Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Prophétie des papes

La Prophétie des papes

Titel: La Prophétie des papes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Glenn Cooper
Vom Netzwerk:
à lire dans le manuel ABC and Catechism et, du jour où les pages imprimées avaient commencé à avoir du sens pour lui, des vers et des rimes avaient commencé à surgir dans sa tête, exigeant qu’il les transcrive. Ils constituaient un contrepoint joyeux aux autres pensées qui bouillonnaient dans son esprit, des pensées noires qui l’effrayaient lorsqu’il était plus jeune.
    Â«Â Sommes-nous différents ? se rappelait-il avoir demandé à sa mère lorsqu’il avait cinq ans.
    âˆ’ Oui.
    âˆ’ Est-ce Dieu qui nous a faits ainsi ?
    âˆ’ Cela n’a rien à voir avec Dieu.
    âˆ’ Parfois, ça me fait peur.
    âˆ’ Tes peurs s’en iront, le rassurait sa mère. Lorsque tu auras un peu grandi, tu seras heureux d’être différent, crois-moi. »
    Elle avait raison. La peur avait bientôt disparu et avait été remplacée par quelque chose de merveilleux, finalement, un sentiment de supériorité et de puissance. À l’âge de sept ans, il aimait sincèrement ce qu’il était et ce qu’il était en train de devenir.
    Le fils du boulanger, Martin Plessington, était dans sa classe. Thomas Plessington était un des marchands les plus en vue de Canterbury, un protestant aisé qui avait cinq apprentis et deux fours. Martin était un garçon à l’ossature massive et il promettait de devenir un géant, comme son père. À l’école, il avait l’esprit lent, mais dans la rue, c’était une brute tyrannique dont la suprématie était fondée sur ses muscles.
    Un jour, Christopher fut parmi les derniers à quitter l’école, réticent, comme toujours, à abandonner un des livres du père Sweeting. Sur le chemin du retour, il prit le raccourci habituel derrière la taverne The Queen’s Head et les écuries de louage.
    Ã€ sa grande surprise, il vit les grosses jambes de Martin Plessington sortir d’une fenêtre de la maison du maître des écuries. Martin se laissa tomber sur le sol. Il tenait quelque chose entre ses mains. Son regard croisa celui de Christopher.
    Â«Â Fous le camp ! siffla Martin.
    âˆ’ Qu’est-ce que tu as ? demanda Christopher sans se laisser démonter.
    âˆ’ Pas tes oignons. »
    Christopher s’approcha et le vit. C’était un bougeoir en étain décoré d’une croix catholique pleine d’ornements.
    Â«Â Tu l’as volé ?
    âˆ’ Tu veux que je te rosse ? » lui répondit l’autre, fâché.
    Christopher ne recula point.
    Â«Â J’imagine que tu veux le vendre. À moins que ta famille ne soit un ramassis de papistes clandestins qui ont l’intention de s’en servir lors d’une messe illégale.
    âˆ’ Qui c’est que tu traites de papiste ? dit Martin, le visage de plus en plus rouge. Les Marlowe méritent même pas de torcher le cul d’un Plessington.
    âˆ’ Écoute-moi bien, dit Christopher sans broncher. Si tu me le montres, je te jure que je ne dirai à personne ce que tu as fait.
    âˆ’ Pourquoi tu veux le voir ? demanda le garçon d’un air suspicieux.
    âˆ’ Parce qu’il est beau, c’est tout. »
    Martin réfléchit, puis lui tendit le bougeoir. Il avait un pied lourd et rond, qui pesait autant qu’une paire de briques. Christopher l’examina attentivement, puis inspecta la ruelle dans les deux sens.
    Â«Â Est-ce que tu as remarqué ça ? fit-il.
    âˆ’ Quoi ? répondit Martin en s’approchant.
    âˆ’ Ça. »
    Christopher leva le bougeoir avec toute la force que lui permettait sa petite constitution. Le pied du bougeoir vint s’écraser contre la tempe de Martin. Il y eut un craquement significatif qui rappelait le bruit d’une botte qui traverse une couche de glace, puis le garçon tomba à genoux et plongea vers l’avant ; le sang coulait à flots de la blessure de Martin qui bougea encore quelques secondes, puis s’immobilisa.
    Christopher fourra le bougeoir ensanglanté dans sa chemise et se mit à traîner le corps sans vie vers les écuries. C’était plus difficile qu’il ne l’avait prévu, mais il ne renonça pas tant que le cadavre de Martin ne fut pas complètement à l’intérieur. Les chevaux attachés frémirent, hennirent et tirèrent sur leurs

Weitere Kostenlose Bücher