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La Révolution et la Guerre d’Espagne

La Révolution et la Guerre d’Espagne

Titel: La Révolution et la Guerre d’Espagne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Broué , Emile Témime
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occidentales, c’est avec de gros risques que les navires doivent
se rendre dans les ports gouvernementaux. La seule voie de passage reste la
frontière française des Pyrénées, et cela explique le souci constant du
gouvernement de ne jamais être coupé de la France. C’est un des arguments
avancés par Negrín pour expliquer le transfert du gouvernement à Barcelone. C’est
aussi celui qui décidera les ministres républicains à rester dans la capitale
catalane lorsque le territoire de la République sera coupé en deux par l’offensive
nationaliste.
    Mais la Catalogne n’est protégée que par une faible partie
des effectifs républicains. Au contraire, la bataille de Teruel a contraint les
nationalistes à masser la majorité de leurs troupes de part et d’autre de la
ville, et, plus au nord, du Maeztrazgo à l’Ebre. Si le plans du Caudillo ont
été bouleversés, et s’il n’est plus question, pour emporter la décision, de
lancer sur Madrid une grande offensive, en revanche, la concentration des
troupes sur le front d’Aragon, après la victoire de Teruel, met à la
disposition du commandement nationaliste une masse de manœuvre
incontestablement supérieure : trois corps d’armée contre le seul 12 e corps républicain.
    Avec l’offensive d’Aragon surtout, la guerre va changer d’allure.
C’est la fin de la guerre de position : la bataille de rupture est
immédiatement suivie d’une offensive générale. Et, dans cette nouvelle guerre
de mouvement, troupes motorisées et forces blindées, lancées massivement en
avant, vont jouer un rôle déterminant.
    L’attaque a commencé le 9 mars 1938. Le terrain est celui,
largement ouvert, sur lequel s’est déroulé la bataille de Belchite, région
propice à une offensive de grande envergure, puisqu’il ne présente, dans un
large rayon, aucun obstacle véritable et se prête admirablement à l’utilisation
des tanks, et aux vastes manœuvres. Franco y a concentré des effectifs
considérables. Le corps de Galice, au sud, doit attaquer en direction de
Montalban, le Corpo truppe volontarie dans la zone des Llanos vers
Alcañiz. Le corps d’armée marocain, au nord, opère sur Belchite et a pour
objectif la rive droite de l’Ebre, en direction de Caspe. Le but de l’offensive
dirigée par Aranda est de briser la ligne tenue par le 12 e corps d’armée
républicain pour atteindre la Guadalupe sur une ligne Caspe-Alcañiz. Ainsi se
formerait, dans le front républicain une immense poche rejetant au nord de l’Ebre
l’armée de l’Est, menaçant de débordement sur leur flanc droit les forces
concentrées autour de Teruel. L’occupation des positions visées au sud et au
sud-est de Montalban permettrait en outre aux franquistes de contrôler les
débouchés de la région montagneuse du Maeztrazgo : au-delà de la ligne
Caspe-Alcañiz, l’état-major nationaliste vise en réalité la Méditerranée et
cherche à couper en deux l’Espagne républicaine.
    L’attaque nationaliste n’est pas, à proprement parler, une
surprise, mais elle trouve les forces républicaines en pleine réorganisation.
Le 18 e corps, qui est en réserve, ne peut même pas intervenir :
pour la première fois depuis le début de la guerre, on assiste à un véritable
écroulement du front, sans aucune commune mesure avec les paniques locales qui
avaient souvent marqué de telles opérations. Les colonnes motorisées italiennes
et marocaines avancent sans rencontrer pratiquement de résistance. Les troupes
républicaines les plus solides se replient au nord de l’Ebre. Les autres ne
sont plus qu’une masse de fuyards sans aucun encadrement ; mal équipées et
mal armées, elles ne peuvent pas tenir face à une opération d’une telle
envergure. Le 21 e corps d’armée qui a, d’abord, contenu les
Galiciens, doit se replier contre la menace au nord de son dispositif. Une
vaste zone est désormais exposée, sans défense, à la progression de l’adversaire :
« Le 15 mars, écrit Rojo, dans le vaste espace qui va de Caspe à Calanda,
il n’y avait plus une seule unité organisée, il n’y avait plus de liaison entre
les armées de l’Est et de manœuvre, et un front de soixante kilomètres était
entièrement ouvert à l’invasion jusqu’à la côte. » En six jours, le C. T.
V. franchit la moitié du chemin qui le sépare de la Méditerranée.

    l’offensive d’Aragon (mars 1938)
    Il est difficile, dans ces conditions, de comprendre

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