La Prophétie des papes
« Voici une annonce dans la Pravda . Le Monde . LâInternational Herald Tribune . Corriere della Sera . Der Spiegel . Jornal do Brasil . Le Times de Londres. Le Sydney Morning Herald . Il y en a dâautres. Toujours la même chose. Juste la monade. Jâai appelé un journaliste que je connais au Monde . Je lui ai demandé sâil pouvait trouver qui avait publié lâannonce. Il mâa répondu quâils avaient reçu une lettre sans mention de lâexpéditeur contenant de lâargent pour lâannonce et des instructions pour que lâimage paraisse aujourdâhui.
â Câest un message, chuchota Elisabetta, Ã peine audible.
â Oui, confirma Tremblay.
â Un message ? Un message sur quoi ? Mais de quoi parlez-vous ? » sâexclama Micaela.
Elisabetta se leva brusquement et se sentit défaillir. Elle se retint au dossier de sa chaise.
« Je sais ce qui va se passer !
â Moi aussi », dit Tremblay.
Ses longues mains tremblaient.
« Toute cette frénésie pour que les squelettes de Saint-Calixte restent cachés, dit Elisabetta. Toutes les tentatives pour me faire taire. Câest à cause du conclave. Ces lémures, ils communiquent entre eux pour être prêts. Ils vont accomplir la prophétie de Malachie. Ils vont frapper demain, pendant le conclave !
â Est-ce que tu es devenue folle  ? » demanda Micaela.
Elisabetta lâignora.
« Je vais appeler Zazo.
â Zazo est suspendu. Que peut-il faire ? dit Micaela dâun ton brusque.
â Il trouvera quelque chose. »
Un petit coup sec fut frappé sur la porte dâentrée.
« Bien, dit Micaela, voici enfin quelquâun qui a toute sa tête. Câest Arturo. »
Micaela se leva et alla ouvrir.
Dans lâencadrement de la porte se trouvait un homme gigantesque, avec une barbe rousse, il tenait un pistolet. Deux autres hommes se tenaient derrière lui. Tous les trois étaient bien habillés, dâallure quelconque, le visage impassible.
Â
4 . « Lâarbre de vie ». (N.d.T.)
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M icaela poussa un cri, mais les hommes forcèrent le passage, refermèrent la porte et lâobligèrent à sâaccroupir sur le sol. Elisabetta se leva, affolée, et courut vers lâentrée, où elle tomba sur un homme barbu qui pointait une arme sur sa sÅur et essayait de la faire taire en tenant un index devant ses lèvres. Deux autres hommes glabres la tenaient en joue. Elisabetta sâimmobilisa. Le barbu parla dans une langue quâelle ne reconnut pas, puis immédiatement passa à lâanglais lorsquâil constata quâelle ne répondait pas.
« Dites-lui de se taire sinon je la tue. »
Sa voix était froide, le ton, neutre et ses yeux totalement inexpressifs.
Câen est un , se dit Elisabetta.
« Je tâen prie, Micaela, essaie de rester calme, dit-elle. Tout va bien se passer. Sâil vous plaît, laissez ma sÅur se relever.
â Vous allez vous taire ? » lui demanda lâhomme.
Micaela hocha la tête et Elisabetta lâaida à se remettre debout.
Un petit bruit leur parvint de la cuisine.
Lâun des hommes sây précipita et, quelques secondes plus tard, il revenait en tenant le père Tremblay en joue. Le prêtre respirait bruyamment.
« Que voulez-vous ? demanda Elisabetta.
â Reculez, tous, dit le barbu en pointant son arme vers le salon. Est-ce quâil y a quelquâun dâautre ?
â Non. »
Il parut donner lâordre à ses acolytes de fouiller lâappartement pendant quâil poussait les deux sÅurs et Tremblay vers le canapé du salon. Lâhomme qui se tenait à ses côtés portait un grand sac en toile vide.
Les lèvres de Micaela tremblaient. Des larmes de colère ruisselaient sur ses joues et faisaient couler son mascara.
« Ce sont desâ¦Â ? chuchota-t-elle à Elisabetta.
â Jâen suis certaine. »
Les yeux dâElisabetta restaient secs. Elle tripotait son crucifix et observait le moindre de leurs mouvements. Elle essayait désespérément de trouver un moyen de soustraire Micaela à tout cela et craignait que son père ou Arturo ne débarquent à tout instant.
Lâautre homme revint et fit signe aux autres quâil nây avait
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