursiers de Zeus. Entre tous, il venait en tête, ainsi que le prouve le
fait extraordinaire rapporté par les poètes et selon lequel, lorsque Zeus
voulait user de son foudre, c’était Pégase qui lui apportait l’éclair et le
tonnerre.
Otos et Ephialtès
On trouve une allusion à cette
légende dans l’Odyssée et dans l’Enéide, mais seul Apollodore la raconte en
entier. Il est probable qu’il écrivait au I er ou II e siècle de notre ère.
C ’ est un auteur assez ennuyeux, bien qu’il
le soit moins que d’habitude dans ce conte.
Ces deux frères jumeaux étaient des Géants mais ils ne
ressemblaient pas aux monstres des temps anciens. Ils avaient le corps droit et
leur visage était noble. Homère nous dit qu’ils étaient :
Les plus grands que la terre féconde ait
nourris de son pain
Et les plus beaux aussi, après l’incomparable
Orion.
Virgile parle surtout de leur ambition insensée :
Jumeaux gigantesques qui de leurs mains tentèrent
de détruire la voûte céleste
Et de renverser Jupiter de son trône surnaturel.
Selon les uns, ils seraient les fils d’Iphimédéia et selon
les autres de Canace. Mais quelle que fût leur mère, leur père était
certainement Poséidon, bien qu’on les appelât d’ordinaire les Aloades, les fils
d’Alous, du nom du mari de leur mère.
Tout jeunes encore, ils décidèrent de prouver leur
supériorité sur les dieux. Ils capturèrent Arès, le chargèrent de chaînes d’airain
et l’emprisonnèrent. Les Olympiens répugnaient à le libérer au moyen de la
force. Ils déléguèrent l’astucieux Hermès à son aide et celui-ci, sous le
couvert de la nuit, réussit à le faire sortir furtivement de sa geôle. Alors
les jeunes arrogants osèrent davantage encore. Ils menacèrent d’entasser le
Mont Pélion sur le Mont Ossa et d’escalader le ciel, comme dans le temps jadis
les Géants avaient entassé l’Ossa sur le Pélion. Ceci était plus que la
patience des immortels n’en pouvait supporter et Zeus se prépara à les frapper
de son foudre ; mais avant qu’il ait eu le temps de le lancer, Poséidon
vint l’implorer d’épargner ses fils et lui promit de les soumettre désormais à
une rigoureuse discipline. Zeus se laissa fléchir et Poséidon tint parole. Les jumeaux
renoncèrent à guerroyer contre les cieux et Poséidon se félicita. En fait, Otos
et Ephialtès s’étaient tournés vers des activités plus intéressantes.
Otos, en effet, pensait qu’enlever Héra serait une
excellente aventure ; quant à Ephialtès, il était épris d’Artémis ou
croyait l’être. En réalité, les deux frères n’avaient d’affection pour personne
sinon l’un pour l’autre ; ils s’aimaient tendrement. Pour décider lequel
se saisirait le premier de sa dame, ils tirèrent au sort et la fortune favorisa
Ephialtès. Aussitôt, par les collines et par les bois, partout ils cherchèrent
Artémis, et quand enfin ils l’aperçurent, elle
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