La Prophétie des papes
crier mais elle poussa un soupir de soulagement lorsquâelle remarqua une grosse bague masculine sur un doigt.
Micaela , se dit-elle, où es-tu et quâas-tu fait ?
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Micaela saisit un tisonnier et sâassura deux fois que toutes les portes étaient fermées à clef.
Elle regarda fixement le téléphone, regrettant de ne pas connaître le numéro slovène des services dâurgence. Câest alors que le téléphone sonna et elle recula comme si câétait une vipère prête à bondir.
Une des poignées se mit à grincer.
Elle prit une profonde inspiration, déverrouilla la porte, serra le tisonnier comme une hache et le brandit très haut au-dessus de sa tête.
La poignée tourna et la porte sâouvrit.
à cet instant, Micaela amorça un grand mouvement, mais à la toute dernière seconde, elle dut sâinterrompre lorsquâelle aperçut du coin de lâÅil la manche noire dâune religieuse.
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Zazo se mit à courir. La circulation était dense à ce moment de la journée et il sâétait dit quâil irait plus vite à pied quâen bus. Il commença à échafauder un plan. Il prendrait sa voiture, partirait vers le nord pour aller en Slovénie. Avec de la chance il arriverait à Bled avant minuit. Il exigerait de parler avec Krek qui appellerait probablement les autorités et le ferait arrêter. Mais Zazo pouvait-il faire autrement ? Il était policier et nâavait pas dâautre piste.
Son téléphone portable couina.
Il le sortit de sa poche tout en courant, mais sâarrêta net en voyant le numéro.
929295.
Le numéro de Krek !
« Oui ? » dit-il doucement, le souffle court après son jogging.
La voix chuchotante quâil entendit était affolée et frénétique.
« Zazo ! Câest moi ! »
Son esprit se déconnecta de son corps en entendant la voix dâElisabetta. Il lui sembla quâil lui fallait une éternité pour répondre.
« Mon Dieu ! Tu es en Slovénie ! Tu es avec Krek !
â Comment le savais-tu ?
â Oublie ça. Est-ce que tu vas bien ?
â Oui ! Non ! Il est mort. Je lâai tué, Zazo !
â Mon Dieu ! Et Micaela va bien ?
â Oui, nous sommes ensemble. Je suis désolée dâavoir à chuchoter, mais on se cache. Les hommes de Krek sont partout, mais ils ne savent pas quâil est mort.
â OK, écoute. Si tu es en sécurité là où tu te trouves, ne bouge pas. Je vais appeler la police dâÃtat slovène.
â Non, Zazo. Je vais les appeler. Il faut que tu ailles au Vatican.
â Pourquoi ?
â Il y a une bombe dans la chapelle Sixtine. Jâen suis sûre. Il faut que tu y ailles ! Il faut que tu interrompes le conclave ! »
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Zazo se trouvait via Garibaldi. Les voitures et les motos passaient en trombe. Il regarda fixement son téléphone pendant un moment pour retrouver ses esprits, puis composa le numéro de Lorenzo. Il tomba sur sa boîte vocale.
Il essaya lâinspecteur Loreti. Messagerie, là aussi.
Il était à trois ou quatre kilomètres du Vatican, trop loin pour y aller en courant.
Spontanément, Zazo bondit sur la route, étendit les bras et bloqua une Honda rouge 1 000 qui approchait. Le conducteur faillit perdre le contrôle et sâarrêta à cinquante centimètres de lui. Le jeune homme enleva son casque et se mit à jurer.
Zazo sortit son badge de sa poche arrière.
« Police ! Câest une urgence ! Je réquisitionne votre moto !
â Alors là , pas question ! » cria lâhomme.
Zazo chercha instinctivement son arme, mais elle était chez lui. Il se contenta de brandir un doigt pour menacer le motocycliste :
« Vous voulez aller en prison pour obstruction à une opération de police ? »
Le gars ne répondit rien. Zazo le repoussa avec ses deux mains. La moto bascula et le jeune homme tomba. Zazo redressa la Honda, monta dessus et passa une vitesse. Le propriétaire ne put que crier et se précipiter vainement dans son sillage.
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Hackel verrouilla la porte de son appartement et ouvrit une des fenêtres côté ouest pour faire entrer de lâair frais. Son immeuble nâétait pas assez haut pour quâil
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