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La Prophétie des papes

La Prophétie des papes

Titel: La Prophétie des papes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Glenn Cooper
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monde perdra certainement un éminent dramaturge. »
    Les derniers à quitter la table furent Marlowe, Cecil et Lewgar. Il faisait de plus en plus sombre et Lewgar se mit à se plaindre et déclara qu’il devait se coucher de bonne heure.
    Â«Â J’ai entendu dire que les professeurs n’étaient pas bien disposés à votre égard, Lewgar, dit Cecil méchamment.
    âˆ’ Vous avez entendu ça ? demanda Lewgar, d’une voix craintive.
    âˆ’ Oui, effectivement.
    âˆ’ Je ne dois pas échouer. Ce serait la fin de ma vie.
    âˆ’ Si tu te jettes dans la Cam, Thomas, j’écrirai un poème sur toi, dit Marlowe.
    âˆ’ Je m’en sortirai, si on ne me donne pas un sujet concernant les mathématiques. Tu sais à quel point je suis mauvais en mathématiques, n’est-ce pas, Christopher ?
    âˆ’ À ta place, je ne m’inquiéterais pas. Demain soir, tu seras aussi saoul que moi. Nous ferons la fête. »
    Lorsque Lewgar fut parti à pas lourds, Cecil se leva et donna à Marlowe une grande tape dans le dos.
    Â«Â Le vieux Norgate vous en informera au petit déjeuner, mais vous serez l’un des contradicteurs de Lewgar demain. Et moi aussi. »
    Marlowe leva des yeux interrogateurs.
    Â«Â Vraiment ? C’est tout à fait intéressant. »
    Son sizar vint débarrasser ce qui restait sur la table, mais Marlowe l’envoya chercher encore du vin et lui ordonna d’allumer les bougies. Le garçon obtempéra. Marlowe fixa la flamme vacillante et laissa sa tête lourde de vapeurs d’alcool tomber, le menton sur la poitrine. Le chandelier, un simple tube en étain, retenait son attention. Il l’avait vu tous les jours pendant quatre ans, mais ce soir, il lui rappelait quelque chose. Il ressemblait beaucoup à un chandelier qu’il avait vu quelque treize ans auparavant.
    Â 
    Son père était toujours en colère, toujours à marmonner des invectives en travaillant. Christopher, âgé de sept ans, restait au coin du feu, à gribouiller frénétiquement sur une page barrée, un peu roussie, du livre de comptes de son père, que sa mère avait réussi à sauver du feu.
    Â 
    Le soleil brille,
    Les oiseaux chantent,
    Et voilà l’oiseau bleu
    Qui déploie ses ailes.
    Â 
    Content de lui, il leva les yeux et aperçut une femme, debout sur le seuil, en train de se plaindre d’un travail que John Marlowe avait effectué. C’était l’épouse du boulanger, Mary Plessington. La couture s’était déjà défaite sur une chaussure qu’il venait de réparer.
    Son père prit les chaussures sans rien dire et, dès que la femme fut partie, il se répandit en injures.
    Â«Â Vilaine mégère. Elle a très probablement défait les points en enfonçant son pied dans le cul de son mari. C’est une sale réfractaire, de toute manière. Je ne devrais même pas l’accepter comme cliente. »
    Sa mère, Katherine, interrompit sa couture et leva la tête.
    Â«Â Ordure de papiste. M’donne envie de cracher sur mon propre plancher. »
    La pièce principale de leur maison faisant office de cordonnerie. Son père restait à son établi toute la journée, à écorcher, à perforer les peaux et à se plaindre. Les Marlowe méritaient mieux, ne cessait-il de répéter. C’était une bonne chose qu’il se soit élevé au rang de citoyen d’honneur et qu’il ait pu rejoindre la guilde des cordonniers avec tous les privilèges que cela impliquait. Mais il était toujours sur un des premiers barreaux de l’échelle de la classe moyenne et il ne parvenait pas à contrôler son mépris pour l’aristocratie et tous ceux qui s’en sortaient mieux que lui.
    Â«Â Katherine ! s’écria-t-il. Vois comme notre jeune Christopher progresse dans ses apprentissages. Avec des études, il deviendra l’un d’eux, ou du moins, c’est ce qu’ils penseront. Ensuite, il les dépassera et occupera la place légitime pour un Marlowe au sommet de l’échelle. »
    Christopher était le seul fils depuis la mort de sa grande sœur, des suites d’une fièvre. Il allait à l’école Saint-George-le-Martyr dirigée par le prêtre de la paroisse, le père Sweeting. Il avait rapidement appris

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