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La Révolution et la Guerre d’Espagne

La Révolution et la Guerre d’Espagne

Titel: La Révolution et la Guerre d’Espagne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Broué , Emile Témime
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anglais Keith y embarque les dix-sept otages qui restent de
Bilbao, leurs gardiens et un certain nombre de dirigeants basques, qu’Aguirre,
venu de la zone centrale, rejoint à Bayonne ; Juan Ruiz, le gouverneur
socialiste, et le général Ulibarri partent le soir à bord d’un
sous-marin ; gardes civils, asaltos et carabiniers se sont
soulevés. Leurs chefs [397] prennent contact avec les nationalistes, les prévenant qu’ils sont prêts à rendre
la ville, où seuls se disposent à résister les hommes de la C. N. T. – F. A. I. [398] . Un communiqué
du commandement nationaliste annonce le 27 que l’entrée des troupes prévue pour
le 26, est retardée de vingt-quatre heures, « l’ordre dans Santander étant
désormais assuré par la population ». L’alliance des chefs de l’armée et
de la police avec les sympathisants franquistes a imposé la reddition. Et,
tandis que le front de Santander s’écroule, les Basques capitulent à Laredo.
La capitulation des basques
    La capitulation des Basques à Laredo, à la suite d’un accord
en bonne et due forme, pose des problèmes de tous ordres. Le plus simple est
celui des rapports à l’intérieur de la coalition républicaine ; les autres
concernent à la fois la politique de Franco vis-à-vis d’une éventuelle
réconciliation et ses rapports avec ses alliés italiens. Enfin, quoique de
façon moins visible, l’activité de la politique anglaise commence à jouer ici
un rôle considérable [399] .
    Sans vouloir retracer l’histoire des contacts diplomatiques
pris en vue d’un règlement politique du conflit, il faut constater que, depuis
le début de la guerre civile, plusieurs tentatives ont été faites auprès des
Basques. Leur isolement politique et matériel devait en effet inciter certains
de leurs dirigeants à rechercher la possibilité d’une entente honorable.
    La première tentative de négociations séparées eut lieu,
selon Cantalupo et à son instigation, immédiatement après Guadalajara. Le
consul d’Italie à Saint-Sébastien, Cavaletti, aurait pris les premiers contacts
et aurait été informé par le père jésuite Pereda des garanties demandées par
Aguirre et Jauregui : possibilité pour les dirigeants de quitter l’Espagne,
aucunes représailles contre la population civile, sauf en ce qui concerne les
délits de droit commun, enfin médiation italienne absolue, ce qui supposait un
contrôle des opérations de reddition et des conditions de la répression par le
commandement italien, enfin d’éviter des massacres analogues à ceux qui s’étaient
produits à Badajoz et Malaga. C’est ce dernier point qui devait provoquer l’échec
de la tentative, le commandement nationaliste admettant difficilement une
ingérence italienne, qui risquerait de s’étendre à l’Espagne tout entière.
Quelle aurait été d’ailleurs la valeur des garanties accordées par
Franco ?
    Ces négociations semblent traîner jusqu’en mai. Aguirre
confirme qu’il fut pressenti à Bilbao par un émissaire, mais sans résultat. L’ambassadeur
Faupel attribue l’échec des pourparlers à l’opposition de Franco. Mais la chute
de Bilbao, les lourdes pertes des Basques, la pression constante du Vatican [400] font se renouer
les contacts. Hassell, l’ambassadeur allemand à Rome, télégraphie le 7 juillet,
au moment où se prépare l’offensive contre Santander, que « des délégués
des Basques négocient la reddition » et que « le gouvernement italien
use de son influence sur Franco pour obtenir des conditions
bienveillantes ». Les Basques, qui ont lutté avec courage pour défendre
leur pays, ont maintenant l’impression de se battre pour des gens qui leur sont
étrangers, pour une idéologie qui n’est pas la leur. Depuis la perte de la
Biscaye, ils n’ont plus participé sérieusement aux combats. Leur repli sur
Santona prélude à leur capitulation. Le président du parti nationaliste basque,
Juan de Achuriaguera, négocie avec le général Mancini et signe le pacte de
Laredo : les Basques remettent leurs armes aux Italiens, libèrent les
prisonniers politiques, promettent d’assurer l’ordre dans la zone qu’ils
contrôlent en attendant la « relève » des Italiens. Ceux-ci, en
échange, garantissent la vie des combattants, autorisent les dirigeants basques
qui se trouvent sur le territoire de Santander à partir. Mais ces garanties ne
sont accordées qu’aux seuls Basques : les combattants non-basques qui

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