La Prophétie des papes
toujours allongée sur le tapis, il se mit à descendre son pantalon, assez pour dénuder ses reins.
« En avez-vous déjà vu une ? »
Il se tourna à demi pour lui montrer son dos. Ãpais, son appendice se tortillait comme un serpent en colère. Ses tatouages étaient noirs et très nets, menaçants, mais pour Elisabetta, ils nâétaient plus mystérieux.
Elle se mit à sâéloigner à quatre pattes.
Mais, au moment où Krek se retourna, elle vit quâil se produisait quelque chose dans sa poitrine.
Le sang sâécoulait dâune petite blessure dans le péricarde et, lorsque la poche fut pleine, elle comprima son cÅur comme une orange dans un presse-fruits.
Il prit une grande inspiration et se mit à souffler bruyamment. Il serra sa poitrine, souleva son pull, comme si cela pouvait lui donner plus dâair, et se mit à chanceler. Il pencha alors lentement vers lâavant comme un arbre quâon abat. Il essaya de parler, mais pas un mot ne sortit de sa bouche. Et juste avant quâil ne sâécroule, une expression dâintense fureur se peignit sur son visage.
Jamais, auparavant, Elisabetta nâavait vu autant de haine.
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6 . « Dehors tous ! » (N.d.T.)
32
Câ était une fausse alerte.
Lâhomme appréhendé par les gendarmes du Vatican près du détecteur de métaux était un policier de Rome qui nâétait pas en service et se promenait avec son arme déchargée dans son sac à dos. Il était venu sur la place Saint-Pierre pour se joindre aux équipes de sécurité du conclave et avait oublié quâil avait emporté son arme. Il était désolé et se confondit en excuses. Son identité fut vérifiée. Lâhomme qui lâaccompagnait était son cousin.
Hackel attendit à lâextérieur de la camionnette où les hommes étaient détenus. Il se balançait dâune jambe sur lâautre et finit par dire au colonel Sonnenberg :
« Je devrais retourner à mon poste à la chapelle.
â Oui, allez-y, dit Sonnenberg. Je ferai le point avec vous plus tard. Je ne crois pas que nous aurons la chance de voir de la fumée blanche ce soir, mais on ne sait jamais. »
Hackel salua et sâen alla. Dès quâil eut disparu du champ de vision de Sonnenberg, il fit demi-tour et se dirigea vers son appartement.
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Micaela envisagea brièvement de creuser dans les débris pour voir si lâhomme avait un téléphone portable, mais la tâche lui parut trop lourde. Elle colla son oreille à la porte et écouta. La chute de la caisse avait fait un fracas épouvantable. Si quelquâun était à côté, il avait certainement entendu.
Nâentendant rien à la porte, elle lâentrebâilla, puis lâouvrit suffisamment pour pouvoir passer la tête. Le couloir était très sombre ; il nây avait quâune ampoule nue à dix mètres de là . Personne en vue. Elle se mit à avancer vers la lumière.
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Elisabetta resta debout au-dessus du corps sans vie, couché face contre terre. La queue, qui, à peine quelques instants auparavant, lui avait semblé si terrifiante, si menaçante, lui paraissait maintenant être un appendice charnu anormal, rien de plus.
Elle sentit son cÅur battre la chamade et essaya de rassembler ses idées. Elle devait donner lâalarme. Le téléphone de Krek lui tendait les bras. Elle le saisit, puis sâimmobilisa. Et si la ligne était surveillée ? Est-ce que son appel ne risquerait pas dâalerter les hommes de Krek sur le fait quâelle était libre, mettant ainsi la vie de Micaela en danger ? Il fallait quâelle sauve sa sÅur dâabord.
La grande pièce était dotée de quatre portes et toutes, découvrit-elle, étaient verrouillées de lâintérieur. Krek semblait tenir à sa tranquillité.
Deux des portes donnaient sur deux côtés différents du hall dâentrée. Câétait par là quâelle était arrivée. Elisabetta visualisa le trajet depuis la cave : monter un escalier, entrer dans un hall à côté dâun petit bureau, traverser une bibliothèque lambrissée jusquâau hall dâentrée, puis entrer dans la grande pièce de réception. Elle était sur le point
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