La Prophétie des papes
câest à peu près tout. Il nâa pas dâemploi déclaré, il nâest pas connu des services fiscaux. Ils ont fouillé son appartement et ils disent quâils sont revenus bredouilles. Son téléphone mobile ne contenait pas de répertoire et lâhistorique des appels était vide. Selon eux, câest un fantôme.
â Quand jâétais jeune flic, jâétais à Naples, dit Lorenzo. Ce type est comme un tueur de la mafia, menant une vie qui nâexiste pas. Mais cette queue ! Qui a jamais entendu parler dâune chose pareille ? »
Zazo posa sur sa sÅur un regard protecteur.
« Nous ne savons pas si cela signifie quelque chose. Peut-être que oui, peut-être que non. »
Le téléphone de Lorenzo se mit à sonner. Lorsquâil fit un pas de côté pour décrocher, Zazo demanda à sa sÅur :
« Ãa va, tu tiens le coup ?
â Je suis fatiguée, mais heureuse dâêtre en vie.
â Je tâavais dit de ne pas quitter lâappartement de papa.
â Le professeur a appelé. Il a tellement insisté, le pauvre. Il devait être menacé par ce sauvage. Au moins, jâai laissé un mot, Dieu merci. »
Zazo pointa un doigt sur les portes de la morgue.
« Mon Dieu, Elisabetta. Si tu ne lâavais pas fait, câest toi qui aurais été allongée là -dedans. Je veux que tu retournes chez papa et que tu y restes. Ne sors sous aucun prétexte. Je vais essayer dâobtenir de Leone quâil tâaccorde une protection policière, mais je ne crois pas que je vais y arriver. Il sâest focalisé sur le professeur De Stefano et il pense que tu es juste tombée par hasard sur quelque chose. Il ne voit pas le lien.
â Je ne lui ai pas dit tout ce que je savais.
â Inutile. Il nâest pas dans ton intérêt de tout lui dire. De toute façon, cela ferait sauter le petit fusible quâil a dans son cerveau. Il refuse même dâenvisager que le salopard qui se trouve là -dedans est le type qui a essayé de te tuer autrefois. Mon Dieu, si le conclave ne commençait pas après-demain, je prendrais un congé et je me chargerais personnellement de ta protection. »
Elle lui effleura la joue.
« Tu es un frère formidable. »
Zazo rit.
« Oui, je le sais. Ãcoute, peut-être que ce serait mieux que tu ailles tâinstaller dans la maison de campagne de papa. »
Elisabetta secoua la tête.
« Je me sens plus en sécurité ici. Et je peux aller à mon église. Mais, Zazoâ¦
â Quoi ?
â Je néglige mes obligations et mes dévotions. Je veux juste retourner à mon enseignement, retrouver ma vie.
â Bientôt. Je suis sûr que tu la retrouveras bientôt. Nous aurons le fin mot de cette affaire. »
Lorenzo et Micaela mirent fin à leurs appels presque au même moment et les rejoignirent.
« Lâinspecteur Loreti est en train de péter les plombs, dit Lorenzo. Il veut que nous retournions au Vatican immédiatement. Ãa grouille de barrettes rouges et de journalistes.
â Est-ce que tu veux bien la ramener à la maison ? demanda Zazo à Micaela.
â Lâinspecteur Leone a dit quâil voulait me parler à nouveau, dit Elisabetta.
â Bon, alors juste après, dâaccord ?
â Je la ramènerai », promit Micaela.
Un bruit de pas se rapprocha, venant des ascenseurs. Trois monseigneurs arrivaient vers eux dâun pas rapide, suivis dâun archevêque.
« Câest lâarchevêque Luongo, leur dit Elisabetta, en levant les yeux. Le chef de la Commission pontificale dâarchéologie sacrée.
â OK, on sâen va, dit Zazo en posant sa main sur lâépaule de Lorenzo. Je tâappellerai chez papa. »
Elisabetta eut lâimpression que Lorenzo voulait lui dire au revoir en la prenant dans ses bras ou, au moins, en lui serrant la main, mais il se contenta dâun sourire et partit.
« Vous voici, sâécria lâarchevêque. Comment allez-vous, très chère ?
â Je suis indemne, Votre Excellence. »
Luongo était grand, il faisait bien plus dâun mètre quatre-vingt. Elisabetta lâavait vu à la Commission une fois sans couvre-chef ; son crâne était complètement chauve et
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