La Prophétie des papes

parfaitement prêts à agir lorsque ce pape est mort et il a eu la gentillesse de nous prévenir bien à l’avance avec son très long cancer. »
    Plus il parlait, plus Elisabetta se sentait oppressée. Elle fut prise de nausée et sentit la bile remonter dans sa gorge. Krek ne la regardait plus. Son attention était rivée à la télévision.
    Â«Â Le 268 e pape sera le dernier. Un groupe islamiste sera tenu pour responsable de ce qui se produira aujourd’hui. Cela devrait réunir les conditions parfaites pour que commence la plus grande guerre de religions de l’histoire. Il y aura le feu… non, ce sera plus que le feu. Ce sera une conflagration. Nous la regarderons ensemble, puis nous fêterons l’événement. »
    Â 
    Zazo remercia l’officier de police à Ljubljana et posa le téléphone.
    Â«Â Ils te l’ont donné ? demanda son père.
    âˆ’ Sans problème. Je leur ai dit que c’était une urgence du Vatican. C’est un numéro sur liste rouge, attribué à quelqu’un du nom de Damjan Krek. »
    Carlo haussa les épaules en entendant le nom.
    Zazo fit une recherche.
    Â«Â C’est un milliardaire slovène. Il possède une entreprise qui fait de la construction, de la fabrication d’équipement lourd, de l’exploitation minière, ce genre de chose. »
    Zazo se leva et fourra ses mains dans ses poches.
    Â«Â Alors, qu’est-ce que fait un homme d’affaires slovène avec un professeur allemand doté d’une queue et un officier des gardes suisses ?
    âˆ’ K ! s’exclama Carlo. Krek pourrait être le K qui a envoyé le livre à Ottinger. Quant à ce Hackel, je ne sais pas. »
    Zazo ramassa le téléphone à nouveau.
    Â«Â Tu parles allemand, non ? »
    Son père hocha la tête.
    Â«Â Je vais appeler le numéro de Krek. Lorsque ça sonne, dis que tu es Matthias Hackel et que tu veux parler à Krek.
    âˆ’ Et si c’est lui qui décroche ?
    âˆ’ Alors je reprendrai, en anglais ou en italien. Je lui dirai que la gendarmerie est en train d’effectuer une enquête de routine. J’improviserai.
    âˆ’ Quel rapport avec Micaela et Elisabetta ? »
    Zazo secoua la tête.
    Â«Â Peut-être rien, peut-être tout. »
    Il mit le téléphone en mode haut-parleur et composa le numéro de Krek.
    Lorsqu’un homme décrocha, Carlo s’identifia comme le lieutenant-colonel Hackel et demanda à parler à Krek.
    Il y eut un silence au bout de la ligne et l’homme répondit en allemand.
    Â«Â Je suis désolé, Herr Hackel. Vous utilisez une ligne non autorisée. Je vais demander à Mr Krek de vous rappeler immédiatement sur votre numéro de portable autorisé. »
    La communication fut coupée.
    Â«Â Merde ! dit Zazo, en se massant la nuque.
    âˆ’ Quoi ? demanda son père.
    âˆ’ Il y a quelque chose qui cloche. Krek est au centre de tout ça. Je vais rappeler la police slovène et voir si je peux faire envoyer des hommes chez lui.
    âˆ’ Pour y chercher quoi ?
    âˆ’ Micaela et Elisabetta. »
    Â 
    Lorsque Hackel quitta la Maison Sainte-Marthe, il évita les foules en passant derrière la basilique, la chapelle Sixtine et les palais de Grégoire XIII et Sixte V pour rentrer chez lui. Le trajet l’obligeait à contourner la caserne des gardes suisses. En passant juste à côté, il entendit une voix puissante l’interpeller :
    Â«Â Hackel ! »
    Il reconnut la voix, ferma les yeux en signe de frustration et tourna le coin.
    C’était son supérieur, Sonnenberg, qui se précipitait droit sur lui avec un escadron d’hommes en civil.
    Â«Â Hackel, mais que faites-vous là ? Vous êtes censé être à la chapelle », dit Sonnenberg.
    Hackel se retourna et partit dans l’autre sens.
    Â«Â On nous a rapporté une activité suspecte juste devant l’église Saint-Pellegrino. J’ai laissé Glauser un court moment pour aller vérifier.
    âˆ’ Non, non, vous devez vous tromper, insista Sonnenberg. Je n’ai rien entendu de ce genre. Le problème se trouve à l’entrée est de Saint-Pierre, au niveau des détecteurs de métaux. Quelqu’un a essayé de passer avec une arme. Les gendarmes le tiennent, mais