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La Révolution et la Guerre d’Espagne

La Révolution et la Guerre d’Espagne

Titel: La Révolution et la Guerre d’Espagne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Broué , Emile Témime
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la
thèse du P.C. et écrire : « Ceux qui se rebellent... contre le
gouvernement élu par le peuple... sont des complices d’Hitler, de Mussolini et
de Franco », qu’ « il faut traiter inexorablement ». « Match
nul » apparent sur le moment, les Journées de mai vont, dans les semaines
suivantes, être gagnées par ceux des protagonistes qui ont pour eux une ligne
politique claire, de la détermination et de l’audace.
La chute de Largo Caballero
    Le parti communiste met toutes ses forces à réclamer le
châtiment des « trotskystes », de ces « fascistes camouflés qui parlent de
révolution pour semer la confusion ». Le 9 mai, dans un discours à
Valence, José Diaz somme le ministre de l’Intérieur de frapper les «
incontrôlables » ou de démissionner. « La cinquième colonne est démasquée,
s’écrie-t-il, ce qu’il faut, c’est l’anéantir. » Le 11, Adelante, porte-parole
de Largo Caballero, répond : « Si le gouvernement devait appliquer les
mesures de répression auxquelles l’incite la section étrangère du Komintern, il
agirait comme un gouvernement Gil Robles ou Lerroux, il détruirait l’unité de
la classe ouvrière et nous exposerait au danger de perdre la guerre et de miner
la révolution... Un gouvernement composé en majorité de représentants du
mouvement ouvrier ne peut utiliser des méthodes qui sont l’apanage de
gouvernements réactionnaires et de tendances fascistes.» Désormais, les jours
du gouvernement sont comptés [283] .
Le 14 mai, plusieurs quotidiens madrilènes annoncent pour le lendemain un
remaniement ministériel qui donnerait satisfaction au parti communiste sur les
questions d’ordre public et de conduite de la guerre. Le 15, au Conseil des
ministres, c’est Uribe, ministre communiste de l’Agriculture, qui prend la parole
pour demander la dissolution et la mise hors la loi du P.O.U.M.et l’arrestation
de ses dirigeants. Largo Caballero réplique que, militant d’organisations
ouvrières longtemps persécutées par les réactionnaires, il se refuse à
dissoudre quelque organisation ouvrière que ce soit. Les ministres de la C.N.T.
le soutiennent; Federica Montseny, ouvrant un dossier, entreprend de démontrer
que les Journées de mai sont le résultat d’une provocation dans laquelle le
P.S.U.C. a joué les premiers rôles. Uribe et Hernandez se lèvent alors et
quittent la salle du conseil. « Le gouvernement continue », affirme Caballero
mais les ministres républicains et les amis de Prieto ne l’acceptent pas [284] . Largo Caballero
démissionne.

  Le gouvernement Negrin et la liquidation des oppositions
    C’est la deuxième crise ministérielle depuis juillet 36 qui
s’ouvre après le Conseil des ministres du 15 mai. Les conditions mêmes dans
lesquelles elle se résout indiquent la profondeur des changements intervenus. C’est
en effet au président Azaña, relégué au second plan depuis septembre, que
revient le soin de la régler, par des consultations dans la plus pure tradition
parlementaire.
    La première solution envisagée, le remaniement du
gouvernement par le remplacement des ministres communistes [285] , échoue devant l’exécutif
socialiste qui décide la démission de ses ministres. La crise officiellement
ouverte, Azaña confie à Largo Caballero le premier « tour de piste ». C’est la
première solution à tenter, et, comme disent les journalistes, c’est une hypothèque
à lever. En effet, C.N.T. et U.G.T. d’une part, partis socialiste et communiste
de l’autre se déclarent prêts à soutenir un gouvernement de même composition
que le précédent, C.N.T. et U.G.T. affirmant en outre qu’elles ne participeront
pas à un gouvernement qui ne serait pas présidé par Largo Caballero. Celui-ci
propose immédiatement une nouvelle répartition des portefeuilles : l’U.G.T.
aurait trois ministères, la Guerre cumulée avec la présidence, l’Intérieur, les
Affaires étrangères, toutes les autres formations en auraient deux, le parti
socialiste Finances et Agriculture, Industrie et Commerce, le parti communiste
Instruction publique et Travail, l’Union républicaine, Communications et Marine
marchande, la Gauche républicaine, Travaux publics et Propagande, la C.N.T.
Justice et Santé. Largo Caballero espère-t-il faire accepter son projet aux
partis ? Certes, la représentation de la C.N.T. est réduite de moitié, mais c’est
l’U.G.T. qui détient les portefeuilles-clés. En outre, Prieto et

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