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La Prophétie des papes

La Prophétie des papes

Titel: La Prophétie des papes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Glenn Cooper
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blanc s’agitait sous la pancarte :
    Â 
    scuola teresa spinelli,
materna-elementare-media
    Â 
    De Stefano prit une grande inspiration et ouvrit le portail en fer forgé. Dans la cour de marbre, une jeune religieuse conversait avec une femme à l’air soucieux, sans doute la mère de la gamine qui courait en rond, pour libérer son trop-plein d’énergie. La religieuse était noire – africaine, à en juger par son accent – et portait le sarrau bleu clair d’une novice. Il préféra ne pas l’interrompre et poursuivit son chemin dans la cour pour aller jusqu’au hall d’entrée frais et sombre. Une sœur plus âgée, toute petite, portant des lunettes et vêtue de noir, le vit et s’approcha.
    Â«Â Bonjour, dit-il. Je suis le professeur De Stefano.
    âˆ’ Oui, vous êtes attendu, dit la religieuse sur un ton professionnel qui contrastait avec le regard amical que portaient sur lui ses yeux ridés. Je suis sœur Marilena, la principale. Je crois que son cours est terminé. Je vais aller la chercher. »
    De Stefano attendit, ajusta sa cravate et regarda les jeunes filles qui sortaient en courant.
    Quand elle apparut, une brève expression de confusion se lut sur le visage de De Stefano. Cela faisait combien de temps ? Onze ? Douze ans ?
    Elle n’avait rien perdu de sa sculpturale beauté méditerranéenne, mais la voir ainsi portant un scapulaire noir, ses cheveux entièrement cachés sous un voile de nonne, le troubla profondément.
    Son teint laiteux n’était que légèrement plus foncé que le sous-pull blanc à col montant qu’elle avait sous son habit à plis plats, la tenue traditionnelle de son ordre, celui des sœurs Augustines. Alors qu’elle ne portait aucun maquillage, son teint était parfait, ses lèvres naturellement humides et roses. Quand elle était étudiante, elle s’habillait mieux que ses amies et elle utilisait des parfums charmants. Mais, même dans la tenue très simple d’une religieuse, elle ne pouvait s’empêcher d’être d’une élégance impeccable. Ses sourcils étaient soigneusement épilés, ses dents brillaient, ses mains étaient manucurées, les ongles naturels. Et malgré son ample habit, on voyait bien qu’elle était toujours mince.
    Â«Â Elisabetta », dit-il.
    Elle sourit.
    Â«Â Professeur.
    âˆ’ Je suis content de vous voir.
    âˆ’ Moi aussi. Vous avez l’air en forme. »
    Elle tendit ses deux mains. De Stefano les saisit dans les siennes, puis les lâcha très vite.
    Â«Â C’est gentil de le dire. Mais je crois que je suis devenu un vieillard. »
    Elisabetta secoua la tête vigoureusement en entendant ces mots, puis elle demanda :
    Â«Â Que diriez-vous de prendre un peu le soleil ? »
    La cour était jonchée de jouets pour les enfants les plus petits. Entre deux arbres en pots se trouvaient deux bancs de pierre qui se faisaient face. Elisabetta s’installa sur l’un. De Stefano s’assit sur l’autre et plongea sa main dans sa poche d’un geste automatique.
    Â«Â Je suis désolée, dit-elle. Vous ne pouvez pas fumer ici… les enfants.
    âˆ’ Bien sûr, dit De Stefano, confus, en retirant sa main. Il faut que j’arrête. »
    Il y eut un silence un peu long, auquel Elisabetta mit fin quand elle dit :
    Â«Â Vous savez, je n’ai presque pas dormi la nuit dernière. J’étais émue à l’idée de vous voir.
    âˆ’ Moi aussi, admit-il, faisant à peine allusion à la nervosité qu’il éprouvait encore.
    âˆ’ La plupart de mes anciens amis se sont éloignés il y a longtemps, dit-elle. Certains d’entre eux étaient gênés. D’autres ont pensé, je crois, que j’étais cloîtrée.
    âˆ’ Vous pouvez donc voir votre famille ?
    âˆ’ Oh, oui, au moins une fois par semaine. Mon père habite tout près d’ici.
    âˆ’ En tout cas, vous avez l’air heureuse.
    âˆ’ Je le suis.
    âˆ’ Ce mode de vie vous convient, donc.
    âˆ’ Je ne peux pas m’imaginer faire autre chose.
    âˆ’ J’en suis heureux. »
    Elisabetta examina l’expression de son visage.
    Â«Â On dirait que vous voulez me demander pourquoi. »
    De Stefano eut un large sourire.
    Â«Â Vous êtes très

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