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La Perle de l'empereur

La Perle de l'empereur

Titel: La Perle de l'empereur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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marquise de Chasseloup-Laubat, lady Mendl, la princesse de Faucigny-Lucinge, la comtesse de Mun, Mrs Daisy Fellows, la femme du couturier Lucien Lelong née princesse Paley et devenue vedette à Hollywood, ainsi que l’éblouissante Pola Negri présente elle aussi qui était désormais princesse Mdivani et propriétaire du château de Seraincourt. À elles deux, elles drainaient une bonne part des hommages masculins. Et d’autres dont Aldo connaissait certaines qu’il salua et avec lesquelles il échangea quelques mots. Toutes somptueusement parées et habillées à ravir.
    Aldo se retrouva soudain en train de bavarder avec une dame, encore ravissante en dépit du temps passé, qu’il avait connue avant la guerre en Angleterre lorsqu’elle était duchesse de Marlborough. C’était avec une vraie joie qu’il retrouvait celle qui, née Consuelo Vanderbilt, avait tenté le pinceau du peintre Helleu et qui, tombé amoureuse pendant la guerre d’un des as de l’aviation française, le colonel Jacques Balsan, un héros, l’avait épousé après son veuvage et brillait à présent dans la haute société. Extrêmement généreuse, elle savait se pencher sur d’innombrables misères. La retrouver là, toujours aussi exquise malgré ses cheveux blancs, lui procurait un réel bonheur et tous deux évoquaient joyeusement leurs souvenirs communs quand, soudain, le regard de Morosini devint fixe : une jeune femme vêtue de velours noir et d’une grande étole de satin bleu pâle était en train de saluer le maharadjah à qui elle offrait un sourire ensorcelant : Tania Abrasimoff, qui était censée ne pas mettre le nez hors de chez elle, faisait, dans le château du bois de Boulogne, une entrée conquérante. Vite rejointe par deux jeunes gens visiblement à sa dévotion, elle s’avança ensuite dans les salons, souriant à l’un ou tendant la main à l’autre.
    Laissant à regret sa place auprès de M me  Balsan à lord Nolham et à l’aimable prince Karam, quatrième fils de Jagad Jit Singh, Aldo se lança sur la piste de la comtesse et l’atteignit au moment où elle prenait place dans une sorte de niche creusée dans un buisson de jasmins et acceptait la coupe de champagne que lui offrait l’un des deux sigisbées visiblement décidés à ne pas s’éloigner d’elle de plus d’un mètre. Aussi Aldo eut-il droit à un double regard offensé quand, s’approchant du groupe, il pria courtoisement ces messieurs de bien vouloir lui permettre de s’entretenir un instant avec leur belle compagne. Ce qu’il fallut bien accepter. Ils s’écartèrent donc mais sans aller bien loin et en montrant moralement les crocs.
    Différent fut l’accueil de Tania. Non seulement elle ne parut pas mécontente de la rencontre mais elle tendit spontanément ses deux mains à Morosini !
    — Que je suis heureuse de vous voir ! J’ignorais que vous seriez ici ce soir.
    En même temps elle le faisait asseoir près d’elle sur le canapé Régence encastré dans les fleurs.
    — Moi aussi, soupira-t-il, l’œil sévère. Voulez-vous me dire ce que vous faites là alors que…
    — … je devrais être en train de me morfondre dans mon triste logis en me faisant tirer les cartes par Tamar ? Vous n’avez donc pas lu  Le Figaro  ce matin ?
    — Mon Dieu non ! J’ai assez de mes propres soucis sans me charger de ceux des autres…
    — Eh bien, c’est dommage parce qu’il y avait, à la rubrique mondaine, un petit article très intéressant annonçant que, son deuil achevé, miss Muriel Van Kippert et le marquis d’Agalar rendraient officielles leurs fiançailles qui précéderaient de peu leur mariage. En conséquence me voilà, mon cher prince, aussi libre que l’air ! Ah, vous n’imaginez pas quelle joie j’éprouve depuis ce matin et, comme j’étais invitée de longue date chez le maharadjah, j’ai pensé que venir à cette réception allait être pour moi l’occasion rêvée de reprendre ma vie mondaine. N’est-ce pas merveilleux ?
    — Si vous le dites, cela doit l’être. Cependant êtes-vous bien certaine que le mariage va inciter votre ténébreux ami à renoncer à vous manipuler ?
    — Manipuler ? Quel vilain mot !
    — La chose est encore plus laide. C’est pourtant bien le terme qui convient.
    — Mais voyons, il n’a plus que faire de moi ! Si son Américaine ressemble aux autres, il ne doit plus pouvoir la quitter d’une semelle. Et je vous rappelle qu’elle est en grand

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