La Religion
piètre valeur et il se rendit compte trop tard qu’il aurait mieux valu qu’il ne les prononce pas. « Des maux et des blessures desséchés par le soleil, murmura-t-il, des fièvres intenses, un soupçon de peste, des obligations nocturnes épuisantes. Toutes sortes d’afflictions et de malheurs…
– Je peux guérir toutes sortes de malheurs… »
Elle l’embrassa et ce fut la reddition de sa vertu, sans plus d’embarras. Il redécouvrit la fraîcheur de sa langue agile et dansante. Ses cheveux noirs avaient poussé et tombaient autour de son cou en boucles rebelles. Il glissa une main sous ses fesses et guida le sommet de son membre entre les plis de sa matrice. Le premier demi-pouce était froid, seulement humide de l’eau de mer, et il rencontra une résistance rêche qui, bien que non sans attirance, lui fit craindre un instant qu’il puisse la blesser s’il poussait plus avant par excès de zèle. Amparo saisit le bord du fût derrière lui et ancra ses talons autour de ses cuisses avant de se lancer vers le bas. Elle cria avec une passion qui alimenta la sienne alors qu’il gagnait un autre pouce d’entrée, et il s’arrêta. Elle le surplombait, suspendue, ses membres aussi tendus que des cordes d’arc, reprenant son souffle. Elle ouvrit les yeux et le regarda. Il soutint son poids entre ses mains, allongea les jambes, le bord du tonneau écorchant la peau de son dos au moment où il se redressa, et l’envahit jusqu’au cœur d’elle-même. Elle cria à nouveau, mais ce cri venait d’un endroit plus profond, et ses yeux se révulsèrent derrière ses cils qui battaient. Il embrassa son cou, sel âpre sur sa langue, et se rendit compte qu’il avait plus à donner, et que cela ne serait pas mal accueilli, alors il la saisit par la base de la nuque et la tint serrée pendant qu’il faisait entrer le dernier pouce. Ses os tapaient contre ses hanches, il l’embrassa à pleine bouche et il entendit son écho miaulant dans son crâne alors qu’il la pénétrait, longuement et lentement, à petits coups lubriques. Au fond de son ventre, un chaudron bouillonnait, et une sorte de brouet de sorcière, effervescent et sans nom, grimpa le long de sa moelle épinière et emplit son cerveau du feu du diable. Il était sourd à la rage des canons du siège et au tintamarre surexcité des trompettes d’alarme. Il oubliait, pour une fois, l’avalanche écumeuse de rancœur du cercle de barbarie alentour. Il n’était conscient que d’Amparo accrochée à son torse, ses ongles plantés profond dans sa chair, son corps à la fois fragile et indestructible, ses dents serrées en un ravissement qui ressemblait à de la douleur, ses cheveux détrempés plaqués sur sa peau alors qu’il suçait les pointes de ses seins.
La terre sous le fût trembla et vacilla, comme si une bête souterraine de proportions mythiques l’avait secouée d’en dessous. Cela semblait à peine fantastique dans les circonstances présentes, comme le fut l’incroyable déflagration dont la force leur tira tout l’air qu’ils avaient dans les poumons. Elle se libéra de lui, saisit le bord cerclé de fer, flottant à moitié, évasée et prise de convulsions, murmurant « oui », encore et encore, comme si sa seule crainte avait été qu’il s’arrête. Il retint sa propre vague explosive, gentilhomme comme il l’était, et elle le sentit, ce qui l’incita à des spasmes encore plus frénétiques. Il resta déterminé et immobile pendant qu’elle obtenait son content, ou du moins jusqu’à ce qu’elle arque son dos, se mette à trembler et commence à glisser à nouveau dans l’eau. C’était un spectacle plus que mémorable et il se considérait fortuné d’y avoir assisté. Il se retira et elle se tortilla. Il la fit se retourner face au jardin desséché, et il la pénétra par-derrière et en dessous. Son ardeur était loin d’être épuisée. Avec un soupir, il sentit qu’elle accueillait avec bonheur son second assaut et, toutes convenances observées, aucune obligation de se retenir plus longtemps. Au loin, les cloches de San Lorenzo se mirent à sonner, avec une fureur dont le sens lui échappait pour l’instant. Peu après, du moins lui sembla-t-il, il regarda au-dessus des cheveux d’Amparo collés d’eau de mer, et découvrit un spectacle nettement moins agréable : Bors, qui sortait pesamment de l’arrière de l’auberge.
Pour être tout à fait juste, le premier
Weitere Kostenlose Bücher