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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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aussi.
    — Merci.
    — Savez-vous où est Otsū ?
    — Elle vient de partir pour
Edo.
    — Pour Edo ?...
    Il hésita :
    — ... Je me demande si elle
vous a posé, ou à maître Kimura, la question que je voulais qu’elle vous pose.
    — C’est-à-dire ?
    — Je souhaite que vous me
laissiez devenir serviteur d’un samouraï.
    — Pour ça, tu es encore un
peu trop jeune. Peut-être quand tu seras plus vieux.
    — Mais je veux apprendre
l’art du sabre ! Ne voulez-vous pas me l’enseigner ? Je vous en
prie ! Je dois apprendre pendant que ma mère est encore en vie.
    — As-tu étudié auprès de
quelqu’un ?
    — Non, mais je me suis
entraîné avec mon sabre de bois sur des arbres et des animaux.
    — Bon début. Quand tu seras
un peu plus vieux, tu pourras venir me rejoindre à Nagoya. J’irai bientôt y
vivre.
    — C’est tout là-bas dans la
province d’Owari, n’est-ce pas ? Je ne peux aller aussi loin pendant que
ma mère est encore vivante.
    — Viens avec moi, dit Hyōgō,
ému.
    Ushinosuke le suivit en silence.
    — ... Nous irons au dōjō.
Je verrai si tu as des dispositions pour devenir homme d’épée.
    — Au dōjō ?
    Ushinosuke se demanda s’il rêvait.
Depuis sa plus tendre enfance, il considérait le vieux dōjō de Yagyū
comme un symbole de tout ce à quoi il aspirait au monde. Bien que Sukekurō
lui eût dit qu’il pouvait y entrer, il ne l’avait pas encore fait. Mais voici
qu’il y était invité par un membre de la famille.
    — Rince-toi les pieds.
    — Oui, monsieur.
    Ushinosuke se rendit à un petit
étang, près de l’entrée, et se lava très soigneusement les pieds, en prenant
soin de se curer les ongles d’orteils. Une fois à l’intérieur, il se sentit
petit, insignifiant. Les poutres et chevrons étaient vieux et massifs, le sol
poli comme un miroir. Même la voix de Hyōgō, lorsqu’il dit :
« Prends un sabre », sonnait différemment.
    Ushinosuke choisit un sabre en
chêne noir parmi les armes pendues au mur. Hyōgō en prit un, lui
aussi, et, la pointe dirigée vers le sol, s’avança jusqu’au milieu de la salle.
    — ... Prêt ?
demanda-t-il avec froideur.
    — Oui, répondit Ushinosuke en
élevant son arme au niveau de la poitrine.
    Hyōgō ouvrit légèrement
sa garde en diagonale. Ushinosuke était rebroussé comme un hérisson. Le sourcil
férocement froncé, il avait le cœur battant. Quand Hyōgō lui signala
des yeux qu’il était sur le point d’attaquer, Ushinosuke poussa un fort grognement.
Les pieds martelant le sol, Hyōgō se précipita et frappa de côté
Ushinosuke à la taille.
    — ... Pas encore ! cria
le garçon.
    Comme s’il eût chassé du pied le
sol loin de lui, il bondit plus haut que l’épaule de Hyōgō. Ce
dernier tendit la main gauche et poussa légèrement les pieds du garçon vers le
haut. Ushinosuke exécuta un saut périlleux et atterrit derrière Hyōgō.
Relevé en un clin d’œil, il courut reprendre son sabre.
    — Cela suffit, dit Hyōgō.
    — Non ; encore une
fois !
    Empoignant son sabre, Ushinosuke
le brandit à deux mains au-dessus de sa tête et vola comme un aigle en
direction de Hyōgō. L’arme de Hyōgō, pointée droit vers
lui, l’arrêta net dans son élan. Il vit la lueur dans les yeux de Hyōgō,
et les siens se remplirent de larmes. « Ce garçon a de la flamme »,
se dit Hyōgō, mais il feignit d’être en colère :
    — Tu te bats en
traître ! vociféra-t-il. Tu as sauté par-dessus mon épaule.
    Ushinosuke ne savait que répondre
à cela.
    — ... Tu ne tiens pas compte
de ton rang... prendre ainsi des libertés avec tes supérieurs ! !!...
Assieds-toi là.
    Le garçon s’agenouilla et tendit
les mains devant lui pour se prosterner en signe d’excuse. En s’approchant de
lui, Hyōgō lâcha son sabre de bois et dégaina sa propre arme.
    — ... Et maintenant, je vais
te tuer. Inutile de crier.
    — Me-me-me tuer ?
    — Tends le cou. Pour un
samouraï, rien n’est plus important que de respecter les règles de bonne
conduite. Tu as beau n’être qu’un jeune paysan, ce que tu as fait est
impardonnable.
    — Vous allez me tuer
uniquement parce que j’ai fait quelque chose de grossier ?
    — Tout juste.
    Après avoir un instant levé les
yeux vers le samouraï, Ushinosuke, avec une expression résignée, tendit les
mains en direction de son village et dit :
    — Mère, je vais faire partie
de la terre de ce château. Je sais

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