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La naissance du roi Arthur

La naissance du roi Arthur

Titel: La naissance du roi Arthur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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le
troupeau tandis qu’Arthur faisait le guet. Mais Tristan, qui était sur ses
gardes, sortit de la cabane pour savoir d’où venaient les cris qu’il avait
entendus. Arthur, pour donner le change, engagea la conversation avec lui.
Tristan, qui avait la réputation de ne jamais refuser le dialogue avec
quiconque, lui répondit aimablement. Et les choses en étaient là quand Tristan
entendit les cochons qui criaient de façon anormale. Il comprit qu’on voulait les
lui ravir et fit de violents reproches à Arthur, l’accusant d’être complice de
ceux qui enlevaient les cochons de Mark. Arthur essaya de l’amadouer, lui
demandant de bien vouloir leur donner quelques bêtes afin qu’ils pussent
prouver leur habileté ; rien n’y fit et Tristan demeura intraitable.
Arthur retourna auprès de Kaï et de Bedwyr et leur raconta ce qui se passait.
« Eh bien ! dit Kaï, s’il ne veut pas nous les donner, prenons-les
par la force. » Et, avec Bedwyr, il se précipita sur le troupeau. Tous
deux écartèrent quelques truies, bien décidés à les emmener, mais à ce moment
Tristan prit son épée et bondit sur eux [95] .
Kaï et Bedwyr abandonnèrent le terrain, car Tristan avait une particularité
remarquable : quiconque à qui il tirait du sang mourait, mais quiconque
lui tirait du sang mourait également [96] .
Et c’est depuis ce jour que Tristan fut appelé l’un des trois plus grands
porchers de l’île de Bretagne [97] .
    Les trois compagnons s’en allèrent, fort dépités du peu de
succès de leur entreprise. Et comme ils retournaient à la cour du roi Loth, ils
passèrent près du monastère où s’était établi le saint homme Carannog, avec
quelques-uns de ses disciples. Carannog possédait un objet merveilleux :
c’était un autel qui pouvait flotter sur les eaux de la Severn et sur les flots
de la mer. Or, ce jour-là, l’autel avait dérivé de telle sorte qu’il s’était
échoué sur la côte, à un endroit où Kaï, Bedwyr et Arthur s’étaient arrêtés
pour se reposer. Ils virent l’autel dont ils connaissaient les propriétés, le
sortirent de l’eau et l’emportèrent avec eux, se promettant d’en tirer gloire
auprès des gens du roi Loth. Mais le soir, alors qu’ils avaient établi leur
campement sur une lande, Arthur voulut se servir de l’autel pour étaler la
venaison dont il disposait. Il y eut un prodige étonnant : chaque fois
qu’Arthur mettait quelque chose sur la pierre, celle-ci se secouait et rejetait
ce qu’on y mettait [98] .
Effrayés par cette manifestation qu’ils sentaient fort hostile, les trois
compagnons reprirent leur route en abandonnant sur place cet autel qu’ils
jugeaient plein de maléfices.
    Ils longeaient le rivage lorsqu’une brume épaisse se leva.
Ils ne savaient plus dans quelle direction aller tant l’obscurité était forte.
Ils décidèrent de s’arrêter, sautèrent à bas de leurs chevaux et s’assirent sur
un rocher en attendant que le brouillard se dissipât. Mais quand celui-ci se
fut levé et que le soleil se remit à briller, les trois compagnons ne virent
plus leurs chevaux. Ils eurent beau regarder autour d’eux, explorer les vallons
qui menaient vers la mer, ils ne trouvèrent aucune trace de leurs montures.
« Nous sommes victimes d’un sortilège ! dit Kaï. Il nous faut quitter
cet endroit au plus vite ! »
    Ils se mirent à marcher. La lande était déserte, stérile. À
peine y voyait-on quelques touffes d’ajoncs maigres et quelques bruyères au ras
du sol. Cette lande se terminait par d’abruptes falaises au bas desquelles les
vagues déferlaient avec un bruit d’orage terrifiant. Il faisait très frais,
mais les trois compagnons commençaient à sentir la fatigue et la soif.
« N’y a-t-il point d’eau par ici ? demanda Arthur. Il me semble que
nous sommes égarés dans un pays inhabité, comme si nous approchions de
l’enfer ! » Ils décidèrent de s’arrêter pour souffler. « Restez
là, dit Kaï, et reposez-vous. Pendant ce temps, je vais explorer les alentours
pour voir s’il n’y a pas une source. »
    Kaï marcha pendant un assez long temps et, après avoir
vainement parcouru plusieurs vallons, il aperçut un puits, mais alors une femme
le saisit par le bras : « Cette eau m’appartient, dit une voix rauque
derrière lui, et personne ne peut la puiser sans que je le permette ! »
Kaï se retourna et vit la femme. Et voici comment était cette femme :
chacune de ses jointures

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