La Prophétie des papes
puisse voir la chapelle Sixtine, mais la flèche au sommet de Saint-Pierre était visible dans le ciel brumeux de cette fin dâaprès-midi.
Il alluma sa télévision. La foule massée sur la place était calme, dans lâattente.
Il alla dans la chambre et ouvrit le premier tiroir de sa commode. Derrière les piles de chaussettes noires pliées se trouvait une boîte noire et verte, de la taille de trois paquets de cartes à jouer.
Hackel sâassit sur son lit et testa lâinterrupteur du détonateur Combifire. Il savait que les piles étaient neuves, mais juste au cas où il se tromperait, il en avait dâautres.
Un petit voyant vert sâalluma.
Il posa le détonateur et soupira.
Il était troublé par lâappel qui avait été passé à la résidence de Krek par quelquâun qui sâétait fait passer pour lui. Le numéro qui lui avait été envoyé était un numéro romain. Quelquâun était à ses trousses. Qui ? Comment ? Lâidée dâéchapper à lâenquête était désormais absurde. Il serait obligé de disparaître immédiatement.
Hackel alla jusquâà son placard et en sortit une valise vide.
Zazo poussa la Honda comme un fou, slaloma dans la circulation, se glissant entre les voitures dans des intervalles si étroits quâil rayait leurs portières avec les poignées de la moto. La circulation de lâheure de pointe et les embouteillages extraordinaires autour de la Cité du Vatican rendaient tout mouvement difficile.
Sur la via Domenico Silveri, les véhicules étaient complètement bloqués. Il leva les yeux vers le dôme de la basilique, tourna le guidon et monta avec la moto sur le trottoir.
Les piétons crièrent et il cria à son tour, pour leur faire savoir quâil nâétait pas question quâil sâarrête. Esquivant, zigÂzaguant, il parvint à la via della Stazione Vaticana où les trottoirs devinrent également impraticables.
Zazo abandonna la moto et se mit à courir.
Il se fraya un chemin à travers la foule et arriva, la poitrine haletante, à lâentrée Petriano du côté sud de Saint-Pierre, gardée par trois de ses hommes.
Il arriva en trombe, droit sur eux. Dans leurs yeux, il lut quâils étaient informés de sa suspension.
Un caporal dit :
« Commandant Celestino, je croyaisâ¦Â »
Zazo lâinterrompit.
« Tout va bien. Jâai été réintégré. Lâinspecteur Loreti mâa rappelé. »
Ils saluèrent et le laissèrent passer.
Il était inutile de tenter de couper par la place. Il ne lâavait jamais vue aussi peuplée. Il passa par les zones interdites au public, la Maison Sainte-Marthe et lâarrière de la basilique, jusquâà une entrée secondaire du palais du côté de lâObservatoire.
La cheminée du conclave se trouvait au-dessus de sa tête. Aucune fumée nâen sortait.
Il parvint à la Sala Regia sans être inquiété. Même les gardes suisses le saluèrent avec curiosité.
Le hall était éclairé et très décoré, plein dâarchevêques, dâévêques, de monseigneurs et de représentants laïcs qui attendaient la conclusion du premier jour.
Lorenzo était au fond du hall avec le commandant Capozzoli. Il aperçut Zazo, poussa un cri et lâintercepta.
« Mais quâest-ce que tu fais ici ? » demanda-t-il.
Zazo lui jeta un regard de dément.
« Jâai besoin de ton arme.
â Tu es fou ? Quâest-ce qui te prend ?
â Il y a une bombe ! »
Un archevêque lâentendit et se mit à chuchoter dans lâoreille dâun de ses collègues.
Lorenzo le regarda, affolé.
« Tais-toi ! Comment tu le sais ?
â Elisabetta lâa découvert ! Je crois que câest Hackel qui lâa placée là .
â Pourquoi Loreti ou quelquâun dâautre ne mâen a-t-il pas parlé ?
â Personne nâest encore au courant. Je tâen prie, Lorenzo ! Donne-moi ton arme. Capozzoli, évacue le hall. Lorenzo, trouve Hackel et arrête-le avant quâil ne soit trop tard ! »
Â
Hackel referma sa valise et la posa à côté de la porte dâentrée.
Il y avait, dans son bureau, un
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