La Prophétie des papes
de pénétrer dans le hall lorsquâelle entendit des pas lourds approcher. Elle battit en retraite, ferma la porte et examina les deux autres.
La troisième porte donnait directement sur un escalier qui montait. La quatrième sâouvrait sur un couloir faiblement éclairé et peu décoré â destiné aux domestiques peut-être. Pas de danger en vue ; elle entra dans ce couloir.
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Micaela enleva ses chaussures pour pouvoir se déplacer silencieusement et les repoussa contre le mur. Le couloir qui menait aux caves faisait une longueur considérable. Elle ne trouva aucun escalier et elle se demanda si elle nâaurait pas dû aller dans lâautre sens. Sur son chemin, elle essaya plusieurs poignées de porte. Certaines étaient verrouillées, dâautres sâouvrirent sur de sombres pièces de stockage.
Finalement, une volée de marches en pierre peu éclairée apparut. Micaela les grimpa avec précaution, espérant ne croiser personne en route.
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Elisabetta entra à pas de loup dans une salle à manger dont la table de banquet pouvait sans peine accueillir une trentaine de convives. à travers les vitraux, elle aperçut un jeune homme, carabine en bandoulière, en train de patrouiller dans le jardin. Elle se baissa et marcha accroupie sous la fenêtre. à lâautre bout de la salle à manger, elle sâarrêta pour coller son oreille sur une porte à deux vantaux. De lâautre côté du bois, elle entendit un bruit de casseroles.
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Lâescalier quâavait pris Micaela lâemmena dans un dédale de réserves où était stockée de la nourriture en conserve ou déshydratée. Elle se surprit à regarder les étiquettes avec avidité et elle chercha brièvement de quoi ouvrir une boîte de pêches.
Elle entendit un petit cri derrière elle et se retourna. Une femme immense portant un tablier de cuisinière paraissait aussi choquée quâelle. La femme émit un autre cri et se mit à courir, mais Micaela la prit en chasse, la boite de pêches à la main et elle lâassomma dâun seul coup sur la nuque. La femme alla sâécraser dans une étagère, emportant lâéquivalent dâun mois de provisions avec elle.
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Elisabetta entendit un cri aigu et de grands bruits venant de lâespace cuisine. Elle sâaccroupit derrière un gros vase oriental au cas où quelquâun entrerait subitement dans la salle à manger. Mais, au bout de quelques minutes, rien ne se produisit et elle pénétra tout doucement dans la cuisine. Ne voyant rien, elle alla jusquâà lâoffice, où elle trouva une chef cuisinière trapue inconsciente sur le sol, la poitrine secouée de grognements et de ronflements. Sur le côté se trouvait une volée de marches descendant aux caves. Elisabetta marmonna une rapide prière et y fonça tout droit, se demandant ce qui était arrivé à la femme.
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Micaela quitta la cuisine et se retrouva dans le hall dâentrée, un grand espace au sol de marbre, avec des meubles gigantesques et une profusion dâéléments décoratifs. Elle traversa le hall, essayant une première porte, qui était fermée à clef, puis une autre quâelle put ouvrir centimètre par centimètre en évitant de la faire grincer.
Elle donnait sur une pièce immense avec une énorme cheminée devant laquelle elle vit un corps à moitié nu couché par terre.
Micaela se glissa à lâintérieur et referma doucement la porte derrière elle. Lâhomme était immobile, avec un pull en cachemire remonté sur la poitrine et un pantalon au niveau des chevilles. Elle sâapprocha lentement et poussa un juron devant ce quâelle avait sous les yeux.
Une longue queue, sans vie.
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Elisabetta avançait précipitamment dans le couloir des caves, son habit frôlait le sol de béton. Soudain, quelque chose la fit sâarrêter net. Les chaussures de Micaela ! Elle sursauta, terrorisée, mais continua à avancer vers la pièce contenant les caisses ; elle entra en trombe, appela sa sÅur.
Elle découvrit une pièce dans un désordre indescriptible, avec des morceaux de bois, du tuf et des ossements répandus partout.
Lorsquâelle vit, sous les décombres, une main recouverte de chair, elle faillit
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